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Exceptionnellement
prêté par le ministère de la Culture croate, l’«Apoxyomène de Croatie»
est présenté au musée du Louvre à l’occasion de « Croatie, la voici »,
Festival de la Croatie en France.
En 1996, un plongeur
amateur découvre de façon fortuite une grande statue de bronze gisant
par 45 mètres de profondeur au large de l’île croate de Lošinj, dans la
mer Adriatique. Dans un état de conservation exceptionnel, cette statue,
qui pourrait être une copie romaine ou hellénistique d'après un original
en bronze du 4ème siècle avant J.-C., a été remontée à la surface en
avril 1999 par les archéologues croates et restaurée.
Cette découverte
majeure nous permet aujourd’hui d’admirer l’un des rares grands bronzes
antiques encore conservés. Dès le VIe siècle avant J.-C., les Grecs
avaient appris à maîtriser les techniques de coulée du bronze, alliage
de cuivre et d’étain qu’ils utilisèrent de manière privilégiée pour leur
statuaire. La plupart de leurs œuvres, vantées par les auteurs anciens,
n’ont pas survécu à l’Antiquité, le bronze des statues ayant été refondu
ultérieurement afin de produire vaisselle, armes, outils et monnaie. La
statue croate constitue donc le témoignage rare et précieux de cet art
méconnu.
Haute d’un mètre
quatre-vingt-douze, avec des incrustations de cuivre rouge pour les
lèvres et les mamelons, elle représente un « apoxyomène », c’est-à-dire
un athlète occupé à nettoyer son corps à l’aide d’un strigile, un
racloir métallique, afin d’éliminer le mélange d’huile et de sable qui
lui colle à la peau. Les athlètes de l’Antiquité s’exerçant nus et en
extérieur, ils s’enduisaient le corps d’une huile qui, au cours des
exercices sportifs, se mêlait au sable de la palestre. Le moment choisi
par l’artiste est celui qui survenait après l’effort physique : la tête
de l’athlète baissée vers les mains trahit un geste précis. Cette
composition d’une grande subtilité introduit l’observateur dans
l’intimité d’une scène de gymnase et permet de comprendre combien les
sculpteurs antiques étaient de fins observateurs de la nudité masculine.
Texte de présentation du musée du Louvre
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