* la Pyrrhique : danse en armes
    
    Si l’on en croit la tradition, l’exécution de danses en 
    armes aurait commencé dès l’Âge du Bronze dans la Crète minoenne, avec la 
    danse mythique des Kourètes. Associée au culte de dieux, comme Zeus et 
    Artémis, cette danse avait vraisemblablement sa place également dans 
    l’éducation des guerriers. Dès le VIIe siècle av. J.-C., la pyrrhique 
    est attestée à Sparte. Par leurs mouvements, les pyrrichistes imitaient la 
    gestuelle des hoplites à l’heure du combat: ils viraient sur les côtés, 
    reculaient comme pour battre en retraite, sautaient en l’air et 
    s’accroupissaient. La pyrrhique était accompagnée du son de l’aulos ou de la 
    lyre et d’un chant.
    La pyrrhique constituait un élément essentiel des fêtes publiques des 
    grandes cités. C’est à Sparte toutefois qu’elle connut la plus grande 
    faveur: dès l’âge de cinq ans, en effet, tous les enfants y apprenaient 
    cette danse, exécutée à la fête des Dioscures ainsi qu’aux Gymnopédies. Elle 
    était même enseignée aux filles dans le cadre de l’enseignement de la 
    gymnastique. À Athènes, dès le VIe siècle av. J.-C., la pyrrhique faisait 
    partie de la fête des Panathénées. Selon la légende, lorsque Pallas 
    Athéna jaillit toute armée de la tête de Zeus, elle agitait son bouclier et 
    sa lance, en exécutant une danse en armes; c’est par référence à cette danse 
    divine que l’on dansait la pyrrhique pour la grande fête de la déesse, les 
    Panathénées. Chacune des dix tribus athéniennes était représentée par une 
    troupe de pyrrhichistes. De riches Athéniens, les chorèges, se chargeaient 
    d’organiser ces groupes et de subvenir aux dépenses occasionnées par leur 
    préparation. Les prix étaient décernés par classes d’âges: hommes, éphèbes 
    et jeunes garçons. De toute évidence, le rôle de la pyrrhique dans 
    l’éducation des jeunes gens n’était pas le même à Sparte et à Athènes. Alors 
    qu’à Sparte, celle-ci faisait partie de l’entraînement militaire des jeunes 
    gens, à Athènes, elle s’intégrait plutôt à l’éducation au sens large et 
    était enseignée dans le cadre des cours de musique et de danse.
    Xénophon, dans son Anabase, mentionne l’exécution de cette danse 
    guerrière par une femme, qui, de surcroît, l’exécuta avec grâce («elle dansa 
    la pyrrhique avec aisance») sous les yeux émerveillés des Paphlagoniens. 
    Même les peintures de vases attestent que la pyrrhique était dansée par des 
    femmes. Selon des thèses récentes, la pyrrhique féminine se rattacherait à 
    des rites initiatiques marquant le passage des fillettes à la maturité. Mais 
    il existait également des danseuses professionnelles qui, coiffées de 
    casques et armées de boucliers et d’épées, dansaient la pyrrhique avec 
    lascivité.
    Source : ministère de la culture de la république 
    hellénique.