LES TOMBEAUX - LES HYPOGEES - La vallée des Artisans.

Le village des ouvriers : Page 4/21. Le privilège des artisans de Deir el-Médineh : construire leur propre tombe


La nécropole de l'Ouest

Les artisans du village avaient un privilège considérable : ils étaient (pour notre plus grand bonheur aujourd'hui) autorisés à construire leurs propres demeures d'éternité sur les collines dominant le village. Aujourd'hui demeure le cimetière de l'Ouest mais il ne reste rien des tombes du cimetière de l'Est qui ont été recouvertes par les déblais des fouilles du village. Les enfants (foetus compris) étaient enterrés au bas de la colline, les adolescents au milieu et les adultes au sommet. Dans le cimetière de l'Ouest, on a retrouvé 450 tombes non décorées et 53 tombes décorées de peintures aux couleurs vives1 et remarquablement conservées. Le décor de la plus grande partie des tombes concerne la vie spirituelle : funérailles, pèlerinage à Abydos, adoration aux divinités… Cependant, dans la tombe N° 217, celle du sculpteur Ipouy, on peut y voir des détails de la vie quotidienne : scènes de marché, blanchisseurs, teinturiers, artisans fabriquant les sarcophages, meubles et statues...
La différence notable avec les sépultures royales est l'absence de matériel précieux dans les tombes : peu de bijoux, pas d'or, seulement des objets ordinaires : paniers en osier, céramique, chaises simples... A noter aussi que l'on s'explique mal que l'exécution des peintures n'ait pas la qualité artistique et technique des grandes tombes royales, le trait est sûr mais hâtif, souvent sans application.

1 couleurs vives : il y a cependant des caveaux (22) qui présentent une décoration atypique : "les tombes à décors monochromes". Les contours et les textes sont tracés en noir et les figures sont rehaussées de jaune ou de rouge. On a pensé que cette abondance d'ocre devait évoquer l'or, métal impérissable, dans le but de garantir éternellement les corps momifiés. Voir ci-contre un exemple du caveau de Nakhtamon.

Les tombes des artisans sont composées de deux parties :
- une partie aérienne : la chapelle d'offrande ouvrant sur une cour et surmontée d'une pyramide coiffée d'un pyramidion en calcaire ou en grès.
- une partie souterraine creusée dans la montagne : un puits donnant accès à l'antichambre et à la salle funéraire (chambre du sarcophage).
Ce plan de tombe est conforme à celui du Livre des Morts mais en dehors de la vallée des artisans il n'a été retrouvé nulle part ailleurs. La niche sur la pyramide était destinée à recevoir une stèle portant un hymne solaire. Figuré extrait du site : http://www.reynier.com/ page : http://www.reynier.com/Art/Egypte/TDLHA301/Serviteurs(8).html

Pyramidion en calcaire - XIX° dynastie - H : 65 cm - Musée de Turin.
Ce pyramidion couronnait la petite pyramide de briques qu surmontait la chapelle rupestre de Khonsou, fils de Sennedjem. Le décor et les textes des pyramidions font toujours allusion au déplacement du soleil, de son lever à son coucher. Ici, trois divinités évoquent le cycle solaire :
- Khépri, le soleil levant (il est représenté sous le disque solaire)
- Rê-Horakhty, le faucon, le soleil au zénith (on le voit ici avec son disque solaire trônant sur le signe de l'horizon, il est accompagné de la déesse serpent du "bel Occident").
- Atoum, assis sur sa barque céleste, le soleil couchant.
Sur la quatrième face du pyramidion, au registre supérieur se trouve la pyramide dans le signe de l'horizon (à mettre en relation avec les cultes solaires en vogue à Deir el-Médineh), au registre inférieur, le dédicant Khonsou, agenouillé avec son épouse Tamak et son fils Nakhy.
 

Sarcophage de la Dame Madja. Cimetière de l'Est, XVIII° dynastie - Musée du Louvre.
Ce cercueil est taillé dans un tronc d'arbre, sa décoration est très soignée. Le visage coloré en jaune émerge d'une lourde perruque bleue à rayures jaunes. Les textes funéraires sont inscrits sur les bandelettes jaunes, elles délimitent aussi les espaces de décoration.
Le couvercle est orné d'un large collier en forme de tête de faucon et de quatre Anubis couchés sur un édicule qui symbolise le tombeau sur lequel il veille. Sur la cuve, de gauche à droite :
- un oeil Oudjat
- deux pleureuses se lamentent
- une scène de funérailles : deux hommes tirent un cercueil avec une barbe osirienne
A la tête et au pied du sarcophage, les déesses Isis et Nephtys (non visibles ici) veillent sur la défunte.
Voir l'autre côté du cercueil

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