LES TOMBEAUX - LES HYPOGEES - La vallée des Artisans.

Le village des ouvriers : Page 1/21. Naissance du village - Historique des fouilles.

Deir el-Médineh : le seul village sur la rive ouest du Nil. Un site archéologique exceptionnel!

Naissance du village. Pour construire et décorer les tombes des rois, reines et nobles, il fallait une main d'oeuvre abondante sur place. Sous la XVIIIème dynastie, Thoutmôsis Ier  (1510-1500 av JC) décida de créer un village pour regrouper tous les artisans nécessaires à l'édification des nécropoles : carriers, maçons, sculpteurs, dessinateurs, peintres... (une soixantaine d'hommes, exceptionnellement 120 sous Ramsès IV). Ce village est situé dans la montagne thébaine, dans la vallée des artisans, à Deir el-Médineh1, entre la colline de Gournet Mouraï et Cheikh Abd el-Gournah, son nom égyptien était Set Mâat ("la Place de Vérité"), aujourd'hui on l'appelle aussi le "village des ouvriers" : c'était le seul lieu d'habitation de vivants sur la rive ouest du Nil. Ce village connut sa période de prospérité entre les XVIIIème et XXème dynasties (1560 à 1080 av JC), il était placé sous la protection du dieu des artisans : Ptah. Le village était relié à la Vallée des Rois par un sentier traversant la montagne.
Le village des artisans déménagea à Tell El-Amarna sous le règne d'Akhénaton (1359-1342 av JC) pour suivre le pharaon dans sa nouvelle capitale. Il revint à Deir el-Médineh à l'époque d'Horemheb (1325-1295 av JC). Sous Ramsès XI (1098-1080 av JC), la communauté quitte définitivement le village pour s'installer dans l'enceinte du temple de Médinet Habou. Elle fut définitivement dissoute quand les pharaons abandonnèrent les nécropoles thébaines.
1 Deir el-Médineh : au Nord-Est du village, le temple construit sous les Ptolémées avait été, croyait-on, transformé en monastère par les coptes, d'où le nom actuel "Deir el-Médineh" : "monastère de la ville". En fait, cette dénomination s'applique à la ville de Djémé où les coptes se sont installés dans le temple de Médinet Habou.

Un site archéologique unique et exceptionnel. Historique sommaire des fouilles.
Jusqu'au début du XIXème siècle,
Deir el-Médineh enfoui sous les sables (ce qui explique son exceptionnelle conservation) était inconnu. Les premières fouilles, sous la conduite du consul de France B. Drovetti, commencent entre 1811 et 1815. Les premiers objets extraits sont refusés par le Louvre et acquis par le musée de Turin. En 1827, sous Charles X, grâce à l'insistance de Champollion, la deuxième collection d'objets est acquise par le Louvre. Les fouilles continuent dans un but lucratif. Ainsi, le diplomate britannique H. Salt vend au British Museum la fameuse collection qu'il a récupérée. En 1845, avec l'arrivée du savant allemand Karl Richard Lepsius, l'exploration du site devient plus scientifique, des tombes sont découvertes et recensées. A partir de 1858, les Français Auguste Mariette puis Gaston Maspero occupent le poste de directeurs du service des antiquités d'Egypte, ils souhaitent endiguer le trafic d'antiquités. Le 2 février 1866, est découverte la tombe inviolée de Sennedjem. En 1905, l'italien Ernesto Schiaparelli (brillant élève de Maspero) continue les fouilles pour le musée de Turin, il a la chance de découvrir plusieurs tombes remarquables (notamment la tombe intacte de l'architecte Khâ dont le mobilier funéraire se trouve aujourd'hui au musée de Turin). En 1909, Schiaparelli  découvre quelques maisons du village de Deir el-Médineh, c'est la première révélation de l'existence d'un village d'artisans et le début de son exploration. En 1917, la concession des fouilles est confiée définitivement à l'IFAO (Institut Français d'Archéologie orientale). Bernard Bruyère, de 1922 à 1951, entreprend une exploration systématique et rationnelle de la zone archéologique. Il accomplit un travail immense et exemplaire, en 1928 il découvre la tombe inviolée de Sennefer et de 1949 à 1951, il termine par la fouille du grand puits2 : des 6000 m3 de terre remontés sans moyen mécanique, plus de 5000 ostraca  inscrits en hiératique et figurés sont exhumés. Ils permirent de reconstituer les archives documentaires et littéraires de la communauté des artisans et ainsi de mieux connaître leur vie quotidienne. Dans son roman "La Pierre de lumière", Bernard Bruyère a magnifiquement fait revivre la vie des artisans de Deir el Médineh.
Les ruines de ce village sont d'un intérêt exceptionnel car pour une fois nous sommes en présence de vestiges qui n'ont pas trait à la vie des dignitaires mais à celle du peuple égyptien bien moins connu que ses dirigeants.

2 puits : profond de plus de 50 m et large de 35 m à l'ouverture, il s'agissait sans doute d'une tentative de trouver l'eau de la nappe phréatique. L'eau n'ayant pas été atteinte, les habitants du village utilisèrent ce trou géant comme décharge.  Bernard Bruyère, entre 1949 et 1951, en exhuma une grande quantité d'ostraca


La maison de l'IFAO

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