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Toulouse

Le musée St Raymond - Les sarcophages paléochrétiens -  Page 1/4

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Les fouilles archéologiques menées entre 1994 et 1996 ont permis de dégager, dans le sous-sol du musée, une partie de la grande nécropole paléochrétienne établie autour de la basilique primitive fondée sur la sépulture de Saturnin, premier évêque de Toulouse, martyrisé* en 250 sous le règne de l'empereur Dèce. 95 sépultures et deux fours à chaux furent mis à jour.
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attaché par les païens au corps du taureau que ceux-ci s’apprêtaient à immoler
LES SARCOPHAGES SCULPTÉS DU SUD-OUEST DE LA GAULE

De ses nécropoles de la fin de l'Antiquité, Toulouse a conservé un bel ensemble de sarcophages dits "du sud-ouest de la Gaule . Ces œuvres d'une grande originalité se rencontrent essentiellement au sein de cette aire géographique, surtout dans les anciennes villes romaines de Saint-Bertrand-de-Comminges, Toulouse, Narbonne, Elne, Béziers, Rodez, Cahors, Agen, Auch, Lectoure, Bordeaux et dans leurs régions d'influence.

• Les sarcophages sont généralement décorés sur trois faces et sur le couvercle. Les figurations humaines sont souvent accompagnées de motifs végétaux qui, parfois, les remplacent complètement. Sans doute de valeur symbolique, ils rappellent les compositions ornant les mosaïques du Sud-Ouest de la même époque. Beaucoup d'images ont des références bibliques précises. Avec le chrisme (le X et le P dans un cadre circulaire, les deux premières lettres grecques de Christos : le Christ), elles attestent l'utilisation de la plupart de ces sarcophages pour des chrétiens d'un niveau social élevé (haut clergé ? notables de la ville ?).

• La chronologie a été très discutée car sur aucun de ces sarcophages ne se lit une épitaphe qui eût fourni une date ou des indications susceptibles de situer dans le temps les défunts qui y furent inhumés. Presque tous ces monuments sont arrivés jusqu'à nous grâce à des réutilisations médiévales et modernes, le plus souvent pour de nouvelles sépultures. À ce jour, aucun n'a pu être observé dans sa place d'origine, dans un contexte archéologique clairement datant. Seule l'histoire de l'art est en mesure de suggérer leur création dans la seconde moitié du IVe siècle ou au Ve siècle, par référence iconographique aux sarcophages paléochrétiens produits à Rome dont tout laisse penser qu'ils inspirèrent les ateliers du Sud-Ouest.

• La carte de répartition des œuvres de ces ateliers et les marbres, en majorité blancs et gris à gros cristaux, dans lesquels elles sont taillées ont laissé penser que les carrières étaient celles du secteur de Saint-Béat, au cœur des Pyrénées et au début du cours de la Garonne Le fleuve facilitait certainement le transport du matériau et des sarcophages achevés jusqu'à Toulouse d'où  la diffusion se fit vers la Méditerranée, et à Bordeaux. On ne sait où se trouvaient les ateliers et combien il y en eut.

• À Toulouse, c'est la nécropole de Saint-Sernin qui semble avoir reçu le plus grand nombre de sarcophages de ce type. Le succès, à la fin de l'Antiquité de l'inhumation ad sanctos ici le plus prés possible du tombeau de saint-Saturnin, explique le phénomène.
Texte du musée St Raymond

Sarcophage paléochrétien : chevrons et chrisme. Imbrications sur le couvercle.
Cazères (Haute-Garonne). Site archéologique de Saint-Cizy. Fin du IVe ou Ve siècle.
Le couvercle ne correspond pas à la cuve. La nécropole du Bantayre, à Saint-Cizy, a révélé de nombreux sarcophages. Gabriel Manière a découvert un baptistère dans ce vicus connu sous le nom d'Aquae Siccae et desservi par la voie romaine qui, depuis Tolosa, menait à Lugdunum des Convènes (Saint-Bertrand-de-Comminges) et Dax.

Sarcophage dit « de la chasse de Méléagre ». Cuve : chasse au sanglier et vigne. Couvercle : chrisme élevé par deux génies ou anges et vigne.
Toulouse. Ancien cloître de Saint-Sernin. Fin du IVe ou Ve siècle.
E. Le Blant avait identifié le petit personnage attaquant le sanglier au héros Méléagre en lui donnant une signification chrétienne : l'âme combattant la mort. Sans lui ôter tout caractère mythéologique, héroïque ou chrétien, cette image n'indique peut-être que les loisirs cynégétiques du défunt, marquant une appartenance sociale élevée.

Cuve d'un sarcophage paléochrétien : le Christ, Pierre, Paul, Apôtres. Toulouse. Ancienne église Saint-Michel-du-Touch. Fin du IVe ou Ve siècle.
Le cadre architectural, original, paraît s'inspirer des décors de la peinture romaine. Au centre, le Christ imberbe, Pierre et Paul forment un premier groupe. Latéralement, les autres disciples conversent deux à deux. Sur le petit côté situé à votre gauche : Abraham s'apprête à sacrifier son fils Isaac. Sur l'autre petit côté : cep de vigne symbolique.

Couvercle d'un sarcophage paléochrétien dit au XVIII° siècle "Tombeau de la reine Pédauque". De gauche à droite : Noces de Cana, Apôtres, Résurrection de Lazare ou du fils de la veuve de Naïn, Multiplication des pains.
Toulouse, ancienne église de la Daurade. Fin du IV° ou du V° siècle.
Ce couvercle à fronton équerre correspond très probablement à la cuve sur laquelle il est présenté.
Cuve d'un sarcophage paléochrétien : le Christ et les apôtres.
Toulouse. Ancienne église Sainl-Michel-du-Toueh.
Fin du 1V° ou V° siècle. Le Christ, au centre, enseigne au milieu des apôtres. On remarquera le scrinium (coffre dans lequel étaient rangés les rouleaux de papyrus écrits) à ses pieds et à ceux du disciple de la dernière arcade de gauche. Les colonnes torses surmontées d'arcs cuspidiens forment un décor architectural fréquent sur les sarcophages de Rome et que l'on retrouve aussi sur le sarcophage du comte Guillaume Taillefer à la basilique Saint-Sernin.

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