L'importance de l'écriture
L'écriture égyptienne est l'une des premières écritures de l'humanité (dès
la fin du IVème millénaire av JC),
elle a eu une importance considérable et permis le développement de la
première grande civilisation. Toutefois, peu d'Egyptiens (sans doute moins
de 1%) savaient lire et écrire.
Sans l'écriture, il
aurait été impossible au pharaon d'imposer son autorité sur un pays aussi
étendu du Nord au Sud. L'écriture est un formidable outil pour
l'administration et la communication.
L'invention de l'écriture était d'ailleurs considérée comme un cadeau des dieux et plus
précisément celui du dieu
Thot, maître des scribes. Avant d'écrire, les scribes récitaient toujours une
prière adressée à Thot.
Les hiéroglyphes :
Ecrire en hiéroglyphes
est compliqué car le système utilise beaucoup de signes qu'il faut retenir
(environ 5000).
De plus, le même hiéroglyphe peut être utilisé selon deux techniques
totalement différentes.
Exemple : le signe qui représente une bouche (
)
peut :
- soit être lu en temps qu'idéogramme (ou pictogramme), c'est-à-dire qu'il
signifie ce qui est dessiné : une bouche
- soit être lu en temps que phonogramme, c'est-à-dire qu'il indique le son
du mot, ici le son "r" (technique du rébus).
Pour compliquer les choses, l'écriture peut être écrite dans des sens
différents : elle
se lit de droite à gauche, de gauche à droite, verticalement (colonnes) ou
horizontalement (lignes).
Le sens de
la lecture se fait dans la direction vers laquelle les signes sont orientés,
autrement dit il convient de déterminer de quel côté les signent
« regardent » et aller à leur rencontre. Ex :
  
(la lecture se fait ici de gauche à
droite).
Pour terminer, l'écriture n'utilise que des consonnes, il n'y a pas de
voyelles.
Au XIXème siècle, quand on s'est passionné pour l'Egypte antique, personne
n'était plus capable de lire les hiéroglyphes. C'est un Français :
CHAMPOLLION, qui a percé les secrets de cette écriture.
Les scribes
Les scribes, compte tenu
de l'importance de l'écriture, occupaient une place de choix dans
l'administration du pays, ils étaient conscients du pouvoir que
leur apportait leur savoir et "la Satire des métiers " les glorifie non sans
raison. Un père parle à son fils :
Lecture :
Sois
scribe !
Cela te sauvera des taxes et te protégera de tous les travaux. Cela
t’épargnera de porter la houe et la pioche, de sorte que tu n’auras pas à
transporter le panier. Cela t’évitera de manier la rame et t’épargnera des
tourments, n’étant pas sous la coupe de nombreux maîtres ou sous la coupe de
plusieurs chefs.
Quant à tous ceux qui exercent un
métier, le
scribe en
est le premier. C’est le
scribe qui
établit la taxation de la Haute et de la Basse Égypte ; c’est lui qui reçoit
d’eux (les montants dus) ; c’est lui qui tient le compte de tout. Tous les
soldats sont dépendants [de lui]. C’est lui qui conduit les fonctionnaires en
présence (du roi), plaçant chacun à ses pieds. C’est lui qui commande au pays
tout entier, toutes activités étant sous son autorité.
(La Satire des métiers). |
Les scribes étaient des
fonctionnaires, ils étaient recrutés et payés par l'Etat.
Ils intervenaient à tous les niveaux de la société : du contrôleur des
équipes de moissonneurs au bureaucrate de l'administration centrale du
palais. Les scribes pouvaient exercer aussi des charges cléricales et
militaires. Ainsi, les scribes assumaient, par délégation du roi, le pouvoir
dans tous les domaines : économiques, politiques, militaires et religieux.
Le monde des scribes était fortement hiérarchisé,
tous obéissaient au scribe suprême : le vizir
(sorte de premier ministre).
La formation du jeune scribe commençait vers 5 ou 6 ans, il fallait une
dizaine d'années pour apprendre à lire et écrire les hiéroglyphes.
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Le musée du Louvre
possède une statue de scribe exceptionnelle. Malgré la dénomination de
"scribe accroupi", l'homme est assis en tailleur dans la
position traditionnelle du lotus, la jambe droite croisée devant la gauche,
son rouleau de papyrus ouvert, tenu dans la main gauche. La main droite
tenait le calame, aujourd'hui disparu.
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Le papyrus
Le
papyrus est une plante qui peut atteindre 3 à 6 m de hauteur, elle
poussait en abondance dans les marais de la Basse-Egypte. Aujourd'hui,
le papyrus ne pousse plus à l'état naturel sur les bords du Nil. Les
Egyptiens ont très vite (vers 3000 ans av JC) utilisé cette plante pour
fabriquer un support solide de l'écriture ("papyrus" donnera le mot
"papier"). |

Photo de papyrus
aujourd'hui au bord du Nil (Louxor) |
Pour obtenir les rouleaux de papyrus :
- on tronçonne les tiges de papyrus en morceaux (à la hauteur prévue
pour la page)
- on écorce les tiges coupées pour utiliser la moelle
- on coupe de fines lamelles dans la moelle de la tige du papyrus
- on écrase ces lamelles humidifiées, on les assemble
perpendiculairement et on les bat pour coller les fibres ensemble
- on laisse sécher
- on polit la feuille obtenue avec une pierre ronde
- on colle les feuilles les unes à la suite des autres pour obtenir un
rouleau (le rouleau a une hauteur maximale de 47 cm et peut atteindre 40
m de long).
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Un papyrus moderne,
on voit bien l'entrelacement des lamelles de papyrus.
A gauche, le lotus, symbole de la Haute-Egypte, à droite, le papyrus,
symbole de la Basse-Egypte. Les deux plantes se ressemblent beaucoup. |
Le papyrus est utilisé
aussi pour fabriquer des bateaux, des nattes, des sandales, des cordes, des
pagnes. La racine et sa chair pouvaient être consommées.
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