Les statues de
korés ("korai"
: jeunes filles) sont une
des grandes attractions du musée de l'Acropole.
Ces statues ont été retrouvées en grand nombre
(plus d'une centaine, mais seulement une vingtaine sont bien conservées), lors des fouilles de l'Acropole, à la fin du XIXème
siècle. Elles avaient été placées dans des fosses* après la destruction de
l'Acropole par les Perses en 480
av. J.-C.
Les
korés sont toujours des offrandes destinées à une déesse féminine, ici, sur
l'Acropole, il s'agit bien entendu d'Athéna.
Ces offrandes votives étaient faites par de riches
personnages qui voulaient laisser une trace tangible de leur dévotion à
Athéna. Elles sont habillées au goût du jour mais demeurent anonymes, leurs
traits n'ont sans doute rien à voir avec ceux du donateur (dans le cas où le
donateur est une femme évidemment car des hommes ont aussi offert des korés).
Toutefois, les korés pouvaient aussi être placées sur les tombes où,
là,
elles représentaient la défunte.
Les korés datent de
l'époque archaïque**, du VI° s jusqu'au début du V° s av. J.-C.
(entre -550 et -480) ; elles ont été
exécutées par des sculpteurs très largement influencés par
l'art ionien***, qui jouissaient d'une grande vogue sous les Pisistratides.
Les premières korés sont assez grossières
et petites, mais très vite, les artistes font des progrès dans la
représentation de l'anatomie et des plissés des robes. A leur découverte, on
leur a attribué un numéro d'inventaire mais on les désigne parfois par une
de leurs caractéristiques, ainsi
la koré 679 est aussi appelée « koré en péplos » à cause de son costume.
Lire le beau
texte d'Elie Faure sur les korés ("Histoire
de l'art - L'art antique")
Les korés sont toutes différentes mais elles ont des caractéristiques
communes qui permettent de les intégrer à un même groupe. (La variété des
œuvres s'explique d'abord par le fait que les sculpteurs sont d'origine
différente).
*
les statues, profanées par les Perses, ont été enfouies afin
de les soustraire à la vue des visiteurs, sans pour autant priver la déesse
de ce qui lui avait été offert, et qui était donc sa propriété.
** A la même époque, en parallèle, on trouve aussi des statues de jeunes
hommes, les Couroi (singulier "Couros"), qui sont traitées comme les
korés,
à la différence qu'ils sont représentés nus, les bras collés au corps, la
jambe légèrement avancée.
*** Les artisans ioniens, suite à la poussée des Perses, quittent leur terre
d'origine.
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