Mausolée dit de Galla Placidia

Baptistère Néonien 

Baptistère des Ariens 

Chapelle archiépiscopale

St Apollinaire Nuovo

St Vital

St Apollinaire in Class

Eglise St Jean Evangéliste

La Maison de Tapis de Pierre

Le musée National

St Apollinaire in Class. Ravenne

L'église se trouve en pleine campagne, à 5 km de Ravenne. L'évêque Maximien la consacra  le 9 mai 549. Elle est édifiée à l'endroit où St Apollinaire, premier évêque et premier martyr de la ville fut enseveli à une date inconnue. Elle doit sa dénomination à la présence tout près d'un oppidum "Classis" qui fut construit pour défendre le port fondé par Auguste, mais aujourd'hui la mer s'est éloignée. Il ne faut pas la confondre avec St Apollinaire Nuovo (qui est toutefois plus ancienne). Elle est construite en briques rouges comme St Vital, c'est Juluis Argentarius qui a financé les deux édifices. Le campanile date du Xème siècle. 

Le plan est celui d'une basilique à trois nefs avec un presbytère surélevé. L'intérieur est imposant par l'ampleur de la nef centrale le long de laquelle s'alignent deux rangées de magnifiques colonnes de marbre. Mais ce qui surprend encore plus, c'est la décoration de la coupole de l'abside recouverte de mosaïques.

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L'abside est particulièrement bien éclairée, ce qui valorise les mosaïques.

Au-dessus de la coupole, dans un médaillon, le christ est représenté les yeux grands ouverts et le front ridé. A ses côtés, au milieu des nuages, se trouvent les symboles des quatre évangélistes ailés. En-dessous de cette bande, aux deux extrémités, on voit les deux villes de Jérusalem et de Bethléem avec leurs murs parsemés de pierres précieuses. Douze agneaux sortent des portes des deux villes, six d'un côté, six de l'autre et se dirigent vers le christ. Les douze agneaux représentent les douze apôtres. Sur les pieds droits de l'arc, deux palmiers de chaque côté se détachent sur un fond bleu sombre. En-dessous des palmiers, les archanges Gabriel et Michel, St Matthieu et St Luc.
Sous la coupole, entre les fenêtres, on peut voir les figures des évêques Sévère, Ecclésius, Ursus et Ursicinus vêtus de leurs habits sacrés.


On peut diviser la décoration de la demi-coupole absidiale (en cul-de-four) en deux zones (haut et bas)

Le registre du haut : au milieu d'un ciel d'or parcouru par des nuages d'où sort la main de Dieu, s'inscrit un grand disque bleu semé d'étoiles qui entourent une grande croix centrale constellée de pierres précieuses avec en médaillon, au centre, la tête du Christ. Le bras droit de la croix est surmonté d'une inscription grecque qui signifie "Poisson", initiales des cinq mots grecs : " Jésus Fils de Dieu Sauveur". Sous la croix se trouve l’inscription latine « salvus mundi », Salut du monde, qui est une autre appellation du Christ.
L'image de la croix matérialise la présence directe du Christ car dans l'art paléochrétien le signe s'identifie à celui qu'il représente. Dans les nuages, de chaque côté de la croix, les figures d'Élie (voir plus bas) et de Moïse. Leur présence témoigne de la signification de la scène : "la transfiguration du Christ sur le mont Thabor" à laquelle assistèrent aussi les apôtres Pierre, Jean et Jacques qui sont symbolisés par les trois agneaux, en-dessous, qui regardent la croix.
 

 

Le registre du bas : dans une large vallée verte fleurie, parsemée de petits rochers, de plantes, d'arbres, d'oiseaux se dresse la figure de St Apollinaire. Il porte sur sa tunique blanche la chasuble sacerdotale parsemée d'abeilles d'or qui symbolisent l'éloquence. L'évêque est dans une attitude d'orant (de prière). Ses fidèles (les élus) sont symbolisés par les douze agneaux qui l'entourent. 

Sur les panneaux, qui se trouvent aux côtés de l'abside on peut voir d'autres mosaïques, plus récentes d'un siècle, par exemple, les sacrifices d'Abel, d'Abraham et Melchisédech.

Les mosaïques sur les murs sont plus sobres et représentent une frise de membres du clergé et de saints byzantins, dans leurs vêtement religieux spécifiant leur état (sticharion, omophorion, phelonion, epirachelion, dalmatique pour les diacres…). On retrouve divers symboles christiques dans l’espace entre deux arcs, comme une croix, un agneau nimbé, une plante. La grande précision des dessins s’explique par la finesse du travail des artisans et par la petitesse des tessels d’or, de verres, de pierres, de céramiques ou de métaux employés dans les mosaïques.

Les bas-côtés abritent dix sarcophages de marbre grec, anciennes sépultures des évêques de Ravenne, entre les Ve et VIIIe siècles.
De gauche à droite :
- La tombe de l'évêque Théodore (688) porte des motifs tels que des grappes de raisin, des paons bleus, des pigeons, des croix et des monogrammes du Christ.
- Le
sarcophage des Douze apôtres montre le Christ transmettant à Paul le rouleau de la Loi, tandis que Pierre crucifié élève la clé, aux côtés des autres apôtres.
- Sarcophage décoré de  deux moutons, deux palmiers, deux paons qui boivent à la source de la vie éternelle et de deux croix.
La croix (détail) : les croix orthodoxes sont souvent ornées de douze pierres précieuses différentes représentant les douze apôtres et d'une plus grosse, au centre, le Christ.

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Le prophète Elie

 

Photos : copyright JF.Bradu et F.Virot

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