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MILET 12
Les
savants de MILET |
FIN Milet
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L'École
ionienne
La
philosophie n’est pas née à proprement parler en Grèce, mais dans les
colonies grecques d’Asie Mineure. C’est à Milet qu’une lignée de
philosophes-physiciens, souvent appelés ioniens
en raison de leur origine, commencent à spéculer, dès le début du VIème siècle
avant JC, sur la nature profonde des choses, c’est-à-dire sur ce qui, derrière
les apparences, constitue leur principe. La notion de principe n’a d’autre
but que d’unifier notre expérience du monde en donnant à la diversité quasi
infinie des phénomènes une origine unique.
Dans le
domaine des sciences, les Ioniens profitent des résultats obtenus par l'orient.
A la différence de leurs maîtres, les physiologues ioniens ramènent tout à
la mesure de l'homme et le soumettent à l'exercice de la raison. La science se
substitue à la mythologie.
Thalès de
Milet (entre
640 ou 624 av JC? - entre 560 ou 547 av JC)
Mathématicien,
physicien, commerçant, astronome, géographe et philosophe grec, il est le plus ancien et le
plus célèbre des sept
sages de
la Grèce. On comprend ainsi que Thomson CSF ait troqué son nom pour celui de
THALES (voir
la publicité).
Il est considéré par Aristote comme le premier des philosophes
ioniens et aurait rapporté d'Egypte en Grèce les
fondements de la
géométrie.
Comme aucun de ses écrits ne nous est parvenu il est difficile d'apprécier
totalement son oeuvre que nous connaissons seulement par les témoignages
d'Aristote. On lui attribue cinq théorèmes de géométrie élémentaire (les
angles à la base d'un triangle isocèle sont égaux, les angles opposés par le
sommet sont égaux, un angle inscrit dans un demi cercle est droit, les deux
moitiés d’un cercle sont égales,). Proclus
lui attribue aussi quatre propositions du premier livre des éléments
d'Euclide. La tradition lui a attribué un
théorème
qui porte son nom et joue
un rôle fondamental en géométrie : des droites parallèles découpent sur
deux droites quelconques des segments correspondants proportionnels. Selon Hiéronyme,
il mesura aussi les pyramides d'après leur ombre. Dans ses travaux
il a le
souci de la démonstration. Il donne un caractère déductif à son discours
scientifique. Cette attitude a bouleversé les pratiques intellectuelles de son
époque.
Thalès de Milet est resté aussi célèbre pour ses qualités d'astronome,
selon Aetuis, il aurait dit le premier que la lune était éclairée par le
soleil et
il aurait prédit une éclipse de Soleil
en 585 avant JC, utilisant le
saros
babylonien, elle aurait eu lieu selon Hérodote le 28 mai 585 avant JC lors
d'une bataille entre les Mèdes les Lydiens, la noirceur du ciel fut si grande que
l'éclipse interrompit les hostilités de la bataille.
Thalès de Milet fonda l'Ecole Ionienne de philosophie, selon lui, il existe
une
seule substance primordiale : l'eau, qui donne ensuite la vie à tous les autres
élément, l'univers est est une bulle d'air hémisphérique au sein d'une masse
liquide infinie, la terre est un disque plat flottant sur l'eau. Thalès aurait
employé le mot savant "d'archê" (le principe), pour désigner la
chose première et unique. Cet essai de synthèse des connaissances de son temps
et d'explication totale du cosmos par "l'archê" fait de lui, du moins
selon Aristote, le premier des philosophes ioniens.
Thalès de Milet est
aussi célèbre pour ses travaux militaires (il
aurait détourné le cours d’une rivière pour faire passer l’armée du roi
de Lydie) et pour son génie commercial, il aurait prédit l'abondance
d'une récolte d'olives en observant le ciel et
aurait ainsi monopolisé les pressoirs pour mieux monnayer leurs services. Grand
voyageur, il fut aussi l'auteur
d’un «guide nautique».
Platon se moque cependant de lui : "Thalès étant, mon cher Théodore,
tombé dans un puits, tandis que, occupé d'astronomie, il regardait en l'air,
une petite servante thrace, toute mignonne et pleine de bonne humeur, se mit,
dit-on, à le railler à mettre tant d'ardeur à savoir ce qui est au ciel,
alors qu'il ne s'apercevait pas de ce qu'il y avait devant lui et à ses pieds!
"
A la mort de Thalès, Anaximandre, sans doute un de ses disciples, prit
la tête de l'Ecole Ionienne.
Anaximandre
(vers 610 av JC, vers 547 av JC)
Sans doute
l'élève de Thalès de Milet, il prend sa suite à la tête de l'école de
Milet. Aristote lui attribue une place importante dans l’origine des
techniques, des sciences et de la philosophie. Il aurait dessiné les premières
cartes de géographie et la première carte du ciel. Il aurait introduit en Grèce
le "gnômôn", une règle
dressée ou un triangle, dont l’ombre portée sur un cadran permet de repérer
l’heure solaire. Il aurait su repérer la position et les intervalles des équinoxes
et des solstices, il serait le premier à avoir décrit l'inclinaison du plan de
l'écliptique et la rotation du ciel autour de l'étoile Polaire. Son oeuvre
principale "De la Nature" explique l'Univers en faisant de la matière
infinie et éternelle le principe de tous les éléments et de tous les êtres
finis, il conçoit la Terre comme un disque flottant dans l'infini. La
cosmographie d’Anaximandre pose un principe au nom de l’Apeiron , le «Non-Limité», l’«In-Définissable». Ce n’est
pour lui, ni Terre, ni
Mer, ni Feu, mais encore une autre chose, portant un autre nom. Anaximandre est
donc le premier à
penser que la terre est perdue dans l'espace infini de l'univers.
Anaximène
(vers 550 av JC - vers 480 av JC).
Il est le successeur et disciple
d'Anaximandre.
Pour lui, c'est l'air qui est à l'origine du monde : par un double
mouvement de condensation et de raréfaction, il produit le feu, le vent, les
nuages, l'eau et finalement la terre. Avec Anaximène se clôt l'école de
Milet.
Hécatée de
Milet (vers 540 av JC - vers 480 av JC)
Historien et
géographe, il joua un rôle important lors de la révolte des cités ioniennes
contre les Perses. Il voyagea en Asie, en Egypte et en Europe. Il nous reste que
des citations de ses ouvrages : "Voyage autour du monde" où il montre
son souci d'information directe
et
"Généalogies" où il cherche à reconstituer les généalogies des
héros légendaires en montrant un
esprit critique
et en se montrant sceptique
à l'égard des légendes. Il ouvre donc la voie à l'histoire en se détachant
du récit mythique et est considéré, à ce titre, comme le
précurseur d'Hérodote.
Il est aussi le
premier auteur à attester l'existence des Celtes en mentionnant Massilia « ville
de la Ligurie, près de la Celtique » et Narbonne comme ville celtique.
Héraclite
(vers 550 av JC - vers 480 av JC)
Héraclite
n'est pas originaire de Milet, mais d'Ephèse, il fait toutefois partie des
philosophes ioniens, on sait peu de choses de sa vie. Misanthrope, il aurait
vécu en solitaire et fut surnommé "l'obscur", sans doute en raison
du caractère de sa pensée. Il
nous reste des fragments d'un de ses ouvrages intitulé
"De
la nature". Pour Héraclite, le
feu constitue le principe primordial, l'âme est une parcelle de ce feu
universel auquel elle est destinée à retourner. Il
développe dans sa philosophie une théorie que l'on a qualifiée de "mobilisme",
les contraires sont dans un équilibre instable, ils s'unissent et s'opposent
tour à tour. "Polemos",
principe du combat et Père de toutes choses, transforme le froid en chaud
et inversement la paix en guerre, le jour en nuit, la vie est mort et la mort
est vie. Chaque terme s'abolit inlassablement dans son propre contraire.
Pour cela Héraclite est
souvent considéré comme le père de la dialectique
moderne (Hégel eut pour
lui une grande admiration).
Hippodamos
de Milet (début
du Vème siècle av JC)
Philosophe, théoricien
politique, urbaniste et architecte, il est le descendants de l’école
philosophique de Milet. Acquis au pythagorisme et héritier de Thalès, il
aurait introduit le plan en damier dans l'urbanisme grec. D’après Aristote,
il fut essentiellement un théoricien, celui qui inventa la division des villes
et adapta leur tracé aux conceptions philosophico-politiques des penseurs du
siècle précédent, Platon devait tirer beaucoup de ses préceptes dans la
"République".
Incarnation éclatante d'une pratique fondée sur les mathématiques et la réflexion
philosophique, Hippodamos
de Milet découpe la ville en zones ayant chacune une fonction déterminée,
publique ou privée. Il s’agissait de fournir aux citoyens, dans le cadre
d’une communauté politique bien définie et harmonieuse, les éléments
essentiels de leur vie
privée et de leur vie
commune. D’abord,
leur nombre est limité (5 040,
au maximum) et le cadre urbain doit être équilibré et ne saurait s’étendre
à l’infini. Les fonctions de la ville (politiques, économiques, sociales,
religieuses) s’expriment dans un plan clairement organisé, où toutes les
zones reçoivent une destination dont l’emplacement et l’étendue sont
fixés d’après leur fonction. Le
plan est tracé par des axes principaux,
les "plateiai", que
recoupent des transversales. Le damier, ainsi défini, donne des zones
résidentielles, et un certain nombre d’îlots sont réservés suivant les
meilleures conditions topographiques qu’ils offrent pour les sanctuaires, les
agoras et places marchandes, les édifices de représentations et de concours,
théâtres, gymnases... les édifices à caractère politique et administratif.
La cité idéale
Hippodamos de Milet est une cité différenciée et différenciatrice, Hippodamos
de Milet a pour but d'inscrire sur le terrain la division en classe de sa
société idéale.
Hippodamos de Milet émet des idées politiques qui reflètent, elles aussi,
l’apport de l’école milésienne à la mathématique, sous l’influence de
Thalès, il s'est mué en savant, en géomètre. Conforme à l’esprit de géométrie
est, en effet, la division que propose Hippodamos de la cité idéale en trois
classes : artisans, agriculteurs, combattants;
ainsi que la triple division du territoire : la première partie étant sacrée,
la deuxième publique
(avec les combattants), la troisième privée
(avec les agriculteurs). Triples encore sont les motifs engendrant les litiges
auxquels doivent correspondre trois sortes de lois. L’élection des magistrats
se fait par les trois
classes de citoyens.
Le projet d’Hippodamos comprend, en outre, l’idée d’une réforme dans la
manière de rendre les sentences en justice, une proposition de conférer
certains honneurs à ceux qui font quelque découverte utile à la cité; une
autre stipulant que les orphelins de guerre seront élevés aux frais du trésor
public.
Le nom d’Hippodamos
de Milet symbolise moins le plan urbain orthogonal, au tracé régulier, connu
bien avant lui, que le principe d’une division fonctionnelle du tissu urbain,
prévoyant des zones réservées et adaptées aux fonctions essentielles de la
communauté pour laquelle il est implanté et défini. le Milésien préconise
une différenciation en classes et une attribution modulée du sol,
correspondant l’une et l’autre aux fonctions. La spécialisation
fonctionnelle des classes se calque sur la spécification des lieux : centre religieux,
centre administratif,
zone économique.
Voir
la page sur le plan hippodamien.
Sources
principales pour cette page : L'Encyclopédie Universalis - les Guides bleus
Turquie, Hachette - le guide NEOS Turquie, Michelin, le dictionnaire Petit
Robert des noms propres.
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