
Marsyas supplicié
Oeuvre romaine d'époque impériale (Ier-IIe siècle ap. J.-C.), musée
du Louvre |
Les Muses furent choisies pour
les départager. Le vainqueur pourrait imposer ce qu'il voudrait au perdant.
C'est Apollon qui remporta le concours musical et il attacha Marsyas à un
arbre et l'écorcha tout vif. Son sang, en coulant, mélangé aux larmes de
ceux qui pleuraient sa mort atroce, forma une rivière qui porte son nom et
se jette dans le Méandre, un fleuve d'Asie Mineure.
Marsyas rivalisant avec Apollon,
bas-relief de Mantinée, Musée National d'Athènes
Ovide, dans les Métamorphoses nous raconte la fin tragique de Marsyas:
"Pourquoi me
déchires-tu ? s'écriait Marsyas. Ah ! je me repens de mon audace. Fallait-il
qu'une flûte me coûtât si cher" ! Cependant tous ses membres sont dépouillés
de la peau qui les couvre. Son corps n'est qu'une plaie. Son sang coule de
toutes parts. Ses nerfs sont découverts. On voit le mouvement de ses veines;
on voit ses entrailles palpitantes, et l'oeil peut compter ses fibres
transparentes.
Les dieux des forêts, les Faunes champêtres, les Satyres ses frères, Olympus,
son disciple célèbre, les Nymphes, et tous les bergers de ces contrées,
donnent des pleurs à son malheureux sort. La terre s'abreuve de tant de
larmes; elle les rassemble, et les faisant couler sur son sein, elle en
forme un nouveau fleuve, qui, sous le nom de Marsyas, roule les eaux les
plus limpides de la Phrygie, et va, par une pente rapide, se perdre dans la
mer.
Ovide, Marsyas (VI, 382-400)
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