Amphithéâtre? Théâtre? Semi
amphithéâtre? Amphithéâtre rural...?
Quand on regarde le plan de l'amphithéâtre de Montbouy par rapport aux plans
d'un amphithéâtre et d'un théâtre romains, on constate qu'il ne
correspond à aucun des deux mais qu'il tient des deux. Le plan de Montbouy
tient du théâtre par sa cavea (bien qu'elle ne soit pas semi-circulaire) et
de l'amphithéâtre par son arène. Gennes est le seul monument en Gaule qui
ressemble vraiment par le plan à Montbouy. Certains se sont interrogés sur
la particularité de certains amphithéâtres en Gaule, mais compte tenu de la
diversité des monuments, aucune typologie vraiment valable n'a été retenue
(voir plus bas).
Différence : théâtre romain
classique - théâtre type gallo-romain
Si
dans la Gaule Narbonnaise, la plus romanisée, on trouve des théâtres qui
sont totalement conformes aux théâtres romains (voir ci-dessus pour
Orange, Vienne, Lyon), il n'en est pas de même dans les autres Gaules. Dans les Gaules
Lyonnaise, Aquitaine et Belgique on trouve des théâtres et des
amphithéâtres atypiques et parfois il est bien difficile de dire si on a
affaire à un théâtre ou a un amphithéâtre quand le mur de scène a
disparu.
Dans le théâtre de type gallo-romain (une soixantaine en Gaule) :
- la cavea est en forme d'arc outrepassé, elle dépasse le
demi-cercle
- l'orchestra est plus grand, il prend la forme d'une ellipse ou
d'un cercle presque fermé
- le bâtiment de scène est réduit et les dimensions de la
scène sont toujours inférieures à celles du diamètre de l'orchestra.
Ces différences s'expliquent par la nature des spectacles donnés. Dans
les théâtres romains, la scène est plus développée car le théâtre y est
prépondérant, les acteurs sont sur la scène. Dans les théâtres de type
gallo-romain, l'orchestre est l'espace plan où se concentre le spectacle
car il s'agit sans doute surtout de jeux, de danses, en fait de
représentations type "jeux du cirque", les acteurs occupent l'orchestra.
A l'époque de leur construction (milieu du Ier siècle-fin du IIème
siècle), la mode est alors plus aux combats de gladiateurs qu'aux pièces
de théâtre. Ceci pourrait expliquer que l'architecture du théâtre de
type gallo-romain se confonde avec celle de l'amphithéâtre de type
gallo-romain (voir plus bas).
Dans "Le théâtre antique et ses spectacles. Actes du colloque tenu au
Musée archéologique Henri Prades de Lattes les 27, 28, 29 et 30 avril
1989"
Michel Matter disait à ce propos :
" La diversité de l'architecture théâtrale dans les Gaules, se révèle
être d'une grande complexité dans l'interprétation des édifices
théâtraux : la combinaison, en un seul monument, d'éléments
caractéristiques du théâtre et de l'amphithéâtre." Lire la suite ici.
Extrait de
"Histoire du théâtre dessiné" - André Degaine - Nizet.
Les théâtres
sous le modèle typiquement romain en Gaule
Selon l'étymologie, un amphithéâtre est l'association de deux
théâtres accolés. L'amphithéâtre comprend trois grandes parties : l'arène de
plan elliptique ou ovale (pour une meilleure perception du spectacle), la cavea
concentrique à l'arène et
les coulisses où sont aménagées de nombreuses salles servant au
fonctionnement du spectacles (salles des gladiateurs, cages pour les
fauves, matériel pour la mise en scène...). Les amphithéâtres se
multiplient dans tout l'Empire romain à partir du Ier siècle av JC,
toutefois ils connaissent une faible diffusion en orient, surtout dans
les parties où la culture grecque est bien implantée.
L'interdiction des combats de gladiateurs par l'empereur Honorius
(395-423), due essentiellement à la condamnation des jeux sanglants par
la religion chrétienne, devenue religion d'État, annonce l'abandon des
amphithéâtres.
Comme pour les théâtres, en Gaule, il y a une différence entre les amphithéâtres
qui suivent exactement le modèle romain et les amphithéâtres de type gallo-romains dans les provinces les moins
romanisées. Dans la province de Narbonnaise et Aquitaine, on trouve de
nombreux amphithéâtres de type romain classique : Arles, Nîmes,
Périgueux, Saintes... (voir ci-dessus), mais dans les autres provinces,
on est en présence souvent d'amphithéâtres qui ont la particularité
d'avoir une arène elliptique et une cavea incomplète : Montbouy, Grand,
Gennes, Lutèce, Areines... (voir ci-dessous). En général, ce type de
monument est construit dans les agglomérations secondaires (on parle
parfois de "d'amphithéâtre rural") sans doute en raison d'un moindre
coût ; mais les architectes gaulois ne sont pas parvenus ou n'ont pas
trouvé d'intérêt à s'arrêter sur un plan unique, aucun amphithéâtre de
type gallo-romain ne se ressemble. Lire le texte associé
de Michel Matter ici