Notes sur le texte concernant le  Jourdain

[48] Dans notre édition de l’Opus Caroli nous n’avons pas corrigé l’attribution erronée de Théodulf et identifié la source exacte comme Leontios de Neapolis “Discours contre les Juifs” [Clavis patrum graecorum No. 7885] qui fut lu en partie à Nicée II (ed. Migne, PL,CXXIX, 292D-298D, la référence à Josué est à 297A).

[49] Nous remercions Herbert Kessler pour avoir attiré notre attention sur cette mosaïque romaine. la même représentation du Jourdain se trouve dans la mosaïque absidiale de Ste Praxède, mais celle-ci date du règne de Pascal I. (817-824).

[50] Clemen,  Die romanische Monumentalmalerei, 729, Figure XLII, dans le volume de Clemen est une aquarelle de la mosaïque montrant le fleuve émergeant des deux côtés de sous la “platform”. Ce que Clemen et Chrétin (dans son dessin) interprètent comme une sorte de palteforme sur laquelle l’Arche est posée se trouve être, à un examen plus précis - en raison des angles précis sous lesquels commence la section plus noire - n’être que l’ombre projetée par l’Arche depuis la lumière céleste au dessus. A cette occasion Kessler a attiré notre attention sur l’usage de fortes ombres dans la scène de Josué à Ste Marie Majeure.

[51] L’aquarelle de Fournier en 1869 reproduit celle de Chrétin et n’a pas de valeur indépendante pour l’étude de la mosaïque. Cf Meyvaert “Maximilien Théodore Chrétin”, 212, et Fig. 6.

[52] A. Grabar, “Les mosaïques de Germigny-des-Prés”, CA VII (1954), 173. U. Schedler, “Die Pfalzkapelle in Aachen und St Salvator zu Germigny-des-Prés - Vorbkild und Widerspruch” dans Das Frankfurter Konzil von 794, 2 vol. (Mainz, 1997), II, 686-687 avec une allusion à Grabar, suggère que la tentative pour figurer l’eau peut être l’œuvre d’un restaurateur du XIXe siècle essayant de décrire l’Arche comme l’Arche de Noé ! La connaissance des documents en rapport avec Germigny dans les années 1840 suffit pour rejeter cette sorte de spéculation. Le mosaïste romain Ciuli n’a rien fait d’autre que d’aider à mettre un nouveau dôme sur la mosaïque, tandis que l’aventurier et faussaire Chrétin n’a passé là que deux semaines, enlevant une couche de plâtre de la surface de la mosaïque, ramenant au jour l’inscription de Théodulf et forgeant une nouvelle inscription, donnant 806 comme la date de la dédicace. Heureusement Prosper Mérimée intervint alors pour l’empêcher de faire de nouvelles interventions. Cf encore Meyvaert “Maximilien Théodore Chrétin”, passim.

[53] Barral i Altet, “Germigny-des-Prés”, 129.

[54] Nous devons cette version affinée par ordinateur du dessin en couleur de P. Clemen à l’obligeance de notre ami Manuel Sanchez-Ruiz, de l’entreprise d’architecture Sasaki. Ceci nous a aidé à mettre à jour plus clairement les différents traits discutés dans cet article, comme le nimbe cruciforme que Clemen n’avait pas réussi à voir.

[55] H.E. Del Medico, “La mosaïque de l’abside orientale à Germigny-des-Prés,” Monuments et mémoires publiés par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, XXXIX (1943), 89. L’étrange théorie de cet auteur pour qui Germigny représente des mosaïques de Ravenne destinées à Aix-la-Chapelle mais détournées par Théodulf pour son propre usage, a rencontré peu de succès. Totalement ignorant de toute relation entre la mosaïque et l’Opus Caroli, il est tout à fait pessimiste quant à la possibilité de déterminer quels éléments de la mosaïque font partie du projet initial. Nous espérons qu’on admettra désormais que tout élément directement lié à l’Opus Caroli doit être original, et par suite, dû à Théodulf lui -même.

[56] Cité d’après la thèse inédite de A-O. Poilpré “Le décor monumental de l’église de Germigny-des-Prés : Bilan et perspectives de recherches” (Université de Poitiers, 1995-96), 36. Nous remercions l’auteur de nous avoir envoyé une copie de sa thèse qui constitue la base de son article “Le décor de l’oratoire”. Elle note plus loin : “[Cette bande] est séparée de la partie supérieure par une rangée de cubes blancs et gris, mieux visibles à droite qu’à gauche.” Cette ligne de tesselles blanches est visible sur quelques-unes des meilleures photographies de la mosaïque.

[57] Nous avions demandé à Herbert Kessler d’essayer de visiter Germigny à son prochain séjour en France. Il y a été en décembre 2000 et nous envoyé un mot disant que, sachant désormais ce qu’il fallait regarder, il a pu facilement discerner les détails liés au Livre I, chapitre 21 de l’Opus Caroli.

[58] Opus Caroli, I, 21 (MGH Concilia, II, 204, ligne 26, - 205, ligne 28).

[59] Comme nous le savons d’après la liste abbatiale de Fleury BNF, Ms lat. 1720, (cf. ci-dessus note 10) J. Soyer a noté que c’est la seule dédicace mentionnée dans les anciens documents. Cf son article “Les inscriptions gravées sur les piliers de l’église carolingienne de Germigny-des-Prés sont-elles authentiques ?”, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques (1923), 197-216. La dédicace à sainte Geneviève et saint Germain soi-disant trouvée sur un des piliers en janvier 1847, était l’œuvre du faussaire Chrétin. Cf. Meyvaert “Maximilien Théodore Chrétin”,” 209-210.