Archonte en 525 (peut-être) et mort après 507 av. J.-C., il fut le fondateur de
la démocratie athénienne. Son père était Mégaclès, un Alcméonide, et sa mère
Agaristé, la fille du tyran de Sicyone, Clisthène. On rapportait que c'est en
promettant que sa famille participerait à la reconstruction du sanctuaire de
Delphes qu'il persuada la Pythie de dire à tous les Spartiates venus la
consulter qu'ils devaient d'abord renverser la tyrannie des Pisistratides à
Athènes. Lorsque le roi de Sparte Cléomène Ier
chassa le tyran Hippias (fils de Pisistrate), en 510, et que les exilés
revinrent à Athènes, Isagoras et l'aristocratie tentèrent d'établir une
oligarchie avec l'aide de Cléomène. Clisthène se posa alors en champion de la
démocratie et renversa les aristocrates. Il entreprit ensuite de faire voter des
réformes politiques qui furent déterminantes pour la démocratie athénienne. Il
élimina les derniers vestiges de l'organisation politique fondée sur les groupes
familiaux, et en particulier sur les quatre tribus ioniennes, pour les remplacer
par un nouveau système fondé sur la répartition géographique. Il divisa le
territoire de l'Attique, y compris Athènes, en dénies (dêmoî),
peut-être à
partir des dèmes existants. Tous les citoyens étaient inscrits dans un dème, et
un grand nombre de métèques et d'affranchis accédèrent à la citoyenneté.
Clisthène regroupa ensuite tous les dèmes dans dix nouvelles tribus, de telle
sorte qu'aucune tribu n'eût un territoire d'un seul tenant ou ne représentât une
force locale ; au contraire, chacune comprenait des groupements de dèmes (trittyes)
de la région urbaine, de la côte et de l'intérieur. Grâce à cette répartition,
des groupes de gens venus des différentes parties de l'Attique furent obligés
d'agir en commun, et les anciens partis motivés uniquement par les intérêts
locaux disparurent. L'organisation de l'armée dépendait des tribus, chacune
fournissant un régiment d'hoplites et un escadron de cavalerie. Les phratries
originelles survécurent dans l'organisation politique comme une sorte de
communauté religieuse responsable de certains cultes. Clisthène les obligea
vraisemblablement à admettre les habitants qu'il avait affranchis afin que nul
citoyen ne fût exclu. Chaque tribu fournissait chaque année à la boulé
(«conseil») cinquante citoyens, tirés au sorts dans les dèmes de chaque tribu,
proportionnellement à leur population. Ces groupes de cinquante citoyens
formaient chacun à leur tour le comité exécutif de la boulé , chaque
groupe occupant ses fonctions pendant un dixième de l'année. Clisthène soumit la
boulé et l'Aréopage à l'autorité de l'ekklêsia,
l'assemblée de
tous les citoyens, qui se réunissait régulièrement et pouvait administrer toutes
les affaires publiques importantes. Clisthène fut conservateur sur un point : il
semble qu'il ait conservé les limites fixées par Solon pour l'éligibilité aux
magistratures supérieures. Les archontes ne pouvaient être choisis que dans les
deux classes les plus riches, et les Eupatrides conservèrent le monopole des
magistratures sacerdotales. L'ostracisme fut peut-être institué par Clisthène
pour protéger sa constitution, qui devait rester la base de la démocratie
athénienne. À sa mort, Clisthène eut droit à des funérailles publiques dans le
Céramique. Source :
Dictionnaire de l'Antiquité sous la direction de M.C. Howatson - Bouquins
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