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d'État athénien, un Alcméonide, fils de Xanthippe et d'Agaristè, nièce de 
Clisthène  et petite-fille d'Agaristè et de Mégaclès. Il fut chorège en 
472, année où furent produits Les Perses 
		d'Eschyle. En politique, il fut 
un partisan de la démocratie et apparut sur le devant de la scène en étant au 
nombre des procureurs publics qui attaquèrent Cimon en 463. En 462-461, il 
s'allia à Éphialte pour réduire les pouvoirs de l'Aréopage, et après le meurtre 
d'Éphialte et l'ostracisme de Cimon, en 461, il devint l'homme le plus influent 
d'Athènes. Ses décisions politiques s'imposaient d'elles-mêmes à la plupart des 
citoyens (qui aimaient par exemple la petite rémunération de deux oboles comme 
indemnité pour les jurés). En 451, à son initiative, la citoyenneté fut 
restreinte à ceux dont les deux parents étaient déjà citoyens athéniens. À 
partir de ce moment et jusqu'à sa mort, il domina la vie politique athénienne et 
il fut élu stratège quinze fois de suite. Sous sa direction, Athènes adopta une 
politique impérialiste, et la confédération de Délos, créée pour maintenir les 
Perses hors de Grèce, fut transformée en un empire athénien. Périclès étendit 
son influence jusqu'à l'Hellespont en y établissant des clérouquies, et il 
établit une importante colonie à Thourioi en 443 pour répandre l'influence 
athénienne en Italie. Il semble avoir essayé de convoquer une assemblée de tous 
les États grecs pour envisager la reconstruction des temples détruits par les 
Perses, ainsi qu'une forme d'union politique, mais rien n'aboutit en raison de 
l'hostilité de Sparte. En 437, il fonda une colonie à Amphipolis et à peu près à 
la même époque il dirigea une expédition pour établir l'influence athénienne 
dans la région de la mer Noire, après avoir soumis Samos en 439, lorsque l'île 
s'était révoltée et avait quitté la confédération de Délos. On ne connaît pas la responsabilité exacte de Périclès dans la politique qui 
entraîna Athènes dans une guerre contre Sparte, Corinthe, Égine et la Béotie, 
durant la période 459-446, mais durant la paix de Trente Ans (ainsi nommée bien 
que la guerre ait repris en 431) qui suivit, il obtint de Sparte la 
reconnaissance de l'empire. Il fut l'instigateur de la construction du Parthénon 
(commencée en 447), des Propylées et des autres bâtiments importants de cette 
époque. Thucydide, le fils de Mélésias, héritier politique de Cimon et pire 
ennemi de Périclès, l'attaqua pour avoir détourné les fonds de la confédération 
de Délos pour ce programme de constructions. L'ostracisme de Thucydide laissa 
les mains libres à Périclès. Il est vraisemblable que Périclès pressentit bien à 
l'avance la guerre avec Sparte et il résista à toutes les exigences des 
Péloponnésiens. Quand la guerre éclata en 431, Périclès imposa à Athènes une 
politique qui devait neutraliser la supériorité spartiate sur terre, mais elle 
impliqua des difficultés considérables pour la population de l'Attique. 
Cependant son autorité demeura inentamée jusqu'à ce que les ravages de la peste 
en 430 brisent le moral des Athéniens. Il fut alors démis de ses fonctions, 
poursuivi en justice pour enrichissement personnel et condamné à payer une 
amende. Peu après, il fut à nouveau élu stratège, mais il avait lui aussi 
attrapé la peste, et il mourut six mois plus tard. Aucun autre Athénien n'a 
jamais connu la prééminence de Périclès. L'historien Thucydide, qui avait pour 
lui une grande admiration, dit que de son temps Athènes, tout en gardant le nom 
de démocratie, était en fait gouvernée par le premier de ses citoyens. Il fut un 
homme d'une forte personnalité, incorruptible, d'un abord sévère et réservé, 
d'une éloquence majestueuse. Il fréquentait les hommes cultivés et les 
intellectuels de son temps, Phidias, Anaxagore, Sophocle, Hérodote. Son premier 
mariage se termina par un divorce, mais il forma un couple durable avec Aspasie, 
une hétaïre réputée et cultivée. L'oraison funèbre qu'il prononça en l'honneur 
des Athéniens morts après la première année de la guerre (Thucydide, 
		Histoire 
de la guerre du Péloponnèse, II, 
		35-46) révèle une 
haute conception d'Athènes et de sa démocratie, même si cet idéal impliquait une 
politique ouvertement impérialiste. Le fils le plus jeune que Périclès eut avec 
Aspasie portait le même nom que lui. Bien qu'illégitime, il se vit conférer la 
citoyenneté athénienne, par respect pour son père. Il fut mis à mort après la 
bataille des Arginuses en 406.
 
Source : Dictionnaire de l'Antiquité 
sous la direction de M.C. Howatson - Bouquins |