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KNOSSOS
Chronologie :
- 6000 av JC : occupation néolithique.
- 3ème millénaire : bourgade prépalatiale.
- Entre 2000 et 1900 av JC : construction
d'un
premier palais
qui témoigne de la puissance du monarque qui y régnait. La prospérité
reposait sur l'exploitation de la riche plaine qui entoure Cnossos et aussi
sur la puissance commerciale maritime (relations avec l'Egypte, la Syrie, la
Phénicie, la Mésopotamie).
- Vers 1700 av JC, de 1er palais est détruit par un tremblement de
terre (Mallia et Phaestos sont également ruinés par ce séisme).
- Cinquante ans plus tard, construction d'un
deuxième
palais
plus grand que le précédent.
- 1600 av JC : un second tremblement de terre
cause de sérieux dégâts vite réparés. La ville ce Cnossos atteint son
développement maximum et impose sa suprématie aux autres villes crétoises.
- Vers 1500 av JC, le roi Minos domine l'île.
- Vers 1450 av JC : destruction du second
palais par l'éruption du volcan de Santorin
(?)
- 1400 à 1350 av JC : domination mycénienne, le palais est
reconstruit et occupé par les Achéens jusqu'à sa destruction définitive par
le feu entre 1375 et 1250 av JC).
- XIème siècle av JC : fin de la civilisation minoenne par l'invasion des
Doriens.
- Jusqu'à l'arrivée des Romains (qui conquièrent toute la
Crète en 69-67 av JC), Cnossos est la proie de rivalités extérieures (Grèce
continentale, Egypte) ou intérieures (à la fin du IIIème siècle av JC,
Gortyne supplante Cnossos). |
Le site archéologique a été repéré
grâce aux intuitions de
Schliemann qui venait de découvrir
Troie, les fouilles ont été conduites à partir de 1900 par
l'Anglais sir Arthur Evans,
l'un des pionniers de
l'archéologie moderne. Il entreprit de reconstituer (en béton) une partie de
l'ensemble architectural du palais (étages, escaliers, fresques...) mais son
œuvre fut diversement appréciée, elle nous permet toutefois de nous donner
une idée de l'architecture minoenne. |
Plan du palais
(cliquez pour agrandir) |
Reconstitution du palais |
Les multiples pièces du palais sont groupées autour d'une
cour centrale, de multiples couloirs, sans plan apparent, les relie donnant
l'impression d'un labyrinthe. On a
dénombré près de 800 chambres mais leur nombre devait atteindre 1300,
réparties sur 5 étages. Les constructions étaient exécutées en moellons liés
au mortier de terre. Le bois était utilisé pour les poutres et les
colonnes qui reposaient sur des socles de pierre, elles s'élargissaient vers
le haut pour se terminer par des chapiteaux en forme de galettes aplaties.
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Les N° (x) renvoient au plan.
La façade ouest
: elle avait fière allure avec ses étages (voir
reconstitution), le
soubassement (le socle à orthostates) existe encore sur une hauteur de un
mètre : il était formé de grandes dalles de gypse dressées de champ sur une
sorte de plinthe formant banquette.
Les "koulourès"
: dans la cour ouest, on peut voir trois fosses profondes (voir
maquette) qui étaient sans
doute des puits à offrandes où étaient déposés des objets sacrés usagés.
Le corridor des Processions
(2) : il est appelé ainsi car ses murs étaient ornés sur deux hauteurs de
fresques représentant plus de 800 personnages, hommes, femmes, musiciens,
porteurs d'offrandes, prêtres et prêtresses formant une double procession
qui convergeait vers une femme, reine ou déesse.
Les propylées
sud (3) : porte monumentale soutenue de quatre piliers, elle permettait
d'accéder à un magnifique escalier qui menait au premier étage. Le propylée
était orné de fresques représentant des
porteurs d'offrandes (photo
1).
Les doubles cornes de consécration posées sur un socle spécial aux propylées
décoraient l'ouverture du mur du Corridor des Processions (photo
2).
Le 1er étage
(appelé "piano nobile") : il s'étalait sur toute l'aile ouest et
regroupait des magasins, des salles d'apparat (la célèbre "Parisienne"
(photo
23) aurait fait partie du
décor d'une de ces pièces de réception) et le sanctuaire à trois colonnes
(salle hypostyle) qui donnait dans la chambre dite du trésor. Cet étage a
été restauré en partie par Evans.
La salle du trône
(7) : dans le vestibule précédant la salle du trône on peut voir un trône en
bois (photo
3 copie de l'original en pierre), des banquettes et une imposante vasque
en porphyre (photo
4). La salle du trône a un aspect tout à fait royal avec
son trône à dossier en gypse (trône dit de Minos, photo
3b), ses bancs le long des
murs et sa
fresque
monumentale de
griffons
(reconstituée). Face au trône, quelques marches descendent vers un bassin
lustral servant à la purification avant la prière.
La cour centrale
(photo
6)
: pavée, longue de 60 m et large de 29 m, il est probable que c'était là que
se déroulaient les jeux tauromachiques à caractères rituels avec exercices
acrobatiques périlleux (photo
5)
L'aire cultuelle dans l'aile occidentale
(6) : elle est composée du sanctuaire avec ses cinq colonnes en façade, des chambres du
trésor cultuel avec leurs fosses souterraines d'où provient une grande
quantité d'objets du culte : les
déesses à serpents (6a)
(photos
22) et leurs attributs.
A l'ouest du corridor occidental, on trouve la série des magasins, 18
étaient remplis de pithoï (jarres géantes) pour conserver l'huile, le grain,
le vin, le miel (photo
7) . Dans certains magasins on
peut voir le symbole de la
double
hache
(photos 25 et
26) gravé sur le murs, on
retrouvait ce symbole dans le corridor des deux cryptes proches : des bases
pyramidales soutenaient les doubles haches en bronze (photo
26).
Le corridor du prince aux fleurs de lys
(4) (photo ): ce corridor s'ouvre sur le côté sud de la cour, on peut y voir
une copie de
la fresque du prince aux fleurs de lys
, le "roi-prêtre" selon
Evans, il porte la couronne et le collier aux fleurs de lys (l'original se
trouve au musée d'Héraklion (photo
21).
Le grand escalier et le quartier royal
: ils se trouvent dans l'aile orientale du palais qui a été construite sur
une terrasse aménagée à 8 m au-dessous du niveau de la cour centrale.
L'escalier, éclairé par un puits de lumière permettait d'accéder aux
appartements royaux et aux cinq étages (les deux volées du bas ont été
retrouvées intactes, les autre ont été restituées). Des gardes étaient
postés sur les vérandas qui bordent le puits de lumière, ils surveillaient
les allées et venues aux abords des appartements royaux. Sur le mur est du
premier niveau, on a reconstitué la
fresque des boucliers
en forme de 8 (photos 8 et
27).
Le sanctuaire des doubles haches (voir plan)
: petit sanctuaire d'époque tardive, après la destruction du palais, on y
découvrit des idoles, des cornes sacrées, des vases, une table à
offrandes. A côté, se trouve un petit bain lustral (14). Ce sanctuaire doit
son nom aux haches à deux taillants gravées dans la paroi d'un puits de
lumière attenant. La double hache est le symbole minoen le plus fréquent.
Le mégaron du roi
(voir plan) : il est précédé du hall aux doubles haches et est éclairé par
un puits de lumière. Le trône est placé sous un baldaquin, le roi donnait
audience dans cette pièce. Sur les murs : des grands boucliers en forme de
huit et les symboles de la double hache (photos
25 et
26)
Les appartements de la reine
: (photo
9) le mégaron de la reine est éclairé par deux puits de lumière
(photo
10) et
s'ouvre sur un cabinet de toilette équipé d'un système d'évacuation des
eaux, une petite pièce attenante servait de latrines équipées de chasse
d'eau. On a restitué dans le
mégaron
la fresque aux dauphins
(photo
12) qui y fut découverte. La
fresque de la "danseuse
aux cheveux flottants"
(photo
24 ) fut également découverte à
cet endroit.
Près des appartements royaux, on trouve une chambre de bains pour
enfant avec baignoire en terre cuite.
Le quartier domestique
: pour y accéder on doit emprunter le
corridor des Echecs
(9) sous lequel on peut voir des canalisations en terre cuite qui
acheminaient l'eau potable d'une source vers le palais. L'ensemble du quartier regroupait
des ateliers (atelier du potier, du tailleur de pierre, atelier du lapidaire
où des ouvriers taillaient des pierres précieuses...) et des magasins (magasin
des jarres géantes datant de l'époque du 1er palais).
Le passage du Nord
: Au nord de la cour centrale, un corridor à ciel ouvert conduit à
l'extérieur du palais. Une des vérandas a été restaurée et abrite une copie
de la
fresque
en relief du taureau
(photo 5).
Le passage aboutit à une salle hypostyle à 8 piliers sur laquelle débouchait
par un propylée la voie processionnelle, dallée et de 4 m de large, conduisant au théâtre puis au port.
Le
théâtre
pouvait accueillir, avec ses deux volées, 500 spectateurs. Près du théâtre,
un
bain lustral
a été reconstitué, il est comparable au bain de la salle du trône.
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1
porteurs d'offrandes
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2
les doubles cornes |
3
trônes en bois et en pierre |
4
salle du trône |
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5
scène de tauromachie |
6 la cour
centrale |
7 pithoï |
8
bouclier en 8 |
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13
magasins |
14 magasins |
15 magasins |
16 vue du site |
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17 entrée nord |
18 vue du site |
19 fresque
reconstituée |
20 fresque
originale |
Musée d'Héraklion : quelques objets provenant du site de Knossos. |
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21
Le prince aux fleurs de lys
(ou le "roi-prêtre") : fresque peinte en relief de stuc peint, vers 1500 av
JC, hauteur : 220 cm (en grande partie reconstitué)
Le jeune prince est coiffé d'une couronne formée par un ruban piqué de
fleurs de lys et de trois longues plumes de paon qui s'échappent d'un des
lys. Il porte un collier de lys, emblème du pouvoir religieux et le pagne
minoen.
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22 Déesses aux serpents
: 1600-1580 av JC, faïences polychromes, hauteurs : 34,2 cm et 29,5 cm.
Ces statuettes
très célèbres ne représentent pas des déesses mais une prêtresse et sans
doute sa fille. Elles sont vêtues à la mode de la Cour minoenne : jupe
longue plissée et tablier brodés, corsage ajusté à manches d'où sortent les
seins nus. La mère a les bras tendus, entourés, comme son corps de de
serpents sacrés qui grimpent jusque dans sa tiare. La fille tient dans
les mains des serpents, elle porte sur la tête un lion, autre attribut
divin.
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23
La "Parisienne",
vers 1500-1450 av JC. Fragment de fresque représentant une jeune prêtresse
élégamment coiffée et fardée, d'où son appellation de "Parisienne". |
24
La danseuse aux cheveux flottants
(mégaron de la reine) |
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25
Double hache |
26
Doubles haches |
27
Boucliers en huit |
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