Mausolée dit de Galla Placidia

Baptistère Néonien 

Baptistère des Ariens 

Chapelle archiépiscopale

St Apollinaire Nuovo

St Vital

St Apollinaire in Class

Eglise St Jean Evangéliste

La Maison de Tapis de Pierre

Le musée National

Saint-Vital à Ravenne

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L'édifice a un plan octogonal, il est construit en briques avec des influences byzantines certaines, le toit pyramidal abrite la coupole
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(d'après Bordas 5ème) 
pour situer les mosaïques.

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  L'église fut commencée par l'évêque Ecclésius, sous les Goths, après son retour de Byzance en 525, elle fut consacrée en 547 sous le règne de Justinien par l'archevêque Maximien (la ville de Ravenne avait été reconquise par les Byzantins en 540). Si l'extérieur est dépouillé, l'intérieur est éblouissant par ses décorations : marbres précieux, chapiteaux byzantins, et surtout admirables mosaïques. Les mosaïques appartiennent à deux écoles différentes, même si elles ont été réalisées sensiblement à la même époque. Les mosaïques du presbytère sont de tradition hellénistico-romaine, les personnages sont représentés dans les positions les plus diverses, celle de l'abside sont de facture byzantine, tous les personnages sont dans une position frontale, debout, figée. 
  L’empereur Justinien à mis en avant l’utilisation de la technique de la mosaïque, pour rivaliser avec Théodoric, empereur wisigoth d’une grande magnificence, il est le premier empereur à choisir systématiquement ce mode de décoration. il s’agit d’une technique très coûteuse, demandant un énorme savoir-faire (marbre, pâte de verre colorée, feuilles d’or, préparer disposition des tesselles…). Mais c’est également un signe de richesse, de faste et luxe qui met en avant le prestige du commanditaire.

LE PRESBYTÈRE

 

Deux épisodes de la vie d'Abraham :
  - à gauche :
Sarah, la femme d'Abraham sur le seuil de sa cabane. A sa droite, Abraham offre l'hospitalité aux trois anges assis qui leur annoncent la naissance d'un fils.
  - à droite : Abraham, l'épée à la main, s'apprête à sacrifier son fils
Isaac, aux pieds d'Abraham, le bouc qui sera substitué par dieu à l'innocente victime.
  Au-dessus du sacrifice d'Isaac, deux anges en vol soutiennent une croix, à leur gauche, le prophète
Jérémie, à leur droite, Moïse escalade le Sinaï.
Au-dessus (non visibles ici), les deux évangélistes :
St Jean et St Luc surmontés de leurs symboles, l'aigle et le taureau.

 

  A l'opposé des deux épisodes d'Abraham, au même endroit de la lunette, on retrouve deux autres scènes de l'Ancien Testament : les sacrifices d'Abel et et de Mélchisédech. Les deux offrants se dirigent vers l'autel recouvert d'une nappe brodée. A gauche, Abel, sort de sa cabane, pauvrement vêtu, il tient un agnelet dans ses bras. A droite, Mélchisédech sort d'un temple somptueux, il est habillé richement et porte en offrande un pain en implorant du regard la main de Dieu qui sort des nuages.
  A gauche du sacrifice d'Abel,
Moïse surveille le troupeau de son beau-père, au-dessus, Moïse délace ses sandales pour entrer dans le buisson ardent représenté par des monticules d'où s'élèvent des langues de feu. A droite, le prophète Isaïe. Au-dessus du triforium, les 2 autres évangélistes, St Matthieu et St Marc surmontés de leurs symboles respectifs, l'ange et le lion.

  

 

  A la voûte du presbytère se développe une fastueuse décoration, un vrai paradis de fleurs, de feuilles d'acanthes, de fruits, d'animaux. Au centre de la voûte, l'Agneau de Dieu (Agnus Dei) dans un médaillon supporté par quatre anges, domine le sanctuaire. L'Agneau représente ici le Christ (il est le symbole du Sauveur immolé sur la croix)
  L’intrados, l’arc au-dessus, est couvert de figures en médaillons. Le Christ au sommet, est entouré de ses disciples. Autour de chaque médaillon, est présent un couple de dauphins formant un piédestal. Il s’agit du répertoire courant des figures divines et religieuses ainsi que des motifs et ornements végétaux et animaliers.


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L'ABSIDE

 

  A la voûte de l'abside : la cour céleste. Sur un pré parsemé de fleurs, cinq personnages, au milieu, assis sur un globe bleu, le rédempteur (tenant dans la main droite le manuscrit aux sept sceaux) encadré par deux archanges.  
  A gauche,
St Vital s'apprête à recevoir du rédempteur la couronne du triomphe qu'il tend de la main droite.
  A l'extrême droite, l'évêque
Ecclésius porte dans ses mains, en hommage au rédempteur, l'église qu'il a entrepris de construire pour lui. Au-dessus des cinq personnages, sur le fond d'or, les nuages colorés du ciel.

 

Sur les deux panneaux latéraux de l'abside, en-dessous du Christ, la cour terrestre avec un éclat typiquement byzantin

  Dans la partie gauche, l'Empereur Justinien. Il porte une patène d'or, il est précédé d'un sous-diacre qui porte l'encensoir et d'un diacre qui porte l'évangéliaire. Ensuite vient l'archevêque de Ravenne, Maximien (son nom est inscrit au-dessus de sa tête), puis Argentarius qui finança les travaux de la basilique. A la gauche de l'Empereur, deux dignitaires (dont le général Bélisaire le conquérant de Ravenne) suivis des gardes du corps, armés de lances et d'un bouclier : le labarum où est dessiné le chrisme (le X croisé : KHI et le P : RO, qui sont les deux premières lettre de Christ en grec). Justinien porte un diadème nimbé (une auréole) comme un saint et la chlamyde (le manteau des empereurs), il représente l'autorité royale : le pouvoir politique de droit divin. Maximien, avec le pallium et la croix épiscopale représente l'autorité religieuse, Bélisaire, le pouvoir militaire. Tous regardent gravement devant eux, sous la protection du Christ à la voûte.

  Dans la partie droite, l'Impératrice Théodora s'avance, elle tient à la main un calice d'or constellé de joyaux, elle est précédée de deux dignitaires civils et suivie d'un groupe de dames de cour. Théodora est parée d'un riche diadème chargé de perles et de joyaux, entouré d'une auréole, elle est vêtue d'un grand manteau pourpre brodé dans sa partie inférieure d'une scène représentant l'offrande des trois rois mages. A l'exemple des rois mages qui apportent leurs présents à Jésus, Justinien et Théodora apportent leurs offrandes à l'Église. Il s'agit sans doute de l'offrande des vases liturgiques que les empereurs byzantins faisaient aux églises les plus importantes de leur juridiction. 
Les mosaïques sont sur fond d'or (caractéristique du style byzantin), les tesselles sont posées de façon irrégulière, selon des angles différents pour permettre le jeu de lumière, elles sont placées en haut des murs ou à la voûte, là où la lumière est la plus vive.
Voir la technique de la mosaïque.


JUSTINIEN
(482-565)


THEODORA
( ? -548)

La grande coupole n'est pas décorée de mosaïques mais de fresques qui datent du dernier quart du XVIIème siècle, ce qui rompt un peu l'harmonie de l'édifice.

Photos : copyright JF.Bradu et F.Virot

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