LES  TOMBEAUX

  LES HYPOGÉES - La vallée des Rois.

La tombe de Toutankhamon - Page 15/54. L'antichambre XII

 

Le trône de Toutankhamon

 

Le trône de Toutankhamon fut découvert sous l'un des grands lits funéraires, il s'agit d'une pièce exceptionnelle par la splendeur du décor fait d'incrustations d'argent, de pierres semi-précieuses, de pâte de verre colorée. Les pieds sont en forme de pattes de lion et les accoudoirs représentent un serpent ailé qui porte la double couronne.

Deux têtes de lion ornent la partie frontale du siège

Le repose pied

Le dossier représente une scène de vie privée très raffinée  : Toutankhamon est assis sur son trône, les pieds reposant sur un tabouret, il porte une couronne élaborée, un large collier et un pagne plissé. Sa femme Ankhésenamon se tient debout devant lui et lui applique de la main droite un onguent sur l'épaule gauche. Dans la main gauche, elle tient le pot à onguent. Elle est vêtue d'une longue tunique plissée (en argent). Sa tête est ornée d'un diadème d'uraei surmonté de cornes bovines qui enserrent deux plumes et un disque solaire. Un large collier recouvre le haut de son buste, un autre collier est posé sur une table haute, derrière la reine. Au-dessus de la scène, entre les deux époux, le disque solaire Aton étend ses rayons bienfaisants terminés par de petites mains. Le décor floral laisse à penser que le couple se tient sous une sorte de tonnelle. Les cartouches donnent le nom des deux époux dans leur forme amarnienne originelle : Toutankhaton et et Ankhésenpaaton. La scène date donc des premières années du règne de Toutankhamon, avant qu'Amon ait remplacé Aton. Ce genre de scène intimiste était très prisé à l'époque amarnienne.


Une autre description issue de la thèse de Christelle Gautron (24 mars 2003) : "Position et influence des mères, épouses et filles royales de l’avènement d’Amenhotep III au règne d’Horemheb" (Université lumière de Lyon 2) :

 

"Ce trône a été découvert, enveloppé de toile de lin. Les pieds du fauteuil sont en forme de pattes de lion et étaient lors de sa conception reliés par un Sema-taouy. Les bras sont ornés d’uraei portant le nom du roi sous sa forme atonienne : « (Toutânkhaton) ». Le premier nom de la reine est également encore visible.
Sur le dossier, la reine est représentée en train de verser du parfum sur le roi. Elle est coiffée de la couronne hathorique dont les cornes sont aussi hautes que les plumes. Le mortier est orné d’une frise d’uraei. Elle porte sous cette couronne une courte perruque pointue formée de perles bleues et ornée d’un uraeus frontal. Des rubans volent dans son dos. La reine se tient légèrement penchée vers le roi. Sa poitrine est ornée d’un large gorgerin semblable à celui de son époux. Sa robe longue est ample, plissée et nouée devant par de longs rubans. Contrairement aux tenues de Nefertiti, l’avant du corps n’est pas découvert. Tout comme le roi, Ânkhesenamon est chaussée de sandales. D'une main la souveraine tient une coupe d'onguent tandis que de l'autre, elle oint le roi. Lui étant assis, tous deux sont de la même taille. Aton est représenté au-dessus d’eux. Le cours de ses rayons a été modifié. Dans la forme actuelle, quatre rayons se brisent sur la couronne de la reine, l’un vient au niveau de la frise d’uraei, un autre devant l’uraeus frontal. Le dieu tend également un signe ânkh devant le nez de la reine. Trois autres rayons, paumes tournées vers la reine, sont placés entre les deux souverains. Trois rayons seulement vont vers le roi. Ce dernier est assis sur un trône orné du Sema-taouy. Il est coiffé de la couronne atef ou hemhem posée sur une couronne ronde de couleur bleue. Toutânkhamon est vêtu d’un pagne à devanteau. Comme la reine, il porte des bracelets. Derrière Ânkhesenamon, sur une sellette est placé un grand collier semblable à ceux que les souverains portent. Ils sont représentés à l’intérieur d’un pavillon floral dans lequel les rayons d’Aton viennent les caresser. Le nom d’Aton est écrit sous sa seconde forme. Certains détails de la représentation ont été modifiés. On voit en effet que les coiffures du couple masquent par endroit les rayons d’Aton, ce qui signifie qu’elles étaient différentes lors de la conception du trône. La perruque de la reine semble raccourcie de sorte que les rubans placés dans son dos ne sont plus reliés à rien. Les noms du couple ont été gravés « en repoussé ». Sur le devant du trône ils portent leurs noms amoniens. Cette modification des noms a peut-être eu lieu avant de déposer le trône dans la tombe. Elle n’aurait pas été achevée, c’est pourquoi des noms « atoniens » sont encore visibles. Selon C. Vandersleyen la présence des noms du couple sous leur forme atonienne montre qu’ils étaient déjà mariés au moment du couronnement. Ce trône appartenant à l’origine à Akhenaton aurait été adapté pour le couronnement du jeune roi. Cet objet est le seul de la tombe sur lequel la reine porte encore son nom atonien. Les visages du couple ne semblent pas avoir été modifiés. Ils ne doivent donc pas représenter Ânkhesenamon et Toutânkhamon. Il est vrai que cette représentation ne ressemble pas tout à fait aux portraits du couple découverts sur d’autres objets. C. Vandersleyen pense que le roi représenté est Akhenaton, mais que la femme ne ressemble pas à Nefertiti. Il pourrait s’agir de Kiya. Le texte concernant la reine est rédigé ainsi: « La noble dame, grande en faveurs, brillante aimée, maîtresse de Haute et Basse Egypte, maîtresse des Deux Pays, (Ânkhesenamon), qu’elle vive toujours et à jamais ».

 

Le dos du trône avec quatre uraei dressés, la tête surmontée du disque solaire.

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La tombe de Toutankhamon - Page 15/54. L'antichambre XIII


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