LES TOMBEAUX - LES HYPOGEES - La vallée des Artisans.
Le village des ouvriers : Page 9/21.

Les ostraca (I) : ces petits tessons sont une mine d'informations pour connaître la vie quotidienne du peuple égyptien mais quand ils sont figurés, ce sont aussi de véritables œuvres d'art.
Les animaux sont fréquemment représentés sur les ostraca, ils sont le plus souvent peints de manière satirique dans des attitudes humaines.

Le singe voleur de noix. Les singes domestiques étaient très prisés en Egypte antique. Ici, cercopithèque avec un ruban de couleur noué à la taille qui servait à son maître de le tenir en laisse. Le singe frappe avec un bâton sur un sac de noix-doum pour s'emparer des fruits dont il est très friand.

Musée du Louvre.

 

Trois singes chapardent des noix-doum. Trois cercopithèques apprivoisés (le troisième est peu visible) grimpent dans un palmier-doum pour s'emparer des noix de doum sur les deux régimes bien pourvus. Les singes appréciaient beaucoup ces fruits et ces scènes de chapardage ont été souvent représentées. La peinture est pleine de vie, un des singes se retourne pour guetter si son gardien n'arrive pas. On pense que les singes étaient dressés pour aider à la récolte des noix-doum.

Musée du Louvre.

Le singe ici est un babouin, il est tenu en laisse par un homme. Il se retourne, menaçant vers son maître.

Musée du Louvre.

Le singe musicien : un grand cynocéphale joue de la flûte devant une femme nue qui danse. La femme porte au cou une amulette en forme de coeur et touche le menton de l'animal dans un geste provocateur.

Musée du Louvre.

Scène religieuse. Une lionne et un singe sont assis face à face. Au-dessus d'eux, un vautour couve cinq oeufs dans son nid. Cette scène est une illustration d'un mythe "L'Oeil du Soleil" : Thot, sous la forme d'un singe tente de faire entendre raison à la déesse lionne enragée. Le singe, nullement impressionné, continue de grignoter un fruit en racontant une fable qui met en scène un vautour.

Musée de Berlin.

Cette scène qui met en présence un chat et une oie qui conversent, fait référence (comme l'ostracon précédent) à une légende religieuse. Le chat, un collier au cou, est assis sur une natte à l'ombre d'un arbre perséa aux fruits rouges. L'oie est debout sur une table où sont déposées des offrandes : fruits, légumes, pièce de viande, aiguière d'où sort une libation qui purifie les deux compères.
Le perséa étant l'arbre sacré du dieu Rê à Héliopolis, le chat représente "le grand chat qui est dans Héliopolis", forme du dieu Rê. L'oie pourrait représenter l'oie d'Amon. Il s'agirait donc d'une conversation entre Rê et Amon. Musée de Berlin.

Renards et chacals conduisant un troupeau de volatiles. Cette scène est comique dans la mesure où les rôles habituels sont renversés : le renard et le chacal, ordinairement prédateurs, jouent ici le rôle de bergers gardiens du troupeau. Les deux renards portent dignement perruque et robe blanche. Le petit volatile noir détonne, il a sans doute été ajouté par une autre main dans un second temps.

 Musée de Bruxelles.

Souris assistant à un concert. Un singe cercopithèque joue de la harpe à sept cordes devant une souris. La souris est grasse, confortablement assise sur un tabouret, les pieds posés sur un repose-pieds, vêtue d'un long pagne plissé. La scène est satirique, elle représente le seigneur écoutant un concert (le chant du harpiste est souvent représenté dans les tombes). Ici, le singe prend la place du chat car il est réputé musicien.

Musée de Stockholm.

Souris servie par un chat. La scène est satirique, le plus faible (la souris) est servie par le puissant (le chat). Il s'agit d'une imitation des scènes d'offrandes funéraires que les artisans ont peint des milliers de fois dans les tombes. La souris est confortablement assise sur son tabouret, elle porte une longue pagne de lin plissé et respire le parfum d'une fleur de lotus. Le chat tigré a déposé sur un guéridon une belle oie appétissante et évente son maître. Avec cette inversion des rôles, l'ostracon prend la forme d'une caricature de la société égyptienne. Les Egyptiens seraient ainsi les inventeurs de la caricature.

Musée de Bruxelles.

Ostracon incomplet qui ressemble au précédent. On peut imaginer que devant la souris assise dans un fauteuil se tenait un chat serviteur debout.

Trois chiens poursuivant une hyène. Ce dessin est remarquable, l'artiste a su rendre la sauvagerie de la scène. Les trois chiens sont une sorte de lévriers au poil ras et à la queue très longue. Ils étaient dressés pour la chasse dans le désert et venaient sans doute d'Ethiopie. L'un des chiens saisit la patte de la hyène, un autre saute sur le dos de l'animal en fuite, le troisième renverse la tête pour mordre la queue de sa victime. La hyène, le poil hérissé, la langue tirée semble désemparée par la fureur de l'attaque des chiens. La hyène vivait dans le désert mais elle était parfois domestiquée et servait, semble-t-il, d'auxiliaire pour la chasse.
Musée du Louvre.
Les scènes du bouvier conduisant son boeuf sont très nombreuses. Le boeuf est un animal important dans l'Egypte antique, il contribue aux travaux agricoles, sa viande est consommée par les plus riches, il fait partie des offrandes traditionnelles pour les divinités et les défunts. Les animaux représentés sont différents, on voit les ioua : boeufs engraissés à longues cornes et les nag : taureaux sauvages en partie domestiqués.  Musée du Louvre.

Voir aussi : Les ostraca satiriques et 'le monde renversé': fiction littéraire ou caricature de l'État égyptien ?

http://www.egyptologica.be/section_egyptologie_egyptologica/article_egyptologie.php?ID=6
 

 

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