Timoklès aux jeux olympiques
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Timoklès aux Jeux Olympiques

Voir aussi :
- Exposé classe de 6ème
- les JO (texte d'
Isabelle Didierjean, professeur agrégé de Lettres classiques)
-  Ce que la géographie et l'histoire des J.O peuvent nous apprendre sur le monde actuel... (J. Galhardo pour les 3èmes)

     Les élèves de 5ème E du collège public Jeanne d'Arc d'Orléans ont imaginé les aventures de Timoklès, lors de sa participation aux Jeux Olympiques, d'après le roman d'Odile Weulersse : "Le messager d'Athènes" Hachette Jeunesse .
Voici le
texte de Camille BOUTEILLE 5ème E, juin 2001 : "Timoklès aux Jeux Olympiques"
Professeur : Isabelle Didierjean.
Télécharger la fiche de travail sur le "Messager d'Athènes"

Chapitre 14: «Une victoire inattendue»

La nouvelle est tombée il y a quelques jours : Cimon, suite à une blessure, ne pourra pas participer aux jeux d’Olympie; c’est donc Timoklès qui a été désigné car Athènes ne peut pas être absente à ces jeux donnés en l’honneur de Zeus, père d’Athéna.

Ce matin, l’agitation règne donc dans la maison d’Oloros. Les esclaves de la maison doivent préparer les bagages pour le grand voyage dont tout le monde parle. On rit, on crie, on soulève de grosses malles, tout le monde est heureux.

La mère de Timoklès regarde son fils et lui dit:

«Timoklès, je suis très fière de toi et je suis sûre que si ton père était là, il dirait la même chose. Bon, maintenant dépêche-toi, va te préparer pour la fête qu’on donne en l’honneur de ton départ sur l’Agora. »

Pourtant, quelqu’un ne partage pas ce bonheur, c’est Chrysilla qui pleure dans un coin de la cour. Quand son frère l’aperçoit, il vient vers elle et lui demande:

«- Mais Chrysilla, n’es-tu pas heureuse que je parte? En plus, si je gagne, on sera la famille la plus connue d’Athènes.

- Si ! Je suis très contente que tu participes à ces jeux mais l’entrée dans  le stade est interdite aux femmes et je ne pourrai pas venir t’encourager ni t’applaudir si tu gagnes. Et en plus je n’ai pas le droit d’aller à Olympie avec toi.

- Je sais, tu vas beaucoup me manquer, à moi aussi mais ne pleure pas, je n’ai pas de vase pour garder tes larmes…»

Plus tard dans la nuit qui précède le départ, Timoklès dort profondément. Il faut dire que la fête a été très longue et l’a vraiment épuisé : on a d’abord fait des sacrifices devant le temple d’Athéna à l’Acropole puis on a chanté, dansé et bu beaucoup de vin.

Le lendemain matin, à l’aube, le grand départ a réuni une foule importante. Les esclaves finissent de charger les malles sur le bateau. Timoklès va partir avec Elpénor, Théogénès, son maître de gymnase ainsi que Kallias. Ils traverseront d’abord la mer Egée et une fois à terre, ils rejoindront Olympie. Le jeune athlète aurait préféré faire le voyage uniquement sur la terre mais ils font ce détour pour Elpénor qui est né à Némée.

Avant les adieux, Timoklès jette les grains d’orge, Kallias verse l’eau lustrale sur le taureau, animal préféré de Poséidon puis Théogénès lui tranche la gorge. Par la suite, en levant un cratère rempli de vin, il parle au dieu. Enfin il est temps de dire au revoir, Timoklès serre dans ses bras sa mère et Chrysilla qui lui glisse à l’oreille : « Bonne chance, Timoklès et ne t’inquiète pas, cette fois, je ne me cache pas dans un tonneau… »

Le jeune homme monte sur le bateau en sentant son estomac se contracter. Longtemps il agite le bras.

Deux semaines plus tard, ils arrivent en Arcadie puis rejoignent Némée. Elpénor montre à Timoklès l’endroit où il a vécu auparavant, quand il était libre. Le jeune garçon voit son pédagogue, les larmes aux yeux, effleurer du bout des doigts la porte d’une maison.

Ils entament maintenant la fin de leur voyage, Olympie. Au moment où Timoklès aperçoit le Mont Kronion qui surplombe Olympie, il sent son cœur battre dans sa poitrine. Il est enfin arrivé… Il voit, au loin le sanctuaire. C’est la campagne, ici, pas du tout comme l’avait imaginé Timoklès. Il y a de l’herbe partout parsemée d’iris et de coquelicots qui fleurissent bien à cette époque de l’année. De grands oliviers donnent un peu d’ombre à cet endroit qui d’ordinaire, doit être paisible sans ces milliers de personnes.

Elpénor interpelle Timoklès : «  Dépêche-toi, voyons, nous devons aller visiter le sanctuaire et ensuite nous irons planter notre tente. »

La visite commence donc. Ils passent d’abord sous des immenses propylées et arrivent au gymnase. Timoklès reste bouche bée devant tant de splendeur, tous les bâtiments, et ils sont nombreux, sont faits de marbre; tout est finement taillé, il y a des statues partout, toutes aussi belles les unes que les autres. Ils arrivent à la palestre, là où le jeune Athénien viendra s’entraîner. C’est vraiment un superbe bâtiment, lui-aussi recouvert de marbre. Ensuite, ils avancent jusqu’à un groupe d’édifices. Elpénor montre à Timoklès l’atelier de Phidias, le célèbre sculpteur qui a réalisé la décoration du sanctuaire ainsi que celle de l’Acropole à Athènes.

Mais Timoklès n’écoute déjà plus, tellement impressionné par tant de splendeurs réunies devant ses yeux. Ils marchent à présent vers un immense monument, le Léonidaion ; ils voient par la suite les thermes du sud. Ce sont les plus grands thermes que Timoklès ait jamais vus : il y a différents bassins avec eau chaude, eau froide… et là encore, tout est somptueusement décoré. Arrive ensuite le Bouleutérion, une sorte de Sénat grec.

Kallias interpelle Timoklès :

« - Timoklès, viens vite voir ! ». Tous les quatre émerveillés, éblouis par ce lieu majestueux et unique, n’osent plus parler. Ils avancent finalement jusqu’au temple de Zeus. Tout est minutieusement sculpté, les hautes colonnes de style dorique soutiennent un immense chapiteau. Tout est taillé dans un somptueux marbre. Le temple est entouré de statues  de sportifs, bien sûr, mais aussi des dieux et  d’autres créatures divines.

 Plus tard, bien après qu’ils ont fini la  visite de l’Altis, du stade et de tout ce qui les entourent, ils commencent à monter leurs tentes. Timoklès dormira avec Théogénès dans le coin réservé aux sportifs et à leur entraîneur. Kallias et Elpénor, eux, doivent aller camper plus loin avec les simples pèlerins  autour du sanctuaire.

Plus tard , quand la pleine lune qui annonce le début de la fête, est déjà haute dans le ciel, Timoklès dort profondément. Pourtant le sanctuaire et ses alentours ne sont pas si calmes car les pèlerins et les sportifs arrivent encore par centaines.

Le lendemain, premier jour de fête, Olympie est encore plus remplie que la veille. La journée commence donc par des sacrifices, des animaux ont été amenés par centaines en l’honneur des dieux : des moutons, des porcs et des bœufs.

Timoklès et Kallias assistent aux sacrifices donnés en l’honneur de Zeus puis rejoignent Elpénor et Théogénès devant le temple d’Héra. Quelques heures plus tard, après avoir assisté aux processions des délégués, Timoklès  doit aller au Bouleutérion jurer sur l’autel de Zeus Horkios, qu’il ne trichera pas et qu’il respectera le règlement. Ainsi des centaines de jeunes athlètes comme Timoklès viennent prêter serment. Enfin il est temps pour les sportifs d’aller prendre un léger repas et de se coucher car demain auront lieu  les épreuves de courses à pied, courses de vitesse et de fond, de lutte , de pugilat et de pancrace.

A l’aube, le soleil du matin commence à illuminer Olympie, déjà en effervescence. Timoklès est à la palestre avec Théogénès. Il fait quelques mouvements pour s’échauffer sous les conseils de son maître de gymnase qui est venu avec lui pour l’entraîner. Puis il prend son huile odorante et sa poussière de terre jaune. Il se fait longuement masser. Enfin, on lui applique l’huile et la poussière qui brille.

Quand le joueur de hautbois annonce le début de la première épreuve, la course, Timoklès part tranquillement vers le stade en compagnie de Kallias. Il n’est pas inquiet car il sait qu’il est un des favoris à cette épreuve . Quand il arrive au stade noir de monde, il se déshabille. Il va ensuite se mettre en position de départ et regarde autour de lui les autres concurrents. Un visage, plus loin, lui semble familier mais Timoklès ne sait pas qui c’est. Enfin le signal du départ est donné. Bien sûr, Timoklès gagne cette épreuve (1 tour) et toutes les autres, 2 tours, et 12 tours de la piste. Elpénor, Kallias et Théogénès viennent le féliciter.

Timoklès  retourne maintenant au stade, son estomac se contracte. Pour aujourd’hui, il lui reste l’épreuve de lutte à passer car il ne s’est pas inscrit au pancrace et au pugilat. Il trouve cela trop violent.

Le maître de gymnase tire donc les fèves : pour le premier tour, le jeune Athénien se retrouve avec un garçon d’Erétrie. Il gagne et il regagne encore plusieurs fois et arrive en finale. Timoklès se sent vraiment très nerveux et tendu. Quand on lui présente son dernier concurrent, il a un sursaut car c’est le visage familier de tout à l’heure et le jeune homme n’est autre que le jeune Spartiate qui avait voulu le tuer. Timoklès comprend alors pourquoi il ne l’a pas reconnu tout de suite, c’était la nuit quand cela s’est passé ! Dans la pénombre, il n’avait pas bien vu son visage.

Alors Timoklès se sent de plus en plus stressé car il se souvient que le combat avait été terrible.

Et puis la lutte commence. Les deux athlètes se regardent dans les yeux, aucun ne semble montrer de signes de faiblesse. Enfin Timoklès voit l’occasion se présenter, le Spartiate a plié le genou, alors l’Athénien force ce genou à toucher terre et s’appuie de tout son poids sur son adversaire dont l’épaule touche le sol. Timoklès a gagné la première manche, puis il gagne la deuxième donc l’épreuve. C’est donc le cœur léger qu’il part se coucher.

Le lendemain, troisième jour de fête, n’est pas une grande journée. Il passe juste les épreuves à l’hippodrome. Le matin, il s’entraîne ardemment. L’après-midi, il flâne dans le sanctuaire avec Kallias puis se rend à l’hippodrome. Il doit participer à la course de chars à 2 chevaux montés. Quand le son du hautbois retentit, Timoklès monte dans le char attelé de deux magnifiques chevaux. La course démarre donc à une vitesse folle, l’Athénien est pour le moment 2ème, il est devancé par un autre concurrent qui n’est autre que le Spartiate. Timoklès fouette ses chevaux qui redoublent de vitesse. Soudain c’est le drame ; une roue du char casse et notre jeune athlète reste immobile au milieu. Tous les autres le doublent. Timoklès a perdu cette épreuve. C’est le Spartiate qui a gagné. L’Athénien est déçu. Réconforté par Kallias, il reprend le chemin du départ pour la course de chevaux montés. Timoklès doit gagner cette épreuve car le Spartiate a déjà remporté 3 victoires : la course de chars, le pugilat et le pancrace auquel Timoklès ne s’est pas inscrit.

Avant le départ de la nouvelle course, il se concentre, pense à sa sœur puis aux dieux, il est un favori des dieux, il le sait, alors il va gagner ! Puis c’est le départ, le cheval de Timoklès s’élance, redouble de vitesse, l’Athénien est le 1er à franchir la ligne d’arrivée. Il est rayonnant et remercie intérieurement le dieu du gymnase. Félicité par Kallias et Elpénor, Timoklès rejoint sa tente en compagnie de Théogénès, ravi lui-aussi. Cette nuit-là, il réfléchit : il a remporté trois victoires, le jeune Spartiate aussi, il doit donc continuer à gagner.

Le quatrième jour, le soleil brille toujours autant. Timoklès est très excité, c’est le dernier jour de compétition. Demain, peut-être, Timoklès sera le vainqueur des jeux. Pour cela, il doit encore gagner deux épreuves : le pentathle, une de ses spécialités et la course armée qui a lieu ce matin. Le jeune homme revêt son armure et se rend au stade. La course commence plutôt bien. Timoklès est dans le groupe de tête et il n’est pas trop fatigué : il essaie donc de devancer les autres concurrents dont le Spartiate qui est encore devant. Mais celui-ci tombe au moment où Timoklès allait le doubler. Malheureusement notre jeune Athénien tombe avec lui. Il a donc perdu cette épreuve, fou de rage contre le Spartiate, il se relève et lui lance à la figure :

«   - Espèce de tricheur, tu as fait cela pour que je perde !

- Mais non, je suis tombé, c’est toi qui as fait exprès…

    - Ca suffit ! coupe le maître de gymnase d’Olympie, les juges sont formels, personne n’a fait exprès, maintenant rejoignez vos tentes et calmez-vous ! »

C’est donc ce que fait Timoklès, démoralisé et déçu. Il ne tarde pas à être rejoint par Théogénès qui lui explique d’une voix chaleureuse :

«  - Allons, Timoklès, reprends-toi ! Rien n’est perdu. J’ai parlé avec le maître de gymnase. Tu as 3 victoires, le Spartiate aussi et celui qui vient de gagner n’en a qu’une, donc si tu remportes la victoire cet après-midi au pentathle, tu seras vainqueur ! »

Au son du hautbois, Timoklès se rend au stade pour le premier exercice du pentathle, la course. Comme on s’en doute, il la gagne aisément. Il a donc remporté une des cinq disciplines du pentathle (il faut en remporter au moins trois pour être déclaré vainqueur).

Puis deuxième exercice, la lutte : Timoklès espère de toutes ses forces ne pas se retrouver avec le Spartiate mais le sort en décide autrement car il ne reste finalement que Timoklès et …le Spartiate. Pourtant l’Athénien gagne l’épreuve. Fou de joie, il court jusqu’à Théogénès qui le félicite et lui répète :

« - C’est bien, il ne te reste plus qu’à gagner un exercice et tu seras vainqueur ! »

Le jeune homme va maintenant effectuer l’exercice de saut. Plusieurs concurrents passent. Puis c’est le tour de Timoklès  qui dépasse tous les autres mais il est un peu déçu de sa prestation et aussi inquiet car le Spartiate n’est pas encore passé. Quand arrive son tour, l’Athénien se poste non loin pour voir malheureusement gagner son adversaire…

Enfin arrive le quatrième exercice, le lancer de disque. Timoklès plus déterminé que jamais, réussit un exceptionnel lancer que personne, même le Spartiate n’arrive à égaler ni à dépasser.

Timoklès a donc gagné ! Il ne comprend pas tout de suite mais quand Théogénès, Kallias et Elpénor lui tombent dessus en hurlant de joie, il comprend alors pourquoi la foule est en délire.

Bien plus tard, quand c’est la lune qui règne sur Olympie encore bien agitée, Timoklès ne dort toujours pas, pourtant ce n’est pas la fatigue qui lui manque. Il est tellement heureux.

Le lendemain matin, Timoklès comprend mieux ce qui vient de se passer. Il a gagné les jeux Olympiques !

Il va aux thermes pour se rafraîchir et se faire masser. En chemin, il croise de nombreux pèlerins qui viennent le féliciter et lui serrer la main. Il croise aussi le Spartiate, l’air sombre, qui détourne son regard.

Enfin il est temps d’aller devant le temple de Zeus où on va lui remettre sa récompense. Timoklès lève la tête vers le ciel bleu et intérieurement, il pense :

«  Je suis vraiment le favori des dieux… »

                                                                C. BOUTEILLE 5E, juin 2001
 

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