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Commentaire
extrait de la documentation photographique N°8013
Nous serions
surpris, et peut-être déçus, s’il nous était donné de voir dans
leur fraîcheur originelle les temples et statues de la Grèce ancienne.
Mais que dire devant cette statue immense (environ dix mètres de haut),
resplendissante d’or, de pierres précieuses, d’ébène et d’ivoire,
réalisée par Phidias au Vè siècle av. JC pour le temple de Zeus à
Olympie. Comme l’Athéna Parthénos d’Athènes, du même artiste, ce
Zeus est une statue chryséléphantine, c’est-à-dire faite de feuilles
d’or et de plaquettes d’ ivoire assemblées sur une armature de bois.
Nous ne verrons jamais ce chef-d’oeuvre, l’une des sept merveilles du
monde, à jamais disparu. Mais l’écrivain grec Pausanias l’a vu au
IIè siècle ap J-C et sa description a permis des tentatives de
reconstitution en image.
Occupant presque toute la hauteur d’une salle d’un temple du
sanctuaire d’Olympie, le dieu était assis en majesté, la main gauche
tenant un sceptre surmonté d’un aigle sur sa main droite était posée
une allégorie de la Victoire, statuette elle-même chryséléphantine.
Pausanias a décrit l’himation en or, sur lequel étaient “gravés
toutes sortes d’animaux et de fleurs”, les deux groupes de statuettes
qui surmontent le dossier du trône (les Charités ou Grâces, et les
Saisons), les deux statuettes de Victoire de chaque côté des pieds et le
décor de scènes mythologiques visibles sur tous les éléments du trône.
Elles suggèrent généralement les notions de conflit, de combat, de compétition,
bien en rapport avec l’esprit des jeux Olympiques célébrés dans le
sanctuaire de Zeus, et en son honneur. Par contraste avec cette profusion
de motifs, la statue elle-même, hiératique, d’un calme “olympien”,
imposait à ceux qui la voyaient la présence sacrée d’une puissance inébranlable.
Zeus n’a pas besoin, ici, de son faisceau d’éclairs. C’est un dieu
d’ordre et de paix qui, selon Pausanias, a lui-même donné son
approbation à l’ouvrage du sculpteur : “Phidias, lorsqu’il l’eut
terminé, supplia ce dieu de lui faire connaître par quelque signe s’il
était satisfait du travail ; et
aussitôt, dit-on, la foudre frappa le pavé du temple, à l’endroit où,
de nos jours encore, on peut voir l’urne de bronze qui marque la
place”.
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