Les autres mosaïques |
A l'origine, en plus de la célèbre mosaïque qui demeure
(page précédente), toute l'abside orientale et sans doute
la travée qui la précède étaient couvertes de mosaïques.
Mais la restauration
de l'église, commencée en 1866,
n'a pas permis de les conserver. Ainsi,
en 1869, on met au jour, dans la partie orientale, deux mosaïques
partiellement conservées, elles sont détruites peu après mais nous
les connaissons grâce aux relevés faits par l'architecte Fournier.
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A Germigny, apparaît la première imitation de la fleur stylisée orientale prise aux Assyriens par les Persans. Cette fleur-palmette est le prototype de la fleur stylisée byzantine qui sera utilisée plus tard par les décorateurs musulmans dans les mosquées. Germigny est le seul exemple de l'emploi de ce motif en occident avant le XIIème siècle. |
Le stuc |
La décoration a utilisé, à Germigny, comme dans les mosquées arabes, le stuc pour créer des motifs floraux stylisés, des entrelacs, des rinceaux, des gerbes, des palmettes. Ci-dessous, quelques éléments originaux de décorations en stuc de Germigny, transférés ("sur ordre du ministre") au musée archéologique d'Orléans. |
Rosaces |
Grande rosace |
Fragment de frise |
Frise d'entrelacs |
Fragment décoré d'une rosace |
Les Chapiteaux |
Les chapiteaux s'intègrent bien au reste du décor, ils sont aussi couverts de motifs floraux, des palmettes en grand nombre qui devaient être peintes à l'origine. La plupart des chapiteaux sont des reproductions, seuls quelques-uns sont originaux et ont été remployés lors de la restauration de Lisch. On peut distinguer des trous dans certains chapiteaux, ils étaient destinés à maintenir des billes de verre coloré. |
Dessins de chapiteaux originaux (par M. Bouet. Bulletin monumental 34, 1868) |
La signification du décor |
Tout ce décor oriental faisait partie d'un programme iconographique unique, inspiré
sans doute par
le thème du jardin paradisiaque,
le Sanctuaire ou Temple idéal, la Jérusalem céleste et, par là, l'Eglise
terrestre. Ce thème
s'apparente à celui développé, avant le IXème
siècle, dans certaines
églises paléochrétiennes (les premières églises chrétiennes) et byzantines de la Grèce et de la Transjordanie (Nebo
par exemple). Mais on n'y retrouve pas comme à
Germigny cette figuration symbolique de l'Arche entourée de chérubins
(on peut cependant retrouver ce thème
dans les mosaïques de Sainte-Marie Majeure à Rome au Vème siècle et
dans plusieurs manuscrits latins d'inspiration byzantine, le "Codex
Amiatinus" du VIIIème siècle, par exemple). La figuration romane ne
reprendra pas non plus ce thème, préférant le christ en majesté
entouré des quatre
évangélistes.
Il faut voir dans ce souci
de ne pas montrer la figure humaine une volonté délibérée de Théodulf
qui était hostile au culte des reliques et des images remis en honneur
par le concile de Nicée
II en 787. |
Lire aussi :
Germigny, le décor sculpté : la pierre - François Heber-Suffrin https://doi.org/10.4000/cem.16123 L'article en pdf Le décor de stucs à Germigny-des-Prés : une étude technique des vestiges - Bénédicte Bertholon https://doi.org/10.4000/cem.16111 L'article en pdf |
A
retenir pour les 5èmes : - le vocabulaire : stuc, rinceaux, entrelacs, relique, culte des images, concile, arcature. - la décoration de l'oratoire de Germigny-des-Prés est d'inspiration orientale (motifs floraux...), on retrouvera ce type de décoration chez les Musulmans car l'Islam (leur religion) interdit de représenter la figure humaine. |