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Les
Caryatides
représentent des korés (jeune filles), les cannelures des colonnes sont
évoquées par les plis sobres du péplos des jeunes filles.
Le
chapiteau sur la tête de la statue a l'apparence d'une corbeille. A
remarquer la noblesse des visages et la position des jambes : la jambe
droite est fléchie pour les trois korés de l'est, la jambe gauche pour
celles de l'ouest. Les coiffures, tresses, boucles, sont toutes différentes.
Les mains ont disparu, des copies romaines nous apprennent que d'une main
elles tenaient leur péplos (comme les korés traditionnelles) et de l'autre
une phiale (une choé) qui servait aux libations pour les morts. Poitrine
cambrée, genoux fléchis, ces jeunes filles pleines de vie et de grâce,
comptent parmi les grandes figures de l'art grec.

On ne
connaît pas avec certitude l'origine du mot "caryatide". Il pourrait s'agir
des jeunes filles de Laconie qui dansaient chaque année en l'honneur
d'Artémis Karyatis, ou des choéphores* de
Cécrops, le baldaquin formant la partie
visible de son tombeau. D'autres évoquent
une image de
l’asservissement : les Caryatides seraient des habitantes de Carya, une
ville traitresse ayant collaboré avec les Perses lors de l’invasion. Les
hommes auraient tous été condamnés à mort tandis que les femmes, réduites en
esclavages, étaient condamnées à porter de lourds fardeaux.
* les choéphores
étaient les filles de Cécrops,
roi mi-homme mi-serpent, elles avaient pour
mission de conserver une corbeille mystérieuse confiée par Athéna : y était
enfermé Érésichton, fils d’Héphaïstos. La curiosité fut la plus forte ;
elles ouvrirent la corbeille, y trouvèrent un serpent. Folles de terreurs
elles se jetèrent du haut de l’Acropole laissant le soin du monstre à la
déesse. L’erreur des jeunes filles fut souvent reprise lors de cérémonies où
des processions d’enfants devaient transporter des corbeilles tout en
ignorant leur contenu, il s’agit peut-être ici d’un rappel cultuel. |