TROPHONIOS

             Il y a différentes versions concernant sa filiation ; la plus fréquente le présente comme le fils d’Apollon et d’Epicasté, adopté par le mari d’Epicasté, Agamède. Il aurait été nourri par Déméter. Il est surtout connu pour avoir été l’architecte, avec l’aide d’Agamède, du temple d’Apollon à Delphes. Pour prix de leur travail, Apollon leur avait promis qu’ils seraient payés dans un délai de huit jours et il leur avait conseillé de mener une joyeuse vie  pendant ce temps. A l’expiration du délai, ils moururent: en effet une mort douce est la meilleure récompense qu’un dieu puisse accorder à des mortels.

            Une deuxième légende donne une autre version de sa mort : en construisant le trésor du roi d’Hyria, Hyriée, Trophonios et Agamède avaient disposé une pierre de telle façon qu’ils pouvaient la déplacer facilement. La nuit, ils puisaient dans les trésors du roi qui s’en rendit compte. Sur les conseils de Dédale, il disposa un piège dans lequel Agamède tomba. Trophonois lui coupa la tête pour qu’il ne puisse révéler le nom de son complice. Mais le terre s’ouvrit et engloutit Trophonios à Lébadée, en Béotie. Quelques années plus tard, la Béotie connut une sécheresse et l’oracle de Delphes conseilla de trouver l’endroit où Trophonios avait disparu. Suivant un essaim d’abeilles, un envoyé eut la vision de Trophonios qui lui annonçait la présence de son oracle dans une grotte.

            Cet oracle a été consulté par Crésus et par Philippe II de Macédoine. Après avoir bu aux sources de l’Oubli et de la Mémoire dans les eaux de la rivière Hercyné, le consultant descendait dans un gouffre où il était happé comme par une rivière. Là il était informé de son avenir. Puis il remontait, les pieds en avant. Les prêtres le conduisaient au trône de la Mémoire, l’interrogeaient et consignaient ses paroles sur une tablette. Le consultant sortait de l’épreuve tellement terrifié que cela avait donné naissance à une expression : « avoir consulté l’oracle de Trophonios » pour désigner quelqu’un à l’air sombre.

Isabelle Didierjean