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MYTHOLOGIQUE GRECQUE
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MYTHOLOGIQUE
GRECQUE
De
l'Antiquité à nos jours la mythologie grecque a fourni aux artistes - poètes,
peintres, penseurs ou sculpteurs - nombre de sujets ou de références
symboliques. Or la mythologie grecque ne constitue pas d'emblée un corpus
structuré où chacun pourrait aller puiser. Elle s'est forgée, enrichie,
diversifiée au fil des siècles et en des lieux divers. « D'où est venu chacun
des dieux ? Ont-ils tous, toujours existé ? On n'en a rien su, peut-on dire,
jusqu'à une époque très récente. Car, selon moi, Homère et Hésiode sont plus
anciens que moi de quatre cents ans, pas davantage. Or ce sont eux qui ont fait
la théogonie des Grecs, qui ont donné aux dieux des noms, qui leur ont distribué
les honneurs et les arts [timâs kaï téklmas], qui ont décrit leur forme »
(Hérodote, II, 53). Ainsi, pour Hérodote les théologiens du monde grec sont les
poètes. À l'époque archaïque Stésichore, Ibycus, Sappho, Pindare n'hésitent pas
à corriger Homère ou à le compléter en exhumant telle ou telle version locale,
moins connue, de tel ou tel mythe. Et les poètes tragiques font de même.
C'est au Ve
s. av. J.-C. qu'apparaissent les premiers recueils de mythographie : ordonnés
tantôt par cycles légendaires, tantôt par régions, ou, un peu plus tard, par
types de légendes (histoires d'amour, métamorphoses etc.), ils transmettent les
récits traditionnels concernant héros, hommes, dieux, monstres ou animaux
fabuleux. Les œuvres de ces mythographes ne nous sont accessibles que par des
fragments transmis par les scholies des manuscrits ou révélés au hasard des
trouvailles papyrologiques. Pour le Ve s. on peut mentionner
Acousilaos d'Argos (autour de 500 av. J.-C. ; FGH Jacoby 22), Phérécyde
d'Athènes (autour de 460 av. J.-C. ; FGH Jacoby 33), ou Hellanicos de Lesbos
(autour de 450 av. J.-C. ; FGH Jacoby 51). Le but de ces auteurs est de « porter
à la connaissance du public toutes les traditions conservées chez les indigènes,
par peuples et par cités, telles qu'ils les avaient recueillies sans rien
ajouter et sans rien retrancher [...], sans exclure les mythes auxquels on
croyait depuis longtemps et les péripéties mélodramatiques qui nous semblent
aujourd'hui contenir beaucoup d'absurdités » pour reprendre les termes de Denys
d'Halicarnasse (cf. Sur Thucydide, 5), au Ier s. av. J.-C.
Les recueils les plus
importants datent de l'époque hellénistique et des débuts de l'Empire romain
dont ils contribuent à forger l'unité culturelle. L'époque hellénistique est
friande de ces récits. La recherche érudite et antiquaire est au cœur de la
création poétique des Alexandrins. Les poètes se plaisent à traiter des aspects
marginaux de la geste des héros ; ils ont le goût des légendes locales et des
récits étiologiques. À côté d'Apollonios de Rhodes, de Callimaque, dont on
connaît un traité sur les Fondations des cités et leurs noms et de
Théocrite, il faut citer les œuvres de Lycophron (fin IIIe - début IIe
s. av. J.-C.) dont l’Alexandra est une source mythographique hors pair ou
de Nicandre de Colophon (IIe s. av. J.-C.) dont on a perdu des
Métamorphoses ainsi que les œuvres qu'il avait consacrées aux légendes
locales. Citons encore Démétrios de Skepsis (né vers 214 av. J.-C.) dont le
commentaire en 60 livres des soixante vers du Catalogue des Troyens de l'Iliade
est aujourd'hui perdu, ou Parthénios de Nicée (Ier s. av. J.-C.) dont
les Passions amoureuses ( Erôtikâ pâthëmata) nous ont été conservées par
le patriarche byzantin Photios, comme les Histoires d'un certain Conon,
narrations (Diégëseis) qui réunissent mythes de fondation, histoires
d'amour et récits extraordinaires.
Autour de 200 apr. J.-C., Apollodore, érudit qui recensa des œuvres en vers et
en prose de haute époque, tente
dans sa Bibliothèque une synthèse de la mythologie conservée en
s'efforçant d'en harmoniser les données, peu après, peut-être, qu'un certain
Antoninus Libéralis, dont nous ne savons rien, eut donné une compilation des
recueils hellénistiques de Métamorphoses.
Source :
"Dictionnaire de l'Antiquité ". Jean Leclant
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