L'Aréopage
est une colline calcaire haute de 115 m (voir la situation sur le plan en
bas de page).
Selon la mythologie, ce sont les
Amazones, ennemies de Thésée, qui consacrèrent l'endroit à
Arès (d'où le nom
de la colline), dieu de la guerre et dieu meurtrier. Les Erinyes, les
infernales déesses de la vengeance, y avaient également un sanctuaire
servant, à l'origine, d'asile aux meurtriers.
La colline d'Ares donna son nom à la cour criminelle
dite Sénat de l'Aréopage ou Conseil d'en haut, qui pendant un temps, y jugea
les meurtriers et les incendiaires. Les membres de l'assemblée furent
d'abord recrutés parmi les eupatrides (nobles), puis à partir de
Solon parmi
les archontes sortis de charge. Par la suite, sous Ephialtès et
Périclès (en
461 av. J.-C.), l'aréopage fut dépouillée de ses attributions politiques
mais resta investie du contrôle de la constitution et des mœurs.
Les jugement s'effectuaient sur deux pierres servant de
siège : la pierre de l'Outrage servait de siège à l'accusé et la pierre du
Ressentiment était réservée à l'accusateur.
C'est devant ces assises en plein air que,
vers 375 av. J.-C., comparut la
courtisane Phryné, amie et modèle du sculpteur Praxitèle, accusée d'impiété
et acquittée, son défenseur Hypéride l'ayant dévoilée en disant : « Pareille
beauté peut-elle être coupable ?
Démosthène (en 324) s'assit également sur la pierre de l'Outrage.
Des installations du Conseil d'en haut, il ne subsiste
plus que des gradins rocheux et un cube isolé qui pourrait être l'autel
d'Athéna Areia ou l'une des deux pierres évoquées plus haut.
La tragédie d'Eschyle, les Euménides (c'est-à-dire les
Bienveillantes, surnom donné après le procès aux Erinyes), dont Oreste est
le héros, se déroule sur l'Aréopage (Oreste avait assassiné sa mère
Clytemnestre. |