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         La bibliothèque a été offerte par l'Empereur 
    Hadrien qui était un grand admirateur de la Grèce (Ce
    
    philhellénisme lui  vaudra le surnom, un peu méprisant, de 
    
    Graeculus , 
    le petit Grec). 
    Avant de devenir Empereur, il 
    avait fait une 
    partie de ses études à Athènes et y avait été archonte en 112. Il retournera 
    trois fois à Athènes en tant qu'Empereur et y financera de nombreux projets.
    
    Le voyageur Pausanias 
    (115-180) écrit : "... Hadrien a fait élever d’autres édifices à Athènes : 
    un temple d’Héra et de Zeus Panhellénious, un sanctuaire commun à tous les 
    dieux ; et, ce qui est le plus remarquable, un ensemble de cent colonnes en 
    marbre de Phrygie. Les murs sont faits du même matériau que les portiques. 
    Il y a des salles qui ont des plafonds dorés et décorés d’albâtre ; elles 
    sont ornées en outre de statues et de peintures. On y met des livres…»
    
    La bibliothèque se composait d'un grand bâtiment qui occupait toute l'aile 
    d'une grande cour à péristyle, qui ressemblait beaucoup à celle 
    d'Alexandrie. 
    
    Ces 
    portiques aux Cent colonnes de la
    Bibliothèque d'Hadrien ont été retrouvés* dans un grand bâtiment rectangulaire parallèle 
    au marché romain, dont il reproduit l'orientation, les dimensions et le 
    plan. Le péristyle à cent colonnes mesure 122 mètres sur 82. La façade 
    antérieure, à l'ouest, était décorée de colonnes corinthiennes avec un 
    porche au milieu. Dans les galeries latérales étaient logées les exèdres ou
    scholœ. 
    La 
    bibliothèque occupait le pavillon central à deux étages du côté est : on y a 
    reconnu la place des armoires aux livres, celle des statues allégoriques de
    
    l'Iliade 
    et de l'Odyssée,
    protectrices de ce précieux dépôt qui aurait contenu plus de 
    20 000 rouleaux. A droite et à gauche, se trouvaient des 
    salles de conférences et de travail, plafonnées et voûtées en berceau. Par 
    cette fondation d'une somptuosité impériale, Hadrien rendait hommage à 
    l'éclat de l'Université d'Athènes où
    
    toute 
    la jeunesse cultivée du monde gréco-romain se rencontrait.
 
    * 
    L'incendie du Bazar (1885) permit d'identifier les restes de la bibliothèque 
    d'Hadrien. Cet imposant édifice dévasté par les Barbares (les Hérules en 
    267) fut relevé au Ve s. ap. J.-C. lors de la construction, dans 
    la cour de la Bibliothèque, d'un bâtiment quadrilobé. Sur les restes de 
    celui-ci furent édifiées successivement deux églises chrétiennes : une 
    basilique à trois nefs au VIIe siècle puis remplacée au XIe 
    siècle par l'église à nef unique de Megale Panaghia. Sous la domination 
    turque, elle servit de siège au gouverneur et, en 1835, les casernes du Roi 
    Othon y ont été érigées. Cet édifice brûla en 1885. Reconstitution
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