LES  TOMBEAUX

  LES HYPOGEES - La vallée des Reines.

La tombe de Néfertari : présentation - Page 1/9.

Néfertari Mérenmout, "la belle est de retour" ou "Aimée de Mout", est la première Grande épouse royale de Ramsès II (huit épouses lui sont connues), elle apparaissait toujours à ses côtés lors des cérémonies officielles et elle a dû jouer un rôle politique non négligeable. Elle fut profondément aimée par le pharaon qui lui rendit honneur en lui construisant un petit temple accolé au sien à Abou Simbel. C'est une des rares reines à avoir été divinisée de son vivant, dans son temple elle est identifiée à la déesse Hathor. Elle donna quatre fils au pharaon mais aucun ne survécut à l'exceptionnelle longévité de leur père (90 ans), l'une de ses deux filles, Mérytamon, devint également reine. On ne connaît pas l'origine de Néfertari, il se pourrait qu'elle soit la soeur ou la demi-soeur de Ramsès II lui-même. Elle meurt à l'âge de 40 ans.
La tombe de Néfertari est la plus belle de la vallée des Reines, elle doit sa célébrité à ses superbes décorations murales, les couleurs sont vives sur fond blanc et les scènes sont saisissantes de réalisme. La tombe fut creusée dans une roche très friable ; pour cette raison, ses surfaces murales furent recouvertes d'un épais stuc donnant à la décoration peinte une impression de relief. Elle s'apparente quasiment à une tombe de pharaon, elle est longue de 27,50 m et se trouve à 8 m de profondeur, son axe n'est pas rectiligne, il dévie vers l'est à partir du second escalier afin d'éviter la tombe de la mère de Ramsès II.
Le décor de la tombe retrace l'itinéraire rituel complexe parcouru par l'âme de Néfertari pour atteindre le royaume d'Osiris. Cet itinéraire se déroule sur deux axes, l'un royal et souterrain, vers l'intérieur de la tombe (l'ouest), l'autre divin et solaire, vers l'extérieur de la tombe (l'est).
On assiste tout d'abord à l'accueil de l'âme dans l'antichambre, puis la Reine entame son périple dans le monde inférieur (chambre mortuaire) où elle devra franchir de multiples obstacles. Ensuite, elle subit les transformations de la transfiguration dans l'antichambre. Le triomphe de la défunte s'accomplit dans l'annexe, Néfertari est désormais prête à sortir au jour, c'est-à-dire à renaître.
La tombe de Néfertari a été découverte pendant la deuxième campagne de fouilles de Giovanni Schiaparelli en 1904, elle porte le N° QV 66 (ici les numéros correspondent à la chronologie et non pas à l'ordre des découvertes comme dans la vallée des Rois). La tombe avait déjà été pillée et peu d'objets y furent découverts : quelques morceaux du tombeau en granit rose, des petits fragments de sarcophage en bois recouvert d'or, 34 ouchebtis au nom de Néfertari, quelques morceaux de momie, des vases brisés, une amulette, une fleur de lotus en émail bleu qui devait servir de poignée à un couvercle de coffre. La tombe était très abîmée par les infiltrations d'eau, des parties étaient écroulées, le sol était recouvert de boue, l'infiltration de sels attaquaient les enduits. Une première intervention de sauvegarde fut effectuée en 1986 par l'Egyptian Antiquities Organization (E A O) et par le Getty Conservation Institute. Entre 1988 et 1994, d'autres travaux plus conséquents (2 millions de dollars), furent menés par l'E A O et des archéologues italiens. La tombe restaurée fut réouverte en 1995 mais dans de conditions très restrictives (un nombre de visiteurs limité et pour quelques minutes seulement) mais il semble que la tombe soit actuellement à nouveau fermée.

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