LA TITULATURE ROYALE OU LE PROTOCOLE ROYAL - LE
CARTOUCHE.
C’est un ensemble de cinq noms apparus entre la Ire et la Ve dynastie. Cette
composition se régularise avec Khéty I (premier roi de la IXe dynastie) et
devient
définitive au Moyen Empire.
Elle se présente dans l’ordre suivant :
- nom d’Horus ;
- nom des Deux Maîtresses ou nom de nebty ;
- nom d’Horus d’or ;
- nom de roi de Haute et de Basse-Egypte ou nom de
nysout-bity ;
- nom de fils de Rê.
Exemple d’une titulature royale complète : Sésostris III (cinquième roi de la XIIe
dynastie)
- L’Horus Nétjerikhéperou
- Le Nebty Nétjermésout
- L’Horus
d’or Khéper
- Le roi
de Haute et de Basse-Egypte Khâkaourê
- Le fils
de Rê Senouséret (Sésostris)
Le quatrième et le cinquième nom sont inscrits dans un cartouche (voir
infra). Ils sont les plus employés (avec le premier) et peuvent être
considérés comme les véritables noms du roi sachant que les trois premiers
sont plus des expressions idéologiques composées en début de règne en guise
de programme politique.
Nom d’Horus
Dénomination dans la titulature : « l’Horus
X ».
Représentation
Le dieu faucon Horus
surmontant
un sérekh ,, , ,
dans lequel le nom est inscrit.
Un unique exemple du dieu Seth
surmontant
un sérekh avec Peribsen (IIe dynastie).
Quelques rares exemples des dieux Horus et Seth
surmontant
un double sérekh avec Khâsékhemoui (IIe dynastie) ou à la Basse Epoque.
Sérekh : « panneau qui informe, qui porte à l’information de, qui fait
connaître ; affiche ; avis ». Il représente la façade à portes et le plan du
palais royal ou de la salle du trône.
Horus :
Hor « le Haut ? ; l’Eloigné ? ».
- il est parfois coiffé de la double couronne ou couronne pschentsékhemty
« les deux puissantes »
réunissant la couronne blanche de Haute-Egyptehédjet
« la blanche »
et la couronne rouge de Basse-Egyptedéshéret
« la
rouge » ;
- il est très rarement coiffé d’une autre couronne
- son dos est parfois surmonté du flagellumnékhakha,
insigne du pouvoir.
- il peut être accompagné de divers symboles combinables : le ka ,
la croix ankh« vie »
ou un
symbole du dieu Rê ,
Râ.
Apparition
Avec Narmer
(premier roi de la Ire dynastie).
Symbolique
Le roi est identifié au
dieu Horus, modèle mythique de la puissance de la royauté terrestre et
successeur de son père Rê qui a institué la monarchie sur terre.
Nom des Deux Maîtresses ou
nom de Nebty
Dénomination
dans la titulature :
« les Deux Maîtresses X » ou « Celui des Deux Maîtresses X » ou « Celui qui
appartient aux Deux Maîtresses X » ou « Nebty X ».
Représentation :
La
déesse vautour Nékhbet
et la déesse cobra Ouadjetsurmontant
chacune le signe neb « maître »
Nékhbet :
« celle de Nékheb »
- déesse tutélaire de la Haute-Egypte, dame de la couronne blanche.
- originaire de Nékheb (El-Kâb en arabe).
Ouadjet : « la
Verte ? ».
- déesse tutélaire de la Basse-Egypte, dame de la couronne rouge.
- originaire de Pé Dep future Per Ouadjet « La maison de Ouadjet »
(Tell el-Farain en arabe, Bouto en copte).
Apparition
Hors
titulature avec Âha (deuxième roi de la Ire dynastie).
Dans la titulature avec Sémerkhet (sixième ou septième roi de la Ire
dynastie).
Symbolique
Le roi est maître de la Haute et de la Basse-Egypte sous la protection de
leur déesse tutélaire respective. Le nom de Nékhbet est probablement cité en
premier afin de rappeler que l’unification de l’Egypte s’est faite du sud
vers le nord.
Nom d’Horus
d’or
Dénomination dans la titulature :
« l’Horus d’or X ».
Représentation
Le dieu faucon Horus
(voir
supra) surmontant le signe nébou
ou noub « or », collier en or symbolisant la cité du dieu Seth
Noubt ou Nébout (Kom Belal
en arabe, Ombos en latin).
Parfois à l’Ancien Empire le disque solaire remplace
le dieu Horus.
Apparition
Avec Oudimou (quatrième ou cinquième roi de la Ire dynastie).
Symbolique
Elle n’est pas
clairement établie :
le roi est identifié au dieu Horus ou au faucon fait d’or, métal au
caractère inaltérable et pur ? ;
le roi est identifié au dieu Horus vainqueur du dieu Seth ? ;
le roi est l’héritier terrestre du dieu Osiris ?
Nom de roi de
Haute et de Basse-Egypte ou nom de Nysout-bity
Dénomination dans la titulature :
« le roi de Haute et de Basse-Egypte X » ou « Nysout-bity X ».
Représentation
- Le roseau ou le joncnysout
et
l’abeille bity
surmontant chacun le signe représentant la terre (ce signe est parfois
absent).
- Roseau ou jonc ou nysout : symbole de la Haute-Egypte et donc
indirectement de Nékhen (Kom el-Ahmar en arabe, Hiérakonpolis en
latin), capitale de cette région à la fin de la période prédynastique.
- Abeille ou bity : symbole de la Basse-Egypte et donc
indirectement de Pé Dep future Per Ouadjet (voir supra),
capitale de cette région à la fin de la période prédynastique.
Apparition
Avec Oudimou
(quatrième ou cinquième roi de la Ire dynastie).
Dans le premier cartouche (voir infra) avec Snéfrou (premier roi de
la IVe dynastie).
Symbolique
Le roi est maître de la
Haute et de la Basse-Egypte représentées par leur symbole respectif.
Remarques
C’est le nom de
couronnement ou d’intronisation parfois improprement désigné sous le vocable
de « prénom ».
Il fait toujours référence au dieu Rê dont le signeRâ
est toujours placé en tête dans le cartouche (l’antéposition honorifique).
Il est souvent accompagné par les expressions « Seigneur du Double-Pays »,
« dieu parfait » ou « Seigneur de l’accomplissement des rites ».
Nom de fils de Rê
Dénomination
dans la
titulature :
« fils de Rê X ».
Représentation
Le
canard sa
« fils »
suivit du disque solaire du dieu RêRâ
Apparition
Dans un cartouche (voir infra) avec Néferirkarê (troisième roi de la
Ve dynastie).
Régulièrement utilisé au Moyen Empire.
Accompagné d’une épithète à partir de Thoutmosis I (troisième roi de
la XVIIIe dynastie) et ce jusqu’à la fin de la XXIIIe dynastie.
Symbolique
Le roi est descendant
du dieu Rê qui a institué la monarchie sur terre.
Remarques
Connu du grand public,
c’est le nom de naissance parfois improprement désigné sous le vocable de
« nom » (en référence au prénom). C’est donc le seul nom porté par le futur
roi avant l’accession au pouvoir.
Souvent commun aux rois d’une même dynastie les auteurs classiques puis les
égyptologues ont adopté une numérotation afin de différencier les règnes
(par exemple Ramsès I à Ramsès XI).
Il est parfois accompagné par les expressions (combinées ou non) « fils
charnel de Rê » et « Seigneur des Couronnes ».
Le cartouche
Etymologie et représentation
Le
cartouche shénou,
tiré du verbe « encercler, entourer », représente une boucle
de corde sans fin nouée à une base ou à un nœud rectiligne.
Utilisation
Le
quatrième (roi
de
Haute et de Basse-Egypte ou nysout-bity) et le cinquième (fils de
Rê) des cinq noms de la titulature royale sont inscrits dans un
cartouche. Ils sont les plus employés (avec le premier) et peuvent être
considérés comme les véritables noms du roi sachant que les trois
premiers sont plus des expressions idéologiques composées en début de
règne en guise de programme politique. Outre les rois certaines
personnes ont droit à un cartouche : quelques grandes épouses royales,
quelques enfants royaux et les Divines Adoratrices d’Amon (XIIIe, XV et
XVIe dynasties).
Apparition
Le
premier cartouche apparaît avec Djéser (premier roi ? de la IIIe
dynastie). Vide et de forme circulaire
il est placé, fait unique, après le nom des Deux Maîtresses.
Nom de roi de Haute et de Basse-Egypte ou nysout-bity : premier
cartouche incluant un nom, il apparaît avec Snéfrou (premier roi
de la IVe dynastie).
Rappelons que sans cartouche ce nom apparaît dès
Oudimou
(quatrième
ou cinquième roi de
Ire dynastie).
Nom de fils de
Rê : dès son apparition il est inscrit dans un cartouche avec
Néferirkarê (troisième roi de la Ve dynastie).
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A noter :
hormis pour les divinités et les rois, les noms en égyptien ancien ainsi
que leur traduction sont écrits en italique. |
LE PHARAON |
Généralités Page 12/20 |
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Sommaire de la
partie "Généralités"
- Les
premiers pharaons
- La
mission du pharaon d'après les premières palettes à fards
- Le
pharaon est un Horus
- Les
origines de la royauté
(La
transmission du pouvoir - Le pharaon : homme ou dieu? - Les conditions qui ont
favorisé l'apparition de la monarchie).
-
Le
pouvoir religieux du pharaon (la Maât) - Le roi prêtre (le rituel)
- Les
emblèmes du pouvoir royal (I) : les couronnes - l'uræus - le vautour
- Les
emblèmes du pouvoir royal (II) : les Sceptres et la croix ânkh
- Les
emblèmes du pouvoir royal (III) : la barbe postiche
- Les
emblèmes du pouvoir royal (IV) : le pagne, les sandales, la queue de taureau
- Le
pharaon et les symboles animaliers
- La
titulature du pharaon (2 pages)
- Le
palais royal (2 pages)
- Le
pharaon et l'administration (le pouvoir politique
du pharaon - le vizir - le pouvoir local - les fondations)
- Le
thème du pharaon victorieux (le pouvoir militaire
- 3 pages)
- La
mort du pharaon
- Les
femmes pharaon (Le
rôle des reines dans la vie politique et religieuse)
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