LES  TOMBEAUX

  LES HYPOGEES - La vallée des Reines (10 pages)

Sommaire la partie "La vallée des Reines".
- Présentation (1 page ci-dessous)
- La tombe de Néfertari (9 pages)
Présentation


Photo J-P Dalbéra
La vallée des Reines se trouve à 1 kilomètre et demi, au sud-ouest, de la vallée des Rois, elle est proche du village des ouvriers auquel elle est reliée par un sentier primitif. Son nom arabe est "Bïban el-Harim" (La Porte des Reines), autrefois elle était nommée "Ta-set-néferou "la Place des beautés". Avant d'arriver à la vallée, on découvre des stèles commémoratives des campagnes militaires de Ramsès III : le roi y est représenté accompagné de divinités funéraires ou du dieu Amon. Sur quelques rochers, des inscriptions datant de la XIXème et de la XXème dynastie contiennent des formules d'adoration aux dieux des morts : Anubis, Osiris... Cette vallée est bien moins sèche que celle des Rois, les 80 tombes recensées sont gravement endommagées, certaines sont inachevées, d'autres ont été transformées en étables ou abîmées par le noir de fumée. Ce lieu devint une nécropole sous la XVIIIème dynastie où l'on y enterra princes et princesses. A partir de la XIXème dynastie (1295 av JC), on commença à y inhumer les mères, les reines et les princesses royales. Les tombes furent pillées après la chute du Nouvel Empire mais elles furent réutilisées sous la XXVIème dynastie (672 à 525 av JC). Plus tard, sous la domination romaine, l'endroit devint un cimetière populaire puis sous la christianisation les tombes furent utilisées comme cellules monacales.
Les premiers archéologues de la vallée des Reines sont John Gardner Wilkinson, Jean-François Champollion (1829), Richard (Karl) Lepsius (1844) et Giovanni Schiaparelli qui découvrit, entre autres, en 1904, la tombe la plus célèbre : celle de Néfertari, seconde épouse de Ramsès II. En 1984, grâce à la donation de Germaine Ford de Maria, la vallée est déblayée et aménagée sous le contrôle scientifique de Christiane Desroches Noblecourt assistée par Christian Leblanc.
Les tombes ressemblent plus aux tombes nobiliaires qu'à celles des rois. Toutefois, la tombe de Néfertari, la plus fastueuse et celle du princes Khâmouaset ont la structure des hypogées royaux, sans cependant en atteindre la taille.


Photo J-P Dalbéra

Au plus profond de la vallée, on trouve une grotte dont la forme fut interprétée comme l'utérus de la déesse Hathor, elle est appelée "l'antre cosmique de la Vache céleste". Une cascade alimente le fond de la caverne transformée en bassin en forme de vagin. Ainsi, la déesse maternelle laisse échapper les eaux de son ventre comme lors de l'accouchement céleste des défunts qu'elle ré-enfantait. La montagne qui domine la nécropole est assimilée au corps de la Vache céleste et les tombes deviennent des entrées dans le corps de la déesse.
Aucune momie de reine n'a été retrouvée à ce jour dans cette vallée et Christian Leblanc, directeur de la mission archéologique française du CNRS à Thèbes Ouest, s'en étonne. Le papyrus de Turin nous révèle une agitation sociale vers 1100 av JC, sous la XXème dynastie : la première grève de l'humanité est déclenchée, les tombeaux sont profanés dans la vallée des Rois et des Reines. Ramsès XI fait procéder à un bilan de ces profanations. Les grands prêtres d'Amon de la dynastie suivante regroupent les momies dispersées : le corps de Ramsès II est placé dans la tombe de son père Séthi Ier, un lot de momies est mis à l'abri dans la tombe d'Aménophis II, d'autres sont réinhumées dans une cachette à Deir-el-Bahari, elles seront retrouvées en 1881. Pour Christian Blanc, les momies des reines ont été également mises à l'abri  : «Je suis convaincu que les momies des reines ramessides sont ici, quelque part dans la vallée thébaine, dans une cachette aménagée par les grands prêtres d'Amon... ». Retrouver ces momies permettrait de savoir les raisons exactes de ces troubles, savoir qui était réellement Néfertari inhumée avec un énigmatique bouton de lotus en faïence bleue, savoir qui était Isis l'Asiatique, sans doute syrienne, épouse de Ramsès III et mère de Ramsès IV. Est-ce le choix de Ramsès III de choisir comme successeur ce fils d'étrangère plutôt que l'un des fils de ses trois autres épouses qui déclencha une agitation peut-être soutenue par des grands prêtres et une épouse royale lésée?

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  LES HYPOGEES - La vallée des Reines.

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