LES  TOMBEAUX

  LES HYPOGÉES - La vallée des Rois.

La tombe de Toutankhamon - Page 48/54. L'annexe V

Les "oushebti"  

Dans la tombe de Toutankhamon on a retrouvé 413 "oushebti" ou "chaouabi, ou "chouabti" : appellation des premières figurines du nom du bois chaouab (Mimusops Laurifolia) dans lequel elles étaient fabriquées. "Oushebti " signifie "celui qui répond" (d'où l'appellation de "répondants"). Il s'agit de petites statuettes funéraires que l'on trouve en abondance dans les tombes à partir du Moyen Empire. Ces statuettes représentent le défunt en momie dans la pose osirienne traditionnelle : le corps enveloppé de bandelettes, les mains croisés sur la poitrine, tenant le sceptre et le fouet. Sous cette forme, l'oushebti est prêt à répondre à l'appel d'Osiris et à remplacer le défunt (peu enclin à travailler) dans les travaux des champs de l'au-delà, il joue donc le rôle d'un serviteur funéraire*. Parmi les oushebti de Toutankhamon, on dénombre 365 ouvriers (un pour chaque jour de l'année) regroupés en équipes de 10 dirigés par 36 contremaîtres et 12 surintendants (un par mois). Tous ces oushebti sont semblables dans la mesure où ils présentent des visages juvéniles (celui de Toutankhamon) mais ils se distinguent par les coiffures. Ils sont fabriqués en pierre, en faïence, en terre cuite, en bois (de cèdre par exemple) et dorés à la feuille d'or, les sceptres sont en bronze.
* Les chapitre 5 et 6 du Livre des Morts, parfois inscrit sur les corps de ces petites figurines, confirment leur rôle de serviteur funéraire. Toutefois, le chapitre 151 du même livre met en relation les chaouabi avec la phase végétative que tout candidat à l'éternité connaît avant sa renaissance. Dans cette hypothèse, ces figurines rappelleraient donc plutôt la dispersion des forces du mort, à l'image du corps démembré d'Osiris.
 

Les oushebti des nobles tenaient dans leurs mains les instruments qui leur permettaient de travailler : la houe et très souvent, suspendu dans le dos, un petit sac de grains. Pour le roi, il n'en était pas ainsi, ses mains tenaient les insignes du pouvoir royal et les instruments étaient déposés à côté.
Ces oushebti personnifient le pharaon coiffé soit de la couronne blanche de Haute-Egypte (à gauche) avec l'uraeus et le vautour, soit de la couronne rouge de Basse-Egypte (à droite) avec seulement l'uraeus. Le roi tient les signes de son pouvoir dans les mains, le sceptre et le fouet ou seulement le sceptre.

Hauteur des 3 statuettes : une soixantaine de cm.

Les deux oushebti de droite (h : 54 cm) portent la perruque bouclée de type nubien, son usage était réservé aux membres de la famille royale, hommes ou femmes. Un large gorgerin recouvre les épaules. Les yeux sont saisissants avec leur iris-pupille se détachant dans la cornée blanche et soulignés par les sourcils noirs. La bouche a été peinte en rouge et le pourtour des narines en noir. Le chapitre 6 du Livre des Morts est gravé en quatre colonnes sur les statuettes, il ordonne à l'oushebti  d'accomplir les travaux des champs à la place du défunt. Cet usage s'affirme à partir de la XVIIIème dynastie. La première statuette de droite tient bizarrement dans ses mains deux fouets identiques tandis que la statuette d'à côté a perdu le fouet (seul le sceptre héqa demeure) et l'uraeus (le trou où il s'insérait sous le bandeau en or est bien visible).

Le troisième oushebti à partir de la droite (h : 48 cm) porte la couronne bleue avec l'uraeus.

Le quatrième oushebti à partir de la droite (h : 48 cm) porte le némès, le fouet et le sceptre héqa.

A partir du Nouvel Empire, certains Oushebti sont réalisés en faïence. Ces statuettes ont été fabriquées à l'aide de moules à partir de sable quartzifère. Ces oushebti  aux couleurs brillantes (vert, turquoise...) constituaient une version économique des objets façonnés en pierre dure comme le lapis-lazuli, la turquoise ou le feldspath.

Houes utilisées par les Oushebti pour les travaux agricoles. On a trouvé 1866 instruments de travail déposés à côté des oushebti de Toutankhamon.


 

Dans ce groupe d'oushebti dorés, deux statuettes bitumées identiques. Il s'agit ici du pharaon sous la forme du dieu Ihy (fils d'Hathor, il symbolise le germe prêt à renaître malgré la nuit et la mort), dans l'attitude de la marche, entièrement nu, le crâne allongé (influence amarnienne) orné de la mèche de cheveux enroulés - "la boucle de l'enfance" - tombant sur le côté droit de la poitrine. Les sourcils et les yeux sont cernés par une incrustation d'or. Il brandit de la main droite le sistre doré, sorte de crécelle décorée du visage de la déesse Hathor. L'enfant-dieu est le seul être masculin à jouer de cet instrument rituel réservé aux femmes. La statuette est noire car elle représente le pharaon encore dans les ténèbres, avant sa naissance, un foetus qui s'est modelé dans les marécages de Chemmis où toutes les armes mises à sa disposition doivent le protéger contre les larves qui pourraient l'empêcher d'arriver à terme. Les papyrus feront un écran protecteur et il suffira à l'embryon d'agiter son sistre pour imiter le froissement des plantes ce qui provoquera automatiquement l'apparition de la déesse de ce monde aquatique.

Savoir Plus "Les serviteurs funéraires - shaouabtis, oushebtis

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