L'énigme des sauteurs grecs antiques résolue
Le saut en longueur a été introduit aux Jeux olympiques en
708 av JC.
De nombreux vases grecs montrent des athlètes antiques effectuant le saut en
longueur en tenant dans chaque main des haltères. Pourquoi se charger d'un
excédent de poids pour accomplir une performance sportive?
Selon Aristote, ces haltères permettaient aux sportifs d'effectuer des sauts
plus longs.
Ces haltères en plomb ou en pierre ont été retrouvés par les archéologues, ils
prennent différentes formes et portent des encoches gravées pour faciliter la
préhension.
Aujourd'hui, Alberto Minetti et Lucas Ardigo, spécialistes du mouvement humain à
la Manchester Metropolitan University, confirment les propos d'Aristote. Ils ont
testé cette théorie avec un modèle informatique et ont utilisé quatre cobayes
utilisant des poids de plus en plus lourds. Ils ont imité le geste des sauteurs
antiques en s'appuyant sur les reproductions des vases : les athlètes jetaient
les bras en avant et vers le haut au moment de l'extension puis lançaient les
haltères en arrière juste avant de toucher terre.
Cette technique peut faire
gagner jusqu'à 17 cm sur un saut de 3 mètres. Les deux chercheurs ont également
prouvé que le saut était amélioré lorsque la paire d'haltères pèse entre 2 et 9
kilogrammes; les haltères retrouvés dans les fouilles correspondent exactement à
cette fourchette de poids.
Cette technique de saut prouve une nouvelle fois le génie inventif des Grecs et
leur amour du sport.
Source : journal "Le Monde" du 15-11-2002
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