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LES SYMBOLES

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Dans l'Egypte antique, tout est symbole, il faut donc en connaître les principaux pour pouvoir comprendre cette civilisation.
Les couronnes : elles sont nombreuses, les plus importantes symbolisent le pouvoir du pharaon

La couronne blanche symbolise le pouvoir du pharaon sur la Haute-Egypte
 
La couronne rouge symbolise le pouvoir du pharaon sur la Basse-Egypte
 
La double couronne (le pschent) symbolise le pouvoir du pharaon sur les deux Terres (Basse et Haute-Egypte
En savoir plus sur les couronnes

L'uræus et le vautour : les deux protecteurs du pharaon

La plupart de ces couronnes sont surmontées d'un autre symbole royal très important : le serpent cobra qui protège le pharaon. Le cobra femelle est appelé "uraeus", il est toujours représenté dressé et gonflé *, prêt à l'attaque et à cracher son venin contre les ennemis. L'uraeus  symbolise dans ce sens, la force destructrice, une arme au service du pharaon pour exterminer ses ennemis. Le cobra est considéré aussi comme le fils ou l'oeil de Rê, il représente la déesse Ouadjet de la Basse-Egypte qui protège le roi et symbolise l'inondation nécessaire à le vie. L'uraeus a donc une double fonction : destructrice et protectrice.
* quand le cobra se sent menacé, il dilate sa région cervicale et tend la peau de son cou pour cracher son venin. Souvent, à côté du cobra, se tient le vautour, symbole de la Haute-Egypte.
(cliquez pour agrandir)
Masque funéraire de Toutankhamon - Musée du Caire
Les sceptres et la croix ankh : comme les couronnes, les sceptres symbolisent la fonction royale, la croix ankh, l'éternité
 

Ces deux sceptres sont à la fois les attributs d'Osiris (souverain de l'au-delà) et du pharaon (souverain terrestre) dans les cérémonies officielles.
Le sceptre de gauche, en forme de fouet (triple lanière), est appelé flagellum (le fouet), il pourrait symboliser le chasse-mouche.
Le sceptre de droite, en forme de crochet, est appelé Heka, il rappellerait le bâton de berger ancestral qui servait à rattraper le bétail par les pattes.

Le sceptre Ouas donnait au pharaon la puissance et le pouvoir, donc la prospérité.
Le pharaon Séthi Ier tient le sceptre ouas dans la main droite et la croix ânkh dans la main gauche. Le sceptre Ouas est indissociable de la croix (ou clef) de vie ânkh. Le signe ânkh est le hiéroglyphe signifiant "la vie", il représente une courroie de sandale. Ensemble, croix ankh et sceptre Ouas symbolisent l'énergie venant du soleil et sont complémentaires.
 

La vie (ânkh) a besoin d'une force pour la protéger, c'est la puissance Ouas.
Tous les défunts étaient pourvus de ces deux attributs pour accéder à la résurrection. Les dieux tiennent également ces deux signes en mains car ils sont une incarnation d'une force créatrice issue de l'astre solaire. Ils ont la puissance (Ouas) et sont éternels (ânkh).
La croix ankh est le symbole par excellence de l'immortalité, de l'éternité.
 

La barbe postiche (fausse barbe) : elle est un symbole de royauté mais elle est différente pour les rois et les dieux

Akhenaton
Roi vivant : barbe droite

Toutankhamon, roi mort devenu un dieu
Masque funéraire : barbe recourbée
Osiris
Dieu : barbe recourbée
Les pharaons étaient toujours imberbes, ils portaient cependant une fausse barbe (barbe postiche tressée et attachée aux oreilles par un fil) lors des cérémonies officielles car la barbe était un symbole de royauté. C'est pourquoi la reine Hatshepsout, devenue pharaon, s'est fait représenter avec la barbe postiche. La barbe des pharaons vivants est en forme de trapèze et droite.
Les dieux portent aussi la barbe postiche mais elle est recourbée à son extrémité (sauf le dieu Ptah qui porte une barbe droite car il appartient à la dynastie des dieux qui a régné sur terre avant les pharaons).
Quand le pharaon est représenté dans le monde des morts (sur le masque funéraire par exemple), il s'identifie alors à Osiris et porte la barbe recourbée des dieux.
Voir ces symboles réunis sur le pharaon
Le pilier djed : symbole de résurrection et de stabilité

Le pilier djed est considéré comme étant l'image de la colonne vertébrale d'Osiris surmontée par quatre vertèbres cervicales. On pense qu'à l'origine il s'agissait d'un arbre ébranché en relation avec des rites de fertilité du sol. Il est aussi utilisé en tant qu'hiéroglyphe et signifie "stabilité". Le pilier djed assure l'équilibre de la voûte céleste en la séparant de la terre par son étai. Ce symbole est associé au dieu Ptah et à Osiris. Il était fréquemment utilisé en amulette protectrice pour les défunts (symbole de résurrection). Lors de la fête sed, le pharaon érigeait lui-même le pilier sed pour assurer la fécondité du pays. Chaque année, à Abydos, on mimait rituellement le retour à la vie du dieu par l'érection de ce pilier.
Le pilier sed est souvent associé à deux autres symboles : la croix de vie ankh et le sceptre ouas (voir plus haut).
Musée du Caire - Bois peint - 51 cm.
A droite, Ptah tient un sceptre composite rassemblant le sceptre ouas, la croix ânkh et le signe djed (cliquez pour agrandir)

Le nœud d'Isis ou nœud Tit : symbole de la force d'Isis, protecteur en toutes circonstances

Le nœud d'Isis ou nœud Tit est un symbole étroitement lié au pilier Djed. Il symbolise la force d'Isis et sa magie. C'est grâce à lui qu'Isis a redonné vie à Osiris. Comme le pilier Djed, il constitue également une amulette que l'on peut trouver sur les momies. La forme du noeud d'Isis représente la boucle du pagne fermant la ceinture des dieux ; souvent taillée dans de la cornaline ou du jaspe, elle est de couleur rouge et symbolise le sang d'Isis. Les amulettes symbolisent la fécondité et la protection en toutes circonstances.
 

XVIII° dynastie- jaspe rouge - 6,5 cm - British Museum

L'oeil Oudjat : un symbole protecteur et magique, un signe de fertilité, de plénitude et d'abondance


Collège Eton - Angleterre

Oudjat signifie "oeil intact". L'oeil Oudjat est aussi appelé oeil d'Horus (voir la légende). Il symbolise la vision, la fécondité, l'intégrité physique, la pleine lune, la bonne santé. On le rencontre souvent sous la forme d'amulettes en tant que porte bonheur et protecteur du défunt. Sur les tombes, il permet au défunt de voir le monde des vivants. Porté en pendentif, il protège des blessures et des maladies. L'oeil Oudjat est peint aussi sur les proues des bateaux, leur permettant de « voir » et de tenir leur cap.


L'œil Oudjat est un mélange d'œil humain et d'œil de faucon : il représente un œil humain fardé et souligné de deux marques colorées caractéristiques du faucon pèlerin.

Les Égyptiens utilisaient aussi l'oeil Oudjat pour écrire les fractions des volumes, des céréales par exemple, avec un dénominateur de 64. Toutefois, la somme des fractions de l’Oudjat ne fait que 63/64. En effet, dans la légende, lorsque Thot rassembla l’œil perdu d’Horus, il en manqua un morceau. Thot ajouta le 1/64 restant pour permettre à l’œil de fonctionner. Ainsi, l’Oudjat devint également un symbole de connaissance car c’est Thot qui apportait le 1/64 manquant aux calculs des scribes, qui se plaçaient ainsi sous sa protection.
La plume : symbole de la justice
La déesse Mâat, avec la plume sur la tête, protège la tombe de Néfertari.
Statuette de la déesse Mâat
On trouve la plume d'autruche sur les coiffures des dieux, sur le plateau de la balance lors de la pesée du coeur (jugement d'Osiris). Mais la  plume est plus spécialement l’attribut de Maât, la déesse de la justice et de la vérité. Cette plume, la " rectrice " permet un vol parfait et représente à la fois la légèreté du cœur juste et la fragilité de l’harmonie.
Le coeur : symbole de la pensée et de l'esprit

Pour les Égyptiens, le coeur est le siège de la pensée. Les amulettes en forme de coeur sont placées dans les bandelettes de toutes les momies.

Amulette de coeur - fin de la XVIII° dynastie - Stéatite noire incrustée - 6,7 cm - British Museum

Le scarabée : symbole du soleil levant, il favorise la vie et la fertilité


Scarabée commémorant le mariage du roi Aménophis III avec la reine Tiyi  - Schiste émaillé -Taille : 10 cm. Musée du Louvre

Le mot scarabée en égyptien, khéper, sert à écrire les verbes "devenir", "se transformer" et à nommer le couronnement du roi "Neb-khéperou-Rê" (Maître des transformations du soleil).
Les moeurs du scarabée (le bousier) ont amené les Egyptiens à le comparer au soleil. En effet, l'animal, à l'aide de son front et de ses pattes antérieures forme une boule avec les excréments des mammifères. Puis avec ses pattes postérieures, il fait rouler la boule jusqu'à un trou pour y pondre son oeuf. Pour les Egyptiens, le scarabée poussant sa boule rappelle la course du soleil dans le ciel. Le jeune coléoptère qui naît de la boule qui l'a nourri pendant sa gestation est comparé à la naissance du soleil tous les matins à l'horizon.
Le scarabée revêt donc une importance capitale : il incarne le dieu solaire qui renaît tous les matins à l'aube, il est un symbole de renaissance pour les morts et un emblème protecteur pour les vivants.
S
ur les momies, le scarabée est souvent posé près du coeur, siège de l'esprit.
Les bijoux portent souvent l'effigie du scarabée :
Voir ici - ici - ici
 
Les vases Nou : symbole d'offrande

Dans les scènes d'offrandes, un symbole revient souvent : il s'agit de vases ronds appelés vases Nou ou vases à vin. Il n'est pas certain que l'offrande soit réellement constituée de vin, les vases représentent sans doute tout type d'offrande.
Ici c'est le pharaon Horemheb qui présente les vases en offrande à la déesse Isis. Il est coiffé du
némès surmonté de l'uraeus.
Fresque de la tombe de Horemheb

 

 

Le cartouche : il a pour fonction de protéger le nom du Pharaon


Cartouches du roi Horemheb

Un cartouche est un symbole hiéroglyphique représentant une corde fermée par un nœud, il contient le nom d'un Pharaon. Il symbolise l'ensemble des terres éclairées par le soleil, c'est-à-dire l'univers. En inscrivant le nom du pharaon à l'intérieur, on lui confère l'autorité sur toutes ces étendues. Les cartouches étaient le plus souvent peints de jaune ou d'or (couleur du soleil) et étaient utilisés pour deux des cinq noms d'un pharaon.
- L'avant-dernier nom (celui commençant par « Roi de Haute et de Basse-Égypte »)
- Le dernier nom (celui commençant par « fils de Rê »)
Le cartouche, qui se dit Shen en égyptien, fut utilisé à partir du roi Khéphren (IVe dynastie).
Délimitant de façon visible le nom d'un pharaon dans une phrase, le cartouche fut un élément primordial dans le processus de déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion.
A droite, le cartouche du roi Toutankhamon (cliquer dessus pour plus de détails)
En savoir plus sur le cartouche
Le sema-taouy : le symbole de l'unité de L'Egypte, il réunit le papyrus, symbole de la Basse-Egypte et le lotus, symbole de la Haute-Egypte

 

Ce symbole est composé des deux plantes emblématiques de la Haute et la Basse-Egypte, respectivement le lotus (ou lys) et le papyrus, nouées autour du hiéroglyphe "sema" symbolisant la trachée artère et signifiant "unir". Symboliquement réunies, les Deux-Terres vivent en paix sous l'autorité du Pharaon.
Ce symbole apparaît souvent sur les vases et le mobilier. Voir ici et ici

Voir le sema-taouy sur un bas-relief

Pour avoir plus de détails sur le symbole du lotus

 

 

Le vautour féminin (déesse Nékhbet) : symbole de la Haute-Egypte) et les anneaux chen : symbole de l'éternité

Deux divinités sous forme animale symbolisent aussi les deux Egypte :
-
pour la Basse-Egypte, la déesse cobra Ouadjyt (sous la forme de l'uræus, voir plus haut) 
- pour la Haute-Egypte, la déesse vautour Nékhbet (ou
Nekhabit)
Ci contre, la déesse
Nékhbet qui enserre dans ses pattes les anneaux chen.
L'anneau chen encercle le soleil, il symbolise celui qui n'a pas de fin, l'univers, l'éternité
Voir un magnifique bijou avec ces 3 symboles (plus 3 autres)

Les déesses Nékhbet et  Ouadjyt peuvent prendre aussi une forme humaine : voir ici

Retrouvez quelques symboles sur un bijou de Toutankhamon
D'autres symboles :
- Le sistre

- Le collier Menat
- Les oushebtis (les serviteurs funéraires)
- Le lotus

- Le papyrus
- D'autres amulettes
A Retenir : les symboles
- Les trois couronnes du pharaon, la barbe postiche, la croix de vie (ankh), les deux sceptres (fouet et crochet)
- Les protecteurs du pharaon : le cobra uræus (Basse-Egypte) et le vautour (Haute-Egypte)
- Le papyrus (Basse-Egypte) et le lotus (Haute-Egypte)
- l'oeil Oudjat (porte-bonheur, bonne santé)
- La plume de la déesse Maât (la justice et la vérité)
- Le scarabée (renaissance)
- Le cartouche (il renferme le nom d'un pharaon)
Evaluer ses connaissances sur les symboles avec le QUEST

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