|
La statuaire grecque
REPERES HISTORIQUES
- 3000 /-
2000 : période du bronze ancien : civilisations helladique (en Grèce
continentale), cycladique (archipel des Cyclades) et minoenne (en Crète) ;
- 2000 /
- 1600 : période du bronze moyen : les premiers palais ;
- 1600 /
- 1100 : période du bronze récent : période des seconds palais ;
- 1200 /
- 800 : siècles obscurs (absence de tout texte écrit) ;
- VIII°
siècle : l’Iliade et l’Odyssée (poèmes épiques attribués à
Homère) ;
- VIII°/-VI°
siècles : période ARCHAÏQUE : naissance des cités, élaboration
d’une pensée rationnelle ; des constitutions sont rédigées par des
législateurs (par exemple Solon à Athènes) ;
- V° /
-IV° siècles : période CLASSIQUE : âge d’or des cités
grecques ;
- 429 / - 479 : les guerres médiques (contre les Perses)
permettent, après la victoire de Salamine, l’apogée d’Athènes. Périclès
fait reconstruire les temples et les autels de l’Acropole détruits par les
Perses : le Parthénon, l’Erechthéion etc… Architectes les plus importants :
Mnésiclès, Callieratès, Ictinos. Sculpteur : Phidias.
- 443 / - 429 : guerre du Péloponnèse : Sparte contre Athènes.
Le IV° siècle voit l’affrontement des cités grecques entre elles.
- fin IV°
siècle / - fin I° siècle : période HELLENISTIQUE.
|
I/
LA STATUAIRE CYCLADIQUE
On connaît peu de choses de la civilisation cycladique (Délos, Paros,
Naxos…) en l’absence d’écriture. Elle nous a laissé des peintures
murales et des statuettes, d’abord en forme de violon, puis de forme
humaine stylisée, puis enfin de forme humaine (- 3200/ -2800). Les
carrières des îles cycladiques fournissent le marbre.
|
Harpiste, provenant de Kéros (2800 –
2300 av. J.C.)
|
II/ LA STATUAIRE ARCHAÏQUE
(-700/ - 480)
Après des statuettes en bois, vénérées car représentant des divinités et
depuis longtemps disparues (les xoana), apparaissent, au milieu du VII°
siècle, des statues en marbre, grandeur nature ou même plus grandes.
C’est à ce moment qu’apparaissent deux nouveaux types de sculpture : le
kouros et la korè (ou couros et corè).
Le kouros est un jeune homme nu représenté debout,
les bras le long du corps, la jambe gauche légèrement avancée. Cette
attitude montre l’influence des modèles égyptiens ; on voit également
cette influence dans les yeux en amande, le léger sourire etc…
L’attitude raide garde l’apparence rectiligne du bloc de marbre dans
lequel le personnage a été sculpté. Ce sont des athlètes qui servent de
modèle. Au début, les muscles et les articulations sont simplement
dessinés, puis modelés. Les statues deviennent de plus en plus
réalistes.
La korè est habillée, drapée, les jambes jointes ou
la jambe gauche légèrement avancée ; parfois elle est assise. Elle porte
une tunique et un manteau ; elle tient généralement une offrande dans la
main droite, tandis que de la gauche, elle relève son vêtement sur la
cuisse. Pour le reste, les caractéristiques sont les mêmes que pour le
kouros. D’une région à l’autre, les différences sont grandes.
Ex : Cléobis et Biton à Delphes sont massifs et sévères
(-480 / -338). Le Moschophore (environ – 560) à Athènes a le léger
sourire propre à l’art archaïque et la chevelure est finement sculptée.
Le Moschophore (environ – 560) (cliquez sur la
photo pour l'agrandir)
|
Cléobis et Biton (début du VI° siècle av.J.C.)
Le Moschophore (environ – 560)
|
|
III/ LA STATUAIRE CLASSIQUE ( - 480 / -338)
Le
passage d’une période à l’autre, d’un style à l’autre, ne se fait pas
brutalement mais sur une certaine durée : les deux styles coexistent , les
transformations se font par étapes et certaines œuvres ont des
caractéristiques des deux styles. Ainsi l’éphèbe de Critias est une étape
importante par rapport aux kouroi archaïques. Le léger balancement des
épaules et des hanches annonce le déhanchement classique. Le sourire
archaïque est presque totalement
absent et
annonce le style sévère ( - 480 / - 450) qui suit les guerres médiques. Les
frontons et les métopes du temple de Zeus à Olympie et celles du temple
dédié à Athéna sur l’Acropole, le Parthénon, sont un bon exemple des débuts
de l’art classique : Myron, Phidias, Polyclète d’Argos.
Le mouvement est privilégié, jusqu’au déséquilibre, mais
toujours dans l’élégance. Les statues sont moins imposantes que les statues
archaïques, plus proches de l’homme et, en même temps, elles expriment
l’idéal de la beauté grecque : nez droit dans le prolongement du front (le
« profil grec »), les lèvres finement ourlées, très légèrement gonfles, les
pommettes hautes etc… Les détails anatomiques sont précis et réalistes (cf.
veines du bras, orteils crispés de l’Aurige de Delphes qui, malgré des
traits archaïsants, est un très bel exemple de statue classique). Autres
exemples : statue de Poséidon de l’Artémision (- 460 / - 450),
l’éphèbe de Marathon (- 350 / - 325).
Sculpteurs du IV° siècle : Praxitèle d’Athènes, Scopas de Paros, Lysippe de
Sicyone… |
L’aurige de Delphes (475 av.J.C.)
|
IV/
LA STATUAIRE HELLENISTIQUE ( - 338 / - 30)
Elle se caractérise par la recherche d’un effet théâtral et
diffère considérablement de la sobriété et de la sérénité antérieures. Le
réalisme s’accroît. Ex : la Vénus de Milo, Laocoon (étouffé
avec ses deux fils par des serpents) etc…
Beaucoup d’œuvres grecques nous sont parvenues grâce à leur copie romaine :
les Romains se sont pris de passion pour la sculpture grecque et, avant de
produire des œuvres originales, ont imité les statues grecques ou ont
emporté les originaux à Rome. C’est pour
cette raison que beaucoup
de bronzes ont disparu dans la mer au cours de naufrages. Certains d’entre
eux ont pu être retrouvés par des plongeurs.
A l’époque hellénistique, les centres de création sont dispersés
(Pergame, Alexandrie, Rhodes … ), autonomes et très actifs. Le répertoire
s’élargit ; on ose aborder le laid, le sensuel.
|
Laocoon et ses fils,
attaqués par des serpents envoyés par Apollon (50 av. J.C.)
|
Rappel :
les différents types de sculpture :
bas-relief
|
haut-relief
|
statue |
(se
détache faiblement) |
(se
détache fortement de la paroi)
|
(se
détache complètement de la paroi) |
|
Isabelle
Didierjean, professeur agrégé de lettres classiques au collège public Jeanne
d'Arc - Orléans.
|
Compte tenu des nombreux piratages du site, le click droit pour le copiage du texte et des images est dorénavant interdit. Site sous copyright.
Les élèves peuvent cependant récupérer les images à l'aide d'une copie d'écran pour leurs travaux pédagogiques non lucratifs et non publiables, y compris sur Internet.
Pour tout autre usage, contacter l'auteur:Contact
|