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ATHÈNES : le musée de l'agora 51/60
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La démocratie : l'ostracisme 2/5 |
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Chaque
année (entre janvier et février : période où les citoyens pouvaient se
rendre en masse à la ville, les récoltes étant engrangées), l'Assemblée
(Ecclésia) décidait s'il fallait organiser un scrutin d'ostracisme.
Si la majorité parmi 6000 citoyens présents répondait oui (vote à main
levée), on fixait un autre jour
pour le vote. On construisait sur l'agora un enclos à dix entrées, une par
tribu. Chaque citoyen entrait en donnant un tesson de céramique (ostracon) sur lequel il avait
inscrit le nom de l'homme qui lui paraissait le plus dangereux pour l'Etat
(il n'y avait pas de débat).
On gardait les citoyens dans les enclos, jusqu'à ce qu'on soit sûr que tous
aient voté et on comptait. S'il y avait plus de 6000 votes (quorum), l'homme dont le
nom apparaissait sur le plus de tessons était
exilé pour dix ans. Il avait
10 jours pour quitter la cité, mais cette peine demeurait souvent théorique
car beaucoup d'ostracisés étaient rappelés par anticipation.
Après
le vote, les tessons étaient ramassés à la pelle et servaient à boucher
les trous sur les routes. C'est ce qui explique qu'on en ait retrouvé
autant.
Le but de l'ostracisme était d'éviter le retour de la tyrannie,
mais de nombreux hommes politiques ont essayé par ce procédé d'éliminer
leurs rivaux.
L'analyse graphologique des centaines d'ostraca retrouvés lors des fouilles
de l'agora a montré que pour un vote donné, seule une dizaine de mains
différentes avaient inscrit les noms sur les tessons : c'est la preuve que
ces « bulletins » étaient préparés à l'avance et distribués par les
responsables de ces factions à leur clientèle, dont le vote était ainsi
dirigé.
Quelques hommes célèbres pour avoir été ostracisés :
Thémistocle, Cimon, Thucydide...
On
attribue traditionnellement l'invention de l'ostracisme à Clisthène, mais
le premier vote n'eut lieu qu'en -488.
Cette
pratique disparaîtra en -417.
La disparition de
l'ostracisme s'explique par la possibilité d'utiliser d'autres méthodes,
moins lourdes (sans nécessité du quorum de 6000), pour écarter des
adversaires politiques : l'eisangélia,
la procédure de mise en accusation d'un magistrat devant l'assemblée, est la
plus importante d'entre elles. |


Ostrakon portant
le nom de Thémistocle (480-472
av. J.-C.). Diamètre 10 cm.

Ostrakon portant
le nom d'Aristide (482 av.
J.-C.)
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