| Septime
      Sévère fit construire l'hippodrome en 203 après avoir fait raser la
      ville coupable de rébellion. Peut-être espérait-il ainsi reconquérir
      le cœur du peuple en faisant édifier ce premier monument sur une colline
      dominant la mer de Marmara. Constantin l'agrandit au IVème siècle pour
      former un rectangle de 450 m sur 150 m. Pour réaliser l'agrandissement,
      on dut construire au sud une terrasse soutenue par des voûtes immenses
      reposant sur des piliers. Ces galeries abritaient les écuries, les cages
      aux fauves, le quartier des auriges (conducteurs de chars) et des
      gladiateurs. Le long des deux grands côtés de l'hémicycle se trouvaient
      40 rangées de gradins sous lesquels un marché ne tarda pas à
      s'installer. La tribune impériale, véritable résidence, se trouvait au
      milieu du côté est et communiquait directement avec le palais. Devant
      cette tribune, une loge avançait sur l'hippodrome, elle abritait la garde
      de l'Empereur. La loge de l'Impératrice était distincte de celle de
      l'Empereur mais on ne connaît pas son emplacement exact. Sur l'axe du
      champ de course se trouvait la Spina (dorsale), un long podium en pierre autour
      duquel se déroulaient les courses, à chaque extrémité trois bornes
      délimitaient la piste en pierre recouverte de sable. Sur la Spina,
      s'élevaient de nombreux monuments dont il ne subsiste plus que
      l'obélisque de Théodose, l'obélisque muré et la colonne serpentine.L'hippodrome était le centre des activités civiles, les courses de char
      et les combats de gladiateurs s'y déroulaient ainsi que les
      célébrations en l'honneur de l'Empereur. Il n'était pas rare aussi d'y
      voir s'y dérouler des émeutes car une partie de la politique de Byzance
      se faisait sur le champ de courses. En 532, le général 
      Bélisaire
      dut massacrer quelques 40 000 rebelles pour sauver le trône de Justinien.
      Les querelles avaient le plus souvent comme origine l'affrontement entre
      deux partis politiques, les Verts et les Bleus. Les Verts (associés aux
      Rouges) proches du peuple, liés au commerce et à l'artisanat, étaient
      favorables aux déviations orientales de l'Eglise. Les Bleus (associés
      aux Blancs), proches de l'aristocratie romaine, fiers de leur origine
      souvent gréco-romaine, tiraient parti de l'exploitation de leurs terres
      et étaient partisans de l'orthodoxie religieuse. Les empereurs devaient
      composer avec ces factions dont la révolte pouvait faire vaciller le
      pouvoir et mettre la ville à feu et à sang. Les empereurs dépensaient
      des sommes considérables pour organiser des fêtes somptueuses à
      l'hippodrome afin de satisfaire le peuple. La mainmise des Latins sur
      Constantinople en 1204 marqua la fin des fêtes de l'hippodrome. Lorsque
      les Ottomans s'emparèrent de la ville, l'hippodrome devint une carrière
      de marbre et un champ de tir à l'arc pour les pages du Sénat. En 1826,
      le sultan Mahmut II y fit massacrer 30 000 
      
      janissaires.
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