Sa vie
Claude Galien est né à Pergame vers 131 av JC et y est mort vers 201 av
JC. Il commence ses études de philosophie et de médecine à Pergame et
les continue à Alexandrie où il apprend
plusieurs langues.
Il voyage ensuite une douzaine d’années dans tout le bassin méditerranéen
pour y fréquenter les meilleurs médecins. De retour à Pergame, il est est nommé médecin des gladiateurs, ce qui lui permet de
perfectionner ses connaissances en chirurgie. Il se rend ensuite à Rome vers
164 et devient le médecin de Marc Aurèle. Il dispense aussi des cours
très fréquentés dans le temple de la Paix. Mais sa renommée lui attire
aussi des inimitiés et il retourne à Pergame en 166. Ce départ, ayant eu lieu au
moment où une épidémie (nommée peste antonine, mais qui fut sans doute le
typhus) s’abat sur la ville, sert de prétexte à ses ennemis pour
l’accuser d’avoir abandonné lâchement les malades. Rappelé
à Rome par Marc Aurèle en 168, il reprend son enseignement et la rédaction de
ses œuvres dont une partie périt dans l’incendie du temple de la Paix.
Il meurt probablement à Pergame vers 201 av JC.
Son oeuvre
Galien acquiert une grande renommée pour ses travaux sur le système
nerveux (il décrit le parcours de
l’influx nerveux depuis le cerveau, par les nerfs) et le cœur qui font de lui le premier physiologiste et le créateur de la médecine expérimentale. Bien
que l’anatomie lui semble essentielle, il ne dissèque que des animaux (singe,
porc, bœuf), n’abordant le cadavre humain que pour l’ostéologie. Galien
écrit beaucoup, plus de 300 ouvrages rapidement traduits en arabe; des
seize tomes de son "Précis d'Anatomie", neuf nous sont
parvenus. Les écrits de Galien serviront de base à toute la médecine du
Moyen Age. Pendant quinze siècles, les médecins rapporteront toutes
leurs observations à ses travaux, sans jamais les contester, malgré les
erreurs manifestes portant sur les descriptions (centre de la circulation
situé dans le foie) ou sur les concepts (maladies expliquées par
l'influence des quatre éléments (eau, air, feu, terre) et des quatre
qualités physiques (chaud, froid, humide, sec) sur les quatre humeurs (sang,
bile, pituité, atrabile). Mais Galien eut le mérite de codifier pour des
siècles la pratique médicamenteuse, il recensa quelque quatre cents
plantes médicinales, en précisant pour chacune d'elles les effets thérapeutiques,
les indications, les contre-indications éventuelles. L'aspect
pharmacologique de son œuvre lui vaut d'être encore présent dans la
modernité médicale si complexe, le nom de "pharmacie galénique"
étant donné à la branche de cette discipline qui traite des modes de préparation
et des formes sous lesquelles sont administrés les médicaments.
Bien que païen, Galien professe le monothéisme et croit à
l'intervention d'un Dieu unique créateur du corps humain,
il admet une
philosophie vitaliste douant le corps humain d’un pneuma d’essence divine.
Son insistance à évoquer un dieu unique (il dédie son chef-d’œuvre "De
usu partium" au créateur du corps humain) le
fait admettre par l’Eglise catholique, ce qui explique
que son enseignement restera incontesté jusqu’à la Renaissance. Quinze siècles
durant, les médecins fonderont leurs observations sur les travaux de Galien, s’opposer à ses théories signifiera s’opposer à l’Eglise.
Galien est aussi l’auteur d’un traité de dialectique et d’une histoire de la philosophie
: "De
historia philosophica".
Par la somme de ses écrits
et par l’étendue de ses connaissances, Galien est, après
Hippocrate, le grand médecin de l’Antiquité.
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