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L’antiquité, à 
travers la mythologie et l’histoire, est très présente dans des expressions 
courantes ou plus rares ; d’autre part, des noms propres sont devenus en 
français moderne des noms communs et continuent à vivre dans la vie quotidienne 
ou dans le langage recherché ou littéraire. 
I/ Noms ou 
expressions tirés de la mythologie gréco-romaine 
II/ Expressions 
tirées de l’histoire antique 
1/ Boîte de Pandore 
- Mythologie : 
Pandore est la première femme, créée par Héphaïstos à la demande de Zeus qui 
voulait se venger des hommes (il avait obtenu la plus mauvaise part dans les 
sacrifices, à cause d’une ruse de Prométhée, grand défenseur des hommes). 
Pandore possédait tous les dons (c’est ce que signifie son nom en grec) mais 
elle apportait avec elle une jarre contenant tous les maux, jusqu’alors inconnus 
des hommes. Lorsqu’elle ouvrit cette jarre, tous les maux s’envolèrent et 
s’abattirent sur les hommes. Seul l’espoir resta à l’intérieur de la jarre : 
c’est la seule consolation des hommes. Dans une tradition plus tardive, on parle 
d’une boîte et non plus d’une jarre. 
- Sens actuel : cela 
désigne une source de catastrophes sans fin mais se présentant souvent sous une 
apparence séduisante. 
2/ Cerbère 
- Mythologie : 
Cerbère est le chien à trois têtes et à queue de serpent qui garde les Enfers et 
empêche quiconque d’en sortir.  
- Sens actuel : un 
cerbère empêche plutôt les gens d’entrer, mais de toutes façons, c’est un 
gardien inflexible. 
3/ C’est une chimère 
- Mythologie : la 
Chimère est un monstre crachant du feu ; elle a la tête d’un lion, le corps 
d’une chèvre et la queue d’un serpent. 
- Sens actuel : une 
chimère est une idée ou un projet qui n’existent que dans un monde imaginaire, 
sans aucune existence réelle. 
4/ Cheval de Troie 
- Mythologie : pour 
pouvoir entrer dans Troie assiégée par les Grecs depuis dix ans, Ulysse, l’un 
des chefs grecs, imagine une ruse : il fait construire un énorme cheval de bois 
dans lequel des soldats prennent place. Le cheval est abandonné sur la plage, de 
façon à ce que les Troyens pensent qu’il s’agit d’un cadeau aux dieux laissé là 
par les Grecs après leur départ. Les Troyens décident en effet de s’approprier 
le cheval. Pour cela ils vont jusqu’à démolir une partie de la muraille. Lorsque 
la nuit est tombée, les soldats grecs sortent du cheval  et ouvrent les portes 
de  la ville au reste de l’armée. Troie est pillée et incendiée. Cet épisode est 
raconté par Homère dans l’Odyssée.  
- Sens actuel : 
cette expression désigne une personne chargée d’infiltrer un milieu pour le 
détruire de l’intérieur. En langage informatique, l’image est la même puisque 
cela désigne un virus dont le rôle est de prendre le contrôle d’un ordinateur et 
de le détruire de l’intérieur. Paradoxalement, on appelle aussi ces virus des 
« Troyens », alors que les Troyens étaient les victimes et non les agresseurs !  
5/ Chien d’Ulysse 
- Mythologie : 
malgré son très grand âge, le chien d’Ulysse, Argos, avait attendu le retour de 
son maître avant de mourir. Quand celui-ci  rentra à Ithaque, déguisé en 
mendiant afin de ne pas être reconnu par les prétendants qui voulaient épouser 
sa femme Pénélope et s’emparer de ses biens, le chien fut le premier à le 
reconnaître. Malgré le temps écoulé (dix années de guerre et autant d’errance), 
l’animal n’avait pas oublié son maître. 
- Sens actuel : le 
chien d’Ulysse symbolise encore aujourd’hui une fidélité à toute épreuve. 
6/ Complexe d’ Œdipe 
- Mythologie : Œdipe 
avait été adopté mais il ne le savait pas. Pour fuir la malédiction qui 
annonçait qu’il tuerait son père et épouserait sa mère, il quitta sa famille et 
son pays. Mais en cours de route, à la suite d’une altercation, il tua 
accidentellement son père, sans le savoir. Arrivé à Thèbes, il trouva la réponse 
à l’énigme posée par la sphinx qui se donna la mort de dépit.   
En guise de remerciement pour
avoir débarrassé le pays d’un tel monstre, Œdipe obtint la main de Jocaste, 
sans savoir qu’il s’agissait de sa propre mère et en eut des enfants. Quand il 
se rendit compte des crimes qu’il avait involontairement  commis, il se creva 
les yeux et  passa la fin de sa vie sur les routes en mendiant sa nourriture. 
- Sens actuel : 
l’inventeur de la psychanalyse, Sigmund Freud, pense que tous les petits 
garçons, à une étape de leur développement, éprouve une attirance particulière 
pour leur mère (et les filles pour leur père), et cette étape transitoire est 
appelée « complexe d’Œdipe ». 
7/ Corne d’abondance 
- Mythologie : 
pendant son enfance, alors qu’il devait se cacher de son père Cronos, Zeus fut 
nourri par le lait de la chèvre Amalthée. Un jour qu’il jouait avec elle, il lui 
cassa accidentellement une corne. Il décida d’en faire une corne d’abondance, 
offrant à profusion  les richesses de la terre. 
- Sens actuel : une 
corne d’abondance désigne une source de richesse inépuisable. 
8/ Dédale 
- Mythologie : 
Dédale est un architecte de génie, chargé par Minos, roi de Crète, de fabriquer 
un édifice d’où ne pourrait s’échapper le monstrueux Minotaure (mi-homme 
mi-taureau), né des amours contre nature de son épouse Pasiphaé et d’un taureau 
envoyé par Poséidon. Le roi, pour être sûr que son secret ne serait pas 
divulgué, décida d’enfermer aussi l’architecte dans le Labyrinthe qu’il avait 
construit, ainsi que son neveu Icare. 
- Sens actuel : un 
dédale est un endroit tellement compliqué que l’on ne peut que difficilement s’y 
retrouver. C’est un synonyme de « labyrinthe ». 
9/ Echo 
- Mythologie : la 
nymphe Echo a été punie par Héra qui lui en voulait de l’avoir vue en train 
d’observer les amours de son époux, Zeus, avec d’autres nymphes. Elle fut 
condamnée à ne plus pouvoir parler, sauf pour répéter les derniers mots de ses 
interlocuteurs. Une autre légende la montre amoureuse de Narcisse, qui la 
repoussa et la poussa ainsi au désespoir. Elle dépérit et il ne resta d’elle que 
sa voix. 
- Sens actuel : 
l’écho désigne le phénomène acoustique de réflexion du son sur un obstacle qui 
le répercute, d’où l’impression qu’il est répété comme par la malheureuse 
nymphe. 
10/ Etre dans les bras de
Morphée 
- Mythologie : 
Morphée, fils d’Hypnos (le Sommeil) est le dieu des rêves. 
- Sens actuel : 
cette expression signifie « dormir profondément ». 
11/ Etre le sosie 
de quelqu’un 
- Mythologie : pour 
séduire la mortelle Alcmène, Zeus prit les traits de son mari Amphitryon ; 
pendant ce temps, l’esclave de la maison, Sosie, vit apparaître devant lui  un 
autre Sosie : il s’agissait de Mercure qui avait pris son apparence. C’est le 
dramaturge latin Plaute qui nous parle de Sosie dans Amphitryon. 
- Sens actuel : être 
le sosie de quelqu’un, c’est présenter une très forte ressemblance avec une 
personne, au point qu’on puisse confondre les deux, comme Sosie et Mercure. 
12/ Etre sous l’égide 
de 
- Mythologie : 
l’égide est le bouclier donné par Zeus à sa fille Athéna. Il est recouvert (ou 
est constitué) par la peau de la chèvre (en grec : aigidos) Amalthée, qui a 
nourri de son lait Zeus quand il était bébé. A sa mort, il conserva la peau de 
sa « nourrice ». Athéna y  ajouta la tête de la Gorgone, entourée de serpents : 
elle était chargée d’effrayer ses ennemis et protéger ses amis. 
- Sens actuel : 
cette expression signifie être sous la protection et le patronage d’une autorité 
reconnue. 
13/ Fil d’Ariane 
- Mythologie : 
lorsque Thésée aborda en Crète pour vaincre le Minotaure et mettre fin au 
sacrifice annuel ou pluriannuel de neuf jeunes gens et neuf jeunes filles 
d’Athènes, il reçut l’aide d’Ariane, la fille du roi Minos. Elle lui donna une 
pelote de fil afin que, après avoir tué le Minotaure, il puisse retrouver la 
sortie du Labyrinthe. 
- Sens actuel : un 
fil d’Ariane est un moyen utilisé pour avoir des points de repère dans une 
situation difficile et pouvoir s’en sortir. En informatique, un fil d’ariane est 
une succession de liens hiérarchisés permettant la navigation sur internet  
jusqu’à la page recherchée et séparés par le signe >. Ex : civilisation grecque 
> Grèce >Athènes > Pages thématiques > Les dieux 
14/ Harpie 
- Mythologie : les 
Harpies sont la personnification de vents violents : Aellô (« vent de 
tempête »), Ocypeté (« au vol rapide »), Podargè (« aux pieds rapides ») et 
Celanès (« sombre »). Elles se présentent sous la forme d’oiseaux dotés de 
visages humains   
- Sens actuel : une 
harpie est une personne particulièrement vindicative, à l’image de l’épisode de
l’Odyssée où les Harpies s’acharnent sur Phinée (elles emportent ou 
souillent toute sa nourriture). 
15/ Jugement de Pâris 
- Mythologie : lors 
des noces de Thétis et Pélée, la déesse de la Discorde, Eris,  lança dans la 
salle du banquet, une pomme d’or portant l’inscription « à la plus belle ». 
Comme les déesses se disputaient la possession de la pomme, Zeus ne voulut pas 
trancher, de peur de mécontenter son épouse Héra qui faisait partie des 
prétendantes. C’est pourquoi il chargea le Troyen Pâris de désigner la plus 
belle entre Aphrodite, Athéna et Héra. Pour le convaincre, Héra lui promit la 
puissance sur l’Europe et l’Asie ; Athéna, la sagesse ; et Aphrodite, l’amour de 
la plus belle mortelle. Pâris ayant choisi Aphrodite, il obtint l’amour 
d’Hélène, la plus belle mortelle ; mais celle-ci était l’épouse du roi de 
Sparte, Ménélas. Celui-ci prit la tête d’une expédition contre Troie. La guerre 
dura dix ans et s’acheva par la destruction de la ville. 
- Sens actuel : un 
jugement de Pâris est une décision apparemment banale mais qui risque d’avoir 
des conséquences incalculables. 
16/ Lit de Procuste 
- Mythologie : 
Procuste (fils de Poséidon) était un bandit qui vivait au bord de la route entre 
Athènes et Eleusis. Il attirait les voyageurs en leur offrant l’hospitalité, 
mais ensuite il les attachait sur un lit : un petit lit pour les grands, et il 
leur coupait la partie des  jambes qui dépassait ou un grand lit pour les petits 
et  il les étirait aux dimensions du lit. C’est le héros Thésée qui mit fin à sa 
carrière sanglante en lui faisant subir le même sort.  
- Sens actuel : 
un lit de Procuste désigne une tentative de réduire les hommes à un seul modèle, 
à une seule façon de penser ou d'agir, quitte à réduire à néant en eux toute 
personnalité ou toute originalité. 
17/ Mégère 
- Mythologie : 
Mégère est l’une des Furies (ou Erynies), chargées de poursuivre sans répit les 
criminels, en particulier ceux qui ont commis des crimes contre un membre de 
leur famille. Elles ont un aspect redoutable : elles portent des torches et des 
fouets et leurs cheveux sont entremêlés de serpents. 
- Sens actuel : une 
mégère est une femme redoutable, méchante. 
18/ Narcisse 
- Mythologie : la 
nymphe Echo était tombée amoureuse du beau Narcisse, mais il la repoussa. 
Aphrodite, la déesse de l’amour, le punit en le rendant amoureux de son propre 
reflet dans l’eau. Il essayait vainement d’embrasser son image et, n’y parvenant 
pas, il se noya ou en mourut de désespoir. 
- Sens actuel : une 
personne narcissique est une personne qui se contemple (au sens figuré du terme) 
et s’admire au point de porter peu d’intérêt aux personnes qui l’entourent.
 
19/ Odyssée 
- Mythologie : 
l’Odyssée d’Homère raconte le long périple d’Ulysse pour rentrer chez lui 
après la fin de la guerre de Troie. Ce chemin du retour a été aussi long que la 
guerre elle-même et a exposé le héros grec à de très nombreux dangers et à des 
aventures extraordinaires. 
- Sens actuel : une 
odyssée est une aventure aux multiples rebondissements, un peu à la façon de celle 
vécue par le héros homérique. 
20/ Les 
Parques 
- Mythologie : les 
Parques sont au nombre de trois. Elles représentent le destin de tout homme car 
elles filent le fil de sa vie. Ces trois vieilles femmes s’appellent Klotho 
(« la fileuse » : elle manie le rouet), Lachésis (« celle qui répartit » : elle 
tire le fil) et Atropos (« inflexible » : elle coupe le fil). 
 
- Sens actuel : les 
Parques représentent encore l’idée du destin, dans ce qu’il a d’inflexible et 
d’inexorable. Rien ne permet de s’y soustraire ou de le modifier. 
21/ Rocher de 
Sisyphe 
- Mythologie : 
condamné à un supplice éternel aux Enfers  pour avoir mécontenté les dieux à de 
nombreuses reprises, Sisyphe était obligé de pousser en haut d’une montagne un 
gros rocher. Chaque fois que le rocher atteignait le sommet, il retombait 
aussitôt et Sisyphe devait recommencer sans fin ses efforts. 
- Sens actuel : 
c’est un travail sans fin, qui n’aboutit jamais, qui est toujours à recommencer. 
Le philosophe et écrivain Albert Camus en a fait le symbole de la condition 
humaine. 
22/ Sortir de la 
cuisse de Jupiter 
- Mythologie : parmi 
les nombreuses liaisons de Zeus figure la mortelle Sémélé. Alors qu’elle 
attendait Dionysos, elle se laissa persuader par Héra de demander à son divin amant 
de se montrer à elle dans toute sa splendeur divine. Zeus ne put refuser, et 
Sémélé fut carbonisée car aucun humain ne peut voir un dieu sous sa forme 
divine. Zeus préleva l’enfant dans le ventre de sa mère et le mit dans sa cuisse 
où il resta jusqu’à sa naissance. 
- Sens actuel : 
sortir de la cuisse de Jupiter (Zeus en grec), c’est avoir une très haute 
opinion de soi, comme si on était d’essence divine et si on descendait de 
Jupiter en personne. 
23/ Sortir tout 
armé 
de la tête de quelqu’un 
- Mythologie : la 
première épouse de Zeus, Métis (la Raison) était enceinte d’Athéna, mais Zeus 
avait peur d’être détrôné par l’un des ses enfants. C’est pourquoi il avala 
Métis changée en goutte d’eau. Ainsi, il intégra la raison. Quelques temps plus 
tard, il fut pris d’un violent mal de tête. Héphaïstos lui fendit le crâne d’un 
coup de hache et Athéna en sortit, déjà adulte, armée et casquée. 
- Sens actuel : il 
s’agit d’un projet complètement bouclé, auquel on ne peut plus rien apporter. 
24/ Supplice de 
Tantale 
- Mythologie : 
Tantale est un autre condamné célèbre. Voulant mettre les dieux et leur 
clairvoyance à l’épreuve, il leur offrit en festin son propre fils. Les dieux 
découvrirent la supercherie et furent offensés car les dieux grecs ne mangent 
pas de chair humaine. Tantale fut précipité dans le Tartare, un lieu de supplice 
des Enfers. Il fut condamné à souffrir perpétuellement de la faim et de la soif 
tout en ayant à sa portée une source d’eau fraîche et des fruits exquis. Mais 
chaque fois qu’il tendait la main, l’eau se dérobait et l’arbre relèvait ses 
branches. 
- Sens actuel : un 
supplice de Tantale est une tentation insupportable et sans cesse renouvelée. 
25/ Talon d’Achille 
- Mythologie : 
Achille était seulement un demi-dieu (ou héros) car si sa mère Thétis était une 
déesse, son père, quant à lui, était mortel. C’est pourquoi sa mère voulut le 
rendre immortel en le plongeant dans les eaux du Styx, le fleuve des Enfers. 
Mais le talon, par où elle le tenait, resta mortel. C’est pourquoi Pâris, au 
cours de la guerre de Troie, put le blesser mortellement en lui décochant une 
flèche au talon. 
- Sens actuel : le 
talon d’Achille est le point faible d’une personne. 
26/ Taquiner la 
muse 
- Mythologie : les 
muses président aux différents arts : Calliope (poésie épique), Clio (histoire), 
Euterpe (la flûte et la poésie lyrique), Melpomène (la tragédie), Terpsichore 
(la danse chorale), Erato (la lyre et la poésie lyrique), Polymnie (les hymnes 
destinés aux dieux ou la pantomime), Uranie (l’astronomie), Thalie (la comédie 
et la poésie bucolique). 
- Sens actuel : 
taquiner la muse c’est s’adonner à l’une des activités patronnées par les Muses, 
essentiellement la poésie. 
27/ Tomber de 
Charybde en Scylla 
- Mythologie : 
Charybde est un tourbillon situé dans le détroit de Messine, entre l’Italie et 
la Sicile. D’après Homère (l’Odyssée) c’est un monstre féminin. Tout 
aussi monstrueuse, pourvue de six têtes munies de trois rangées de dents, ainsi 
que de douze pieds, Scylla vit dans une grotte située dans le détroit de 
Messine, en face de Charybde. Elle se nourrit de poisson mais aussi des marins 
dont le bateau a fait naufrage. 
- Sens actuel : 
tomber de Charybde en Scylla, c’est échapper à un danger pour tomber dans un 
autre aussi grand. 
28/ 
Tonneau des 
Danaïdes 
- Mythologie : les 
cinquante filles de Danaos, les Danaïdes, ont été condamnées à un châtiment 
éternel pour avoir tué leurs maris à la demande de leur père. Elles doivent sans 
fin remplir des tonneaux percés. 
- Sens actuel : le 
tonneau des Danaïdes symbolise la tâche impossible à accomplir et, par le fait 
même, décourageante. 
29/ Travail 
d’Hercule 
- Mythologie : 
Hercule (Héraclès en grec) est un héros, fils de Zeus et de la mortelle Alcmène. 
Par jalousie, l’épouse légitime de Zeus, Héra, s’acharna sur le héros : tout 
d’abord elle lui  envoya deux énormes serpents alors qu’il était encore au 
berceau. Puis elle le rendit fou et l’amena à tuer sa femme et ses enfants. Pour 
expier ce crime, il dut se mettre au service de son cousin, le roi Eurysthée et 
effectuer à sa demande (mais il était conseillé par Héra !) des travaux dont 
chacun était réputé impossible à accomplir : ce sont les Douze travaux 
d’Hercule : vaincre le lion de Némée, l’hydre de Lerne, le sanglier d’Erymanthe, 
la biche aux sabots d’airain de Cérynie et les oiseaux du lac Stymphale, 
nettoyer les écuries d’Augias, dompter le taureau de Crète et les chevaux de 
Diomède, ramener la ceinture d’Hippolyte (reine des Amazones), conduire les 
bœufs de Géryon, ramener les pommes d’or du jardin des Hespérides, descendre aux 
Enfers à la recherche de Cerbère. Mais Hercule sortit vainqueur de toutes ces 
épreuves. 
- Sens actuel : un 
travail d’Hercule est un travail à priori impossible à accomplir et que seul un 
héros réputé pour sa force et sa bravoure comme Hercule aurait pu réussir. 
30/ Travail de 
Titan 
- Mythologie : les 
douze Titans sont les dieux les plus anciens dans la mythologie grecque ; ils 
sont les enfants d’Ouranos (le Ciel) et de Gaia (la Terre). Pour prendre le 
pouvoir, Zeus, aidé de ses frères et sœurs,  a dû mener un combat difficile 
contre les Titans (dont son père Cronos). Ils sont caractérisés par leur force 
considérable.  
- Sens actuel : un 
travail de titan est travail si difficile et d’une ampleur telle que seul un 
Titan pourrait le réaliser. De là, l’adjectif « titanesque ». 
31/ Tunique de 
Nessus 
- Mythologie : 
Héraclès et son épouse Déjanire voulaient traverser un fleuve en crue. Le 
centaure Nessus se proposa de faire traverser Déjanire, mais pendant la 
traversée, il essaya de la violer. Resté sur la rive, Héraclès le tua d’une 
flèche. Avant de mourir Nessus conseilla à Déjanire de prendre un peu de son 
sang : si un jour Héraclès lui était infidèle, elle n’aurait qu’à enduire la 
tunique du héros de ce sang et aussitôt il lui reviendrait. Lorsque Héraclès 
tomba amoureux de Iole, la fille d’Eurytos, roi d’Oechalia, Déjanire se souvint 
des conseils du centaure et les appliqua. Mais quand Héraclès revêtit sa tunique 
enduite du sang de Nessus, elle se colla à lui et le fit atrocement souffrir. 
Cette douleur était si cruelle qu’il se jeta sur un bûcher sur le mont Oeta. 
- Sens actuel : une 
tunique de Nessus est quelque chose dont on ne peut se débarrasser et qui cause 
les plus vives souffrances morales ou physiques. 
32/ Un 
colosse aux 
pieds d’argile 
- Mythologie : 
l’expression « colosse aux pieds d’argile » se trouve dans la Bible (le roi 
Nabuchodonosor rêve d’une superbe statue en or, en argent, en bronze et en fer ; 
mais cette statue a les pieds en argile ; une seule pierre suffit à la détruire 
toute entière). On trouve la même image dans la mythologie grecque avec Talos, 
le géant de bronze fabriqué par Héphaïstos. Son seul point faible était la veine 
qui parcourait son corps et qui était apparente sur sa cheville. Il empêchait 
les voyageurs d’aborder sur l’île de Crète, c’est pourquoi Médée dut le faire 
mourir en le vidant de son sang grâce à ses pouvoirs magiques, pour permettre aux 
Argonautes de débarquer sur l’île. 
- Sens actuel : 
cette expression désigne une personne ou un pays en apparence très puissant mais 
qui en fait recèle des faiblesses cachées et qui risquent d’être fatales. 
- Mythologie : le 
héros Hercule (Héraclès en grec) est célèbre pour sa force considérable et pour 
la bravoure qu’il a manifestée en toute occasion,  pendant ses Douze travaux, 
mais aussi au cours de bien d’autres exploits. 
- Sens actuel : un 
hercule est un personnage que sa force et son courage rapprochent du célèbre 
héros grec. 
34/ Une 
panacée 
- Mythologie : 
Panacée est une déesse (fille d’Asclépios, dieu de la médecine) qui donne aux 
hommes des remèdes à base de plantes. Son nom vient de la racine « pan » : tout, 
et « akos » : remède 
- Sens actuel : 
c’est une solution capable (ou qui passe pour être capable) de résoudre toute 
difficulté en toutes circonstances, la solution ou  le produit « miracle ». 
35/ Un travail de 
Pénélope 
- Mythologie : 
pendant qu’Ulysse participait au siège de Troie, pendant dix ans, puis passait 
encore autant d'années à rentrer à Ithaque, son épouse Pénélope s’efforçait de 
gagner du temps. En effet de nombreux prétendants la demandaient en mariage, la 
rumeur disant que son époux était mort. Mais elle leur répondait qu’elle ne 
pouvait envisager un remariage tant qu’elle n’aurait pas fini de tisser le 
linceul destiné au père d’Ulysse. Mais, si le jour elle tissait le linceul, la 
nuit elle défaisait le travail déjà effectué. La ruse dura jusqu’à ce qu’une 
servante ne révélât la vérité et Pénélope dut inventer autre chose. 
- Sens actuel : un 
travail de Pénélope est un travail inutile puisqu’il consiste à défaire sans 
cesse ce que l’on a fait. 
36/ Voix de 
sirène 
- Mythologie : les 
Sirènes sont des créatures féminines dont le chant merveilleux est fatal aux 
marins puisque, oubliant tout, ils vont se fracasser sur les rochers. Ulysse est 
le seul à avoir pu les entendre sans le payer de sa vie : il demanda à ses 
marins de l’attacher au mât du bateau et de se boucher les oreilles avec de la 
cire. Ainsi, il put entendre le chant des sirènes sans risque, tandis que ses 
marins continuaient à ramer sans se laisser distraire. 
- Sens actuel : on 
appelle chant des sirènes des conseils séduisants mais très dangereux. Il est 
très difficile d’y résister  
37/ Voix de 
Stentor 
- Mythologie : 
Stentor participa à la guerre de Troie. Il est surtout connu pour sa voix : 
Homère (dans l’Iliade) dit qu’elle avait la puissance de celles de  
cinquante hommes réunis. 
- Sens actuel : 
avoir une voix de stentor, c’est avoir une voix particulièrement puissante et 
qui porte très loin. 
38/ Yeux d’Argus 
- Mythologie : Argus 
(ou Argos) était un berger à qui Héra avait confié la garde d’Io, la princesse 
qu’elle avait changée en vache car Zeus était tombé amoureux d’elle. Il avait 
cent yeux sur tout le corps, dont la moitié restait toujours éveillée ; à sa 
mort (il fut tué par Hermès), Héra disposa ses yeux sur la queue du paon, son 
animal préféré. 
- Sens actuel : 
l’expression désigne quelqu’un qui a la capacité de tout voir, d’où son 
utilisation pour nommer des organismes chargés d’un contrôle. 
II/ Expressions 
tirées de l’histoire antique
1/ Catilinaire 
- Histoire romaine 
et littérature : le patricien romain Catilina avait des ambitions politiques 
qu’il était prêt à satisfaire en utilisant des moyens peu légaux : extorsion de 
fonds, agitation politique, tentative de révolution… . Cicéron s’opposa à lui et 
le battit à l’élection pour le consulat de – 63, puis prononça contre lui quatre 
discours implacables, les Catilinaires, dans lesquels il exposait les 
exactions commises par Catilina. Celui-ci dut s’enfuir de Rome puis il fut 
battu à la tête de son armée et mourut en – 62. 
- Sens actuel : une 
catilinaire est un discours très dur et une attaque très vive. 
2/ De bon 
augure 
- 
Histoire religieuse romaine: l’augure est le prêtre chargé de prendre les 
auspices, c’est-à-dire de lire les signes marquant la volonté des dieux en 
observant le vol des oiseaux ou l’appétit des poulets sacrés. On consulte la 
volonté des dieux par l’intermédiaire d’un augure avant chaque décision ou 
événement politique ou militaire important. 
- Sens actuel : 
cette expression signifie qu’une chose s’annonce bien et qu’elle semble 
favorisée par les dieux. 
3/ Délices de 
Capoue 
- Histoire romaine : 
au cours de  la seconde  guerre punique (- 218 à - 202), le général carthaginois 
Hannibal  remporta de nombreuses victoires contre les Romains, si bien qu’il 
semblait prêt à envahir Rome. Mais, pour des raisons inexpliquées, au lieu de 
marcher tout de suite sur Rome, il préféra rester à Capoue avec son armée. 
Pendant ce temps, Rome eut le temps de se ressaisir, de recruter de nouveaux 
hommes et ainsi de reprendre l’avantage. 
- Sens actuel : les 
délices de Capoue signifient le ramollissement causé par le luxe qui empêche 
toute action. Cela signifie également l’incapacité à exploiter sa victoire. 
Tite-Live en effet rapporte les paroles de Maharbal (le maître de la cavalerie 
punique) : « "Tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de ta 
victoire" (Histoire romaine). C’est ce qui expliquerait son échec. 
4/ Etre 
laconique 
- Histoire : la 
Laconie est la région de Sparte. Or les Spartiates étaient connus pour leur peu 
de propension pour la parole et pour leurs discours concis, contrairement aux 
Athéniens. Une anecdote raconte que lorsque Philippe de Macédoine leur écrivit : 
« Si j’envahis la Laconie, vous serez chassés », ils répondirent : « Si ».
 
- Sens actuel : être 
laconique, c’est faire preuve d’une grande concision et éviter toute parole 
inutile. 
5/ Etre sous les 
auspices de 
- 
Histoire religieuse romaine : à Rome, avant tout acte politique ou civil, il est 
indispensable de demander d’abord l’approbation des dieux. Pour connaître leurs 
volontés, il faut s’adresser à des prêtres, en particulier les augures, chargés 
d’observer le vol des oiseaux ou l’appétit des poulets sacrés.  
 
- Sens actuel : 
cette expression signifie qu’une chose se place sous la protection des dieux ou 
d’une autre puissance et en attend une influence positive. 
6/ Epée de 
Damoclès 
- Histoire : 
Damoclès enviait le sort du tyran de Syracuse, Denys Ier l’Ancien (qui régna de 
–405 à – 367), et aurait bien voulu prendre sa place. Le tyran l’invita alors à 
un festin durant lequel Damoclès goûta les mets les plus délicieux et les vins 
les plus fins. A un moment, Denys lui demanda de lever la tête : alors Damoclès 
vit au-dessus de lui une épée suspendue par un crin de cheval, menaçant à tout 
instant de tomber sur lui. 
- Sens actuel : 
cette expression désigne un danger imminent, susceptible de se concrétiser à 
tout moment, mais aussi le caractère précaire du bonheur.   
7/ Flèche du 
Parthe 
- Histoire : les 
Parthes (Asie occidentale) étaient célèbres pour leur cavalerie ; leurs 
cavaliers avaient la capacité de pouvoir tirer à l’arc en arrière, au moment où 
ils s’éloignaient de l’ennemi qui en était d’autant plus surpris et effrayé. 
- Sens actuel : 
envoyer la flèche du Parthe signifie contre-attaquer au moment où l’adversaire 
s’y attend le moins et croit s’en être tiré à bon compte. 
8/ Franchir le 
Rubicon 
- Histoire romaine : 
en lutte contre son rival Pompée, César reçut l’ordre en – 49 de ne pas entrer avec 
son armée sur le territoire romain, délimité par le cours d’eau du Rubicon, 
entre la Gaule Cisalpine et l’Italie. Mais César savait que ses ennemis 
l’attendaient ; il décida de franchir le Rubicon avec ses soldats et, ce 
faisant, il transgressa les ordres du Sénat. Il se mit ainsi hors-la-loi. Ce fut 
le début de la guerre civile qui vit l’affrontement entre ses partisans et ceux 
de Pompée et le Sénat. C’est César qui remporta la victoire.  
- Sens actuel : 
franchir le Rubicon, c’est prendre une décision difficile et sur laquelle on ne 
pourra pas revenir. Il n’y aura pas de retour en arrière possible. D’ailleurs, 
on dit que César, en franchissant le Rubicon, aurait dit : « Alea jacta » ( « le 
sort en est jeté »). 
9/ 
Garde prétorienne 
- Histoire romaine : 
sous la République, la garde (ou cohorte) prétorienne sert de garde du corps à 
un général. Sous l’empire, Auguste crée neuf cohortes pour protéger l’Italie, 
composées de vétérans qu’il connaît bien. Ce sont des troupes placées sous le 
commandement direct de l’empereur. Elles sont au côté de l’empereur et de sa 
famille, à Rome comme en voyage et sont très bien payées. Elles ont même pu 
jouer un rôle politique, en particulier dans le choix des empereurs. 
- Sens actuel : une 
garde prétorienne est un ensemble d’hommes qui n’ont de compte à rendre qu’ à 
celui qui les emploie ; ce sont des hommes de main, à la limite de la légalité. 
10/ Huitième 
merveille du monde 
- Histoire : à 
l’époque alexandrine, on dressa la liste des sept réalisations les plus dignes 
d’admiration : les pyramides d’Egypte, les jardins suspendus de Babylone, le 
mausolée d’Halicarnasse, le temple d’Artémis à Ephèse, la statue de Zeus à 
Olympie, le colosse de Rhodes et le phare d’Alexandrie. 
- Sens actuel : cela 
désigne quelque chose d’exceptionnel, digne d’être admiré comme les Sept 
Merveilles du monde antique. Cette expression peut aussi être utilisée dans un 
sens ironique : « se prendre pour la huitième merveille du monde », c’est avoir 
une très haute opinion de soi. 
11/ Loi 
draconienne 
- Histoire grecque : 
le législateur Dracon (le premier à avoir établi des lois écrites), en – 621, a 
donné à Athènes des lois particulièrement sévères : presque tous les délits 
étaient punis de la peine de mort. 
- Sens actuel : tout 
ce qui est draconien est très sévère et ne tolère aucune faiblesse : par exemple 
un régime draconien ne laisse place à aucun aménagement possible. 
12/ 
Messaline 
- Histoire romaine : 
épouse de l’empereur Claude (-10 à + 54), Messaline était connue pour ses 
infidélités conjugales.  
- Sens actuel : une 
Messaline est une femme de moralité légère. 
13/ Passer sous les 
fourches caudines 
- Histoire romaine : 
en – 321, après avoir été encerclée dans le défilé de Caudium à la suite d’une 
information trompeuse, l’armée romaine fut obligée de se rendre aux Samnites, 
dans les Abruzzes : les soldats  et leurs consuls durent passer sous le joug 
dressé par les vainqueurs, en un défilé humiliant, d’où le nom de Fourches 
Caudines (Furculae Caudinae) donné par la suite à ce défilé. 
- Sens actuel : 
passer sous les fourches caudines signifie être obligé d’accepter des conditions 
humiliantes. 
14/ 
Philippique 
- Histoire grecque : 
l’homme politique athénien Démosthène s’efforçait d’attirer l’attention de ses 
concitoyens sur le danger que représentaient pour eux les ambitions de Philippe 
de Macédoine qui peu à peu s’emparait de toute la Grèce. Pour cela il écrivit 
des discours violents contre Philippe : les Philippiques. L’influence de 
Démosthène sur tous les orateurs grecs et romains des générations suivantes fut 
telle que Cicéron appela  Philippiques  ses discours contre Antoine et 
que par la suite ce terme fut adopté pour désigner toute invective politique.
 
- Sens actuel : 
encore aujourd’hui, une philippique, tout comme une catilinaire, est un discours 
implacable. 
15/ 
Quadrature du 
cercle 
- Sciences 
antiques : le premier scientifique grec à s’intéresser à ce problème de 
géométrie a été Anaxagore de Clazomènes. Il s’agit de construire un carré de 
même aire qu’un cercle à l’aide d’une règle et d’un compas. 
(cf. 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Quadrature_du_cercle ) 
- Sens actuel : cela 
désigne quelque chose d’impossible à réaliser car pendant longtemps ce problème 
de géométrie a été réputé insoluble.. 
16/ Renvoyer aux 
calendes grecques 
- Histoire : les 
calendes grecques n’existent pas puisque les calendes appartiennent au 
calendrier romain. 
- Sens actuel : cela 
signifie une date qui n’existe pas. Renvoyer une chose aux calendes grecques, 
c’est la renvoyer à jamais. 
17/ Riche comme 
Crésus 
- Histoire :  
dernier roi de Lydie, Crésus (- 560 à – 546) était d’une richesse proverbiale. 
- Sens actuel : être 
riche comme Crésus, c’est posséder une fortune comparable au roi de Lydie. 
18/ 
Rire homérique 
- Littérature 
grecque : cette expression fait allusion à la place du rire dans l’œuvre 
d’Homère. Par exemple, lors du banquet divin sur l’Olympe (Iliade, chant 
I), les dieux sont pris d’un fou rire incoercible en voyant Héphaïstos, le dieu 
boiteux qui leur sert d’échanson (il verse le vin dans les coupes), s’agiter 
devant eux. Le thème du rire revient avec une certaine constance dans l’œuvre 
car il accompagne la victoire et sert à humilier le vaincu.  
- Sens actuel : un 
rire homérique est un rire inextinguible, comme celui des dieux de l’Olympe. 
19/ Se reposer sur 
ses lauriers 
- Histoire romaine : 
les généraux romains, lors de la cérémonie du triomphe (qui vient sanctionner 
une victoire décisive avec des pertes considérables pour l’ennemi), défilent à 
la tête de leurs troupes, suivis du butin et des prisonniers, le front couronné 
de lauriers. Le laurier symbolise donc la victoire. C’était déjà le cas en 
Grèce : aux Jeux de Pythiques de Delphes, les athlètes vainqueurs recevaient une 
couronne de lauriers.   
- Sens actuel :
se 
reposer sur ses lauriers signifie ne pas continuer une carrière qui avait bien 
commencé, ne pas poursuivre ses efforts.  
20/ Se retirer sur 
l’Aventin 
- Histoire romaine : 
l’Aventin est l’une des sept collines de Rome. Au début de la République, les 
plébéiens étaient en lutte contre les patriciens (la noblesse) pour obtenir les 
droits que ceux-ci leur refusaient. Se rendant compte que la survie économique 
de la Ville dépendait d’eux et non des patriciens, pour faire pression sur eux, 
ils décidèrent de se retirer sur l’Aventin qui à cette époque était à 
l’extérieur de la muraille de la ville. Ménénius Agrippa, d’après Tite-live (Histoire 
romaine) prononça alors un célèbre discours (Apologue des membres et de 
l’estomac) pour convaincre la plèbe que chacun jouait un rôle dans un organisme 
tel qu’une ville et que les patriciens aussi étaient utiles à la communauté. Les 
plébéiens obtinrent leurs propres magistrats (tribuns et édiles) et leur 
assemblée. Mais il faudra longtemps encore pour que la plèbe acquière d’autres 
droits. 
- Sens actuel : se 
retirer sur l’Aventin signifie se retirer et renoncer à poursuivre des 
négociations. 
21/ Toucher le 
pactole 
Géographie : le 
Pactole est un fleuve, en Lydie, dont le sable contenait de l’or. 
Sens actuel : 
toucher le pactole signifie devenir brusquement très riche. 
22/ Trancher le nœud 
gordien 
- Histoire 
grecque et légende : d’après la légende, la ville de Gordion, en Phrygie,  porte 
ce nom d’après le roi Gordios. Un oracle venait d’annoncer qu’un char allait 
amener le futur roi, capable d’apaiser les querelles civiles, lorsqu’un paysan 
arriva juste à ce moment sur son char. Il fut proclamé roi et consacra à Zeus 
son char et le joug auquel les bœufs avaient été attachés. Un autre oracle 
déclara que celui qui pourrait défaire le nœud du joug (beaucoup avaient essayé 
en vain) régnerait sur toute l’Asie.  Quand Alexandre le Grand (- 356 à – 323) 
arriva à Gordion, il trancha le nœud d’un coup d’épée. Le fait est qu’il régna 
sur toute une partie de l’Asie… 
- Sens actuel : 
trancher le nœud gordien signifie choisir une solution expéditive et radicale 
mais efficace pour résoudre une difficulté. 
23/ Une discussion 
byzantine  
- Histoire grecque : 
l’époque byzantine commence en 330 après J.C. pour s’achever à la chute de 
Byzance en 1453. C’est une période très riche sur le plan culturel et 
littéraire ; les savants byzantins étudiaient la grammaire, ils  commentaient 
les œuvres du passé dans des ouvrages érudits, ils écrivaient des abrégés 
d’ouvrages classiques et jouèrent ainsi un grand rôle dans la transmission des 
auteurs anciens, mais cette période est parfois marquée aussi par des querelles 
de spécialistes. C’est ce dernier aspect qui est retenu dans l’expression 
« discussion (ou querelle) byzantine ».  
- Sens actuel : une 
discussion byzantine est une discussion sur un point de détail, sans aucun 
intérêt ; c’est déployer toutes les ressources de la rhétorique sur un thème qui 
n’en vaut pas la peine. 
24/ 
Veni, vidi, vici 
(= je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) 
- Histoire romaine : 
Jules César, en – 47, remporta une victoire éclair contre Pharnace, roi du Pont, 
à Zéla et, à cette occasion, il prononça sa célèbre phrase : « Veni, vidi vici » 
pour souligner l’extrême facilité de sa victoire. L’asyndète (absence de liens 
logiques entre les trois propositions, très rare en latin et toujours 
signifiante) renforce l’impression de rapidité et l’effet de crescendo (chaque 
verbe est plus fort que le précédent). 
- Sens actuel : 
cette expression désigne une action si rapide qu’on a l’impression qu’elle n’a 
été qu’une formalité. Sa concision extrême, son rythme ternaire et les 
assonances en i ont particulièrement marqué les esprits et cela explique que V. 
Hugo par exemple ait fait un jeu de mots à partir de cette formule : veni, vidi, 
vixi (= « je suis venu, j’ai vu, j’ai vécu »). Plus proche de nous, le Canard 
Enchaîné fait régulièrement des jeux de mots à partir de cette expression : par 
exemple il a fait dire à un homme politique de retour de Nouvelle – Calédonie : 
« Je suis venu, j’ai vu, je suis pas plus avançu », et à un homme politique 
d’extrême droite au lendemain d’élections : « veni, vidi, et bientôt si tout va 
bien … Vichy ». 
25/ Victoire à la 
Pyrrhus 
- Histoire : le roi 
d’Epire (nord de la Grèce), Pyrrhus (- 319 à – 272), était venu avec ses 
éléphants, au secours de la ville grecque de Tarente, au sud de la botte 
italienne. Il remporta un certain nombre de victoires, mais après celle d’Asculum, 
en  - 279, bien qu’ayant mis les Romains en déroute, ses pertes en hommes furent 
si importantes qu’il fut incapable de s’implanter en Italie. 
- Sens actuel : une 
victoire à la Pyrrhus est une victoire au cours de laquelle le vainqueur est 
presque aussi mal en point que le vaincu. On raconte qu’après sa victoire, 
Pyrrhus aurait dit : « Encore une victoire comme celle-ci et nous sommes 
perdus ». 
 Isabelle
      Didierjean, professeur agrégé de lettres classiques au collège public Jeanne
      d'Arc - Orléans. |