Hérodote

ATHÈNES : le musée de l'agora 49/60 - Buste d'Hérodote (II° s ap. J.-C.)

     Hérodote (voir aussi la page thématique)
     On sait assez peu de choses de la vie d'Hérodote, les dates de sa naissance et de sa mort ne sont pas exactement connues
(vers 490 - vers 425 av. J.-C). Toutefois, son œuvre et des auteurs antiques (Denys d'Halicarnasse, Plutarque, Lucien) nous apportent des précisions sur sa vie.

- sa famille :  Hérodote, fils de Lyxès est issu d'une famille aisée d'Halicarnasse * en Carie (ville de culture grecque ionienne mais sous domination perse à cette époque). Il était un parent (neveu?) du poète épique Panyassis, qui fut mis à mort par Lygdamis, tyran d'Halicarnasse, lors des désordres politiques des années 460. Dans sa jeunesse, il suit sa famille, adversaire du tyran Lygdamis II  en exil à Samos.

Halicarnasse * : actuellement Bodrum (Turquie)

- ses voyages : l'Asie Mineure, la Grande Grèce, la Macédoine, l'Egypte (« L'Égypte est un don du Nil »), la Cyrénaïque, la Babylonie, la Perse jusqu'à Suse. Il rencontra des civilisations diverses, là où ses contemporains ne concevaient que la présence de «Barbares». Des régions (Afrique, territoire des Scythes) situées au-delà des limites du monde connu, considérées jusque-là comme le «néant», il recueillit et rapporta les mythes, parfois irrationnels, qui seront repris plusieurs siècles plus tard par les navigateurs portugais et espagnols. Son voyage put se réaliser grâce à la rencontre d'hôtes grecs installés dans les pays visités ou d'étrangers hellénisés, qui lui donnèrent les renseignements qu'il recherchait, tant sur l'histoire, les coutumes ou les institutions des contrées traversées que sur la façon concrète de poursuivre son «reportage» vers une nouvelle étape. Aucun de ses voyages ne semble l'avoir mené en Méditerranée occidentale.
De retour à Halicarnasse, en Carie, vers 454, il participe à l'insurrection qui renverse la tyrannie. Peu après, il est de nouveau inquiété et s'établit à Athènes
(446-443 av. J.-C.), où il se lie avec Périclès et Sophocle qui écrit un poème en son honneur en 450 (on en a conservé des fragments par Plutarque). Il suit ensuite les colons qui, à l'instigation de Périclès, partent fonder Thourioi **, en Grande Grèce. C'est là qu'il meurt vers 425 av. J.-C.

Thourioi ** : fondée en -443, près de Sybaris, en Italie du Sud.


Carte du monde décrit par Hérodote dans ses
Histoires  (Source Wikipédia)

- son œuvre : l'unique œuvre que nous connaissons d'Hérodote s'intitule Histoires  ou Enquête, du grec  Historíai  ( littéralement « recherches, explorations »). Le premier paragraphe annonce : « Hérodote d'Halicarnasse présente ici les résultats de son Enquête afin que le temps n'abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l'oubli ; il donne aussi la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises. »
Cicéron a décerné à Hérodote le titre de "Père de l'Histoire".
Toutefois, comme Hérodote écrivait l'histoire des Guerres Médiques une génération après, les faits n'étaient plus directement accessibles. Pour la plus grande part, ses sources n'étaient pas consignées par écrit : lui-même souligna le fait que son travail reposait sur ce qu'il avait vu et entendu, et sur les conclusions qu'il en avait tirées.

- Les jugements sur Hérodote : Plutarque, tout en reconnaissant ses qualités, le trouve cependant d'une grande partialité et a consacré un traité entier, De la mauvaise foi d'Hérodote  pour montrer qu'il est injuste avec les Grecs et favorise les Barbares.
Ces accusations sont toutefois exagérées, même si Hérodote est naïf et crédule, il se cantonne généralement aux anecdotes dont il est friand, il fait de nombreuses et longues digressions. En revanche, lorsqu'il ne trouve aucune trace des Hyperboréens mentionnés dans les légendes grecques, il tient à le mentionner.
Aristote qualifie Hérodote de « mythologue » et le traite d'affabulateur.
A partir de la Renaissance, l'œuvre d'Hérodote, est mieux considérée, Henri Estienne répond à Plutarque par une Apologie pour Hérodote.

- La pensée d'Hérodote : Hérodote voyait une providence inexorable et morale étayer son histoire toute entière : les dieux veillent à ruiner tout orgueil outrecuidant ; ils interviennent dans les affaires humaines et leurs oracles ne peuvent être négligés. Cependant, si causes et effets divins opéraient, Hérodote admettait également, sur un plan différent, qui n'était pas moral, des causes et des effets scientifiques. Sa recherche d'explication rationnelle des choses et son intérêt pour les causes naturelles révèlent autant sa propre tournure d'esprit que l'influence des savants ioniens.

Esprit curieux et objectif, Hérodote ne s'est pas seulement efforcé d'établir la vérité et de montrer l'enchaînement des effets et des causes dans les événements qu'il évoque : il a mis également l'accent sur le cadre géographique et a donné sur les différents aspects de la vie des peuples une multitude d'informations qui font aussi de son ouvrage le premier grand reportage ethnographique. Il a été ainsi l'un des premiers Grecs à montrer que les Barbares ne forment pas un tout indifférencié, et que, sous ce terme, se trouvaient regroupés de multiples peuples avec leurs langues, leurs coutumes, leurs religions.

Sources principales : Dictionnaire de l'Antiquité sous la direction de M.C. Howatson - Bouquins et Wikipédia


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