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LES TEMPLES - 11 pages |
Généralités |
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- Deux types de temples
Il existe deux sortes de temples : les temples divins consacrés à
un dieu (exemple Amon à Karnak) et les temples funéraires (exemple le
temple funéraire de la reine
Hatshepsout à
Deir
El-Bahari)
consacrés au culte du pharaon de son vivant et après sa mort. Les temples divins sont connus à partir du
Moyen Empire, mais seuls les temples du Nouvel Empire ont subsisté.
LE TEMPLE
DIVIN
De même, il y a deux
types de temples divins :
- Les temples solaires : ce sont des temples à
ciel ouvert afin que la lumière du soleil les inonde. Les plus anciens sont
ceux de la Vème dynastie, le mieux conservé est celui d'Abou Gorâb. Au
Nouvel Empire, le pharaon Aménophis IV (Akhenaton) renoue avec les temples solaires dans
sa capitale d'Amarna : des centaines d'autels à ciel ouvert couverts
d'offrandes s'offrent aux rayons du soleil.
- Les temples les plus répandus sont les temples à cella, ce sont
ceux dont nous parlerons ici.
Les principaux temples divins : |
- La demeure du dieu :
Dans l'Egypte antique, les dieux n'habitent pas au ciel mais sur terre.
Cependant, ils ne vivent pas au contact des hommes, mais cachés dans des
lieux clos qui leur sont propres : les temples. Le temple est le lieu
contact entre le monde imaginaire des dieux et le monde réel des hommes. Le dieu habite plus
précisément dans sa statue érigée dans une pièce retirée du temple, non
accessible aux fidèles : le naos.
- Le maintien de
l'équilibre du monde :
La fonction primordiale du temple est de préserver l'équilibre de l'univers,
la Maât. Le pharaon a la lourde responsabilité de cette tâche. Pour cela, il
doit s'assurer du concours des dieux. Dans ce but, le pharaon construit un
véritable palais (le temple) pour le dieu qui doit l'aider dans sa tâche. En
nourrissant la puissance du divin par les offrandes, le pharaon sait que le
dieu aura la force nécessaire pour maintenir les cycles de vie : renaissance
du soleil chaque jour, retour annuel de la crue du Nil... Si les rites sont
bien accomplis, en retour, le dieu donnera au pharaon la santé et la force
de bien gouverner le pays. Mais si la force du divin n'est pas entretenue,
il y a rupture de l'équilibre et l'univers peut retourner au chaos
d'avant la création. Sans le lien pharaon-dieu dans le temple, la vie n'est
donc pas possible en Egypte.
- Un monde clos qui
symbolise le monde réduit en ordre parfait :
Contrairement aux églises actuelles, le temple égyptien n’est pas un lieu de
culte ouvert, c’est un monde clos, réservé au clergé. Une imposante enceinte
de briques crues délimite l'espace du temple et l'isole de la ville.
Le temple reproduit le monde en réduction (le microcosme) :
. le terrain sur lequel il est construit représente la butte primordiale
. le lac sacré représente le
noun, l'océan primordial
. le sol représente la terre nourricière où poussent les tiges de papyrus
matérialisées par
les fûts des colonnes
. les deux massifs de pierre (moles) du pylône (porte d'entrée) sont
identifiés aux déesses Isis et Nephtys et évoquent
les deux « montagnes de l'horizon » entre lesquelles circule le soleil
chaque jour
. les plafonds étoilés symbolisent le ciel nocturne
. le sanctuaire symbolise l'horizon
- Un monument en
pierre :
Contrairement au palais du pharaon et aux demeures des Egyptiens, le temple
n'est pas construit en briques crues mais en pierre, tout du moins dès que
l'utilisation de la pierre en architecture ait été inventée. Cela montre
l'importance que les Egyptiens accordaient aux dieux. Le temple devait être
un monument éternel. Sans temples, pas de dieux. Sans dieux : le chaos.
- Des fonctions
multiples :
Nous venons de montrer que la fonction primordiale du temple est
religieuse. Le temple permet de maintenir l'ordre du monde.
Mais le temple ne se limite pas à l'enclos sacré réservé aux dieux et aux
prêtres, il est constitué de nombreux bâtiments annexes en briques et pourvu
d'un imposant domaine agricole.
Les autres fonctions du temple :
. fonction économique : le temple se suffit à lui-même, il vit en
autarcie complète, c'est un centre d'exploitation agricole possédant ses
champs, sa basse-cour, ses troupeaux. Les terres sont cultivées par des
paysans qui appartiennent au temple. Les artisans se chargent de l'entretien
des bâtiments et de la confection du matériel. Le temple peut même posséder
des carrières ou des mines dans les pays étrangers (le temple de Karnak
possédait des mines d'or en Nubie). Toutes ces ressources enrichissent les
temples et confèrent aux prêtres une grande puissance. Il arrive même que
les grands temples dépassent les ressources du trésor royal.
Voir un exemple de richesse d'un temple
. fonction culturelle : le temple est un véritable conservatoire du
savoir, il emploie de nombreux
scribes recopiant les manuscrits anciens,
compilant les ouvrages théologiques scientifiques et littéraires. Les
centres de culture dans les grands temples sont appelés « Maison de vie ».
Le temple forme ses scribes dans ses propres écoles.
. fonction politique : la richesse économique, la puissance
intellectuelle et religieuses permettent aux grands prêtres d'intervenir
dans la vie politique. Le temple est un Etat dans l'Etat et le pharaon n'a
pas toujours les moyens de s'opposer au grand prêtre de Thèbes. Un seul
pharaon (Akhenaton) a tenté de s'affranchir du temple d'Amon mais son
expérience n'a pas perduré.
- Un plan qui se
normalise au Nouvel Empire :
Le temple n'a pas un plan immuable et ses dimensions sont très variables, il peut être modeste (une entrée et une
chambre pour un petit dieu dans une petite ville) ou grandiose (un véritable
palais pour le dieu de la capitale). Toutefois, malgré une grande variété de
constructions,
au Nouvel Empire, le plan se normalise et tous les grands temples tendent à
se ressembler.
Le temple proprement dit est construit sur un axe, le plus souvent
rectiligne, qui conduit jusqu'au naos (la partie la
plus sacrée du temple). Le temple n'est pas construit selon une orientation
définie, il est avant tout tourné vers le Nil pour faciliter le déroulement
des fêtes religieuses qui se tiennent sur le fleuve (voir la fête de
l'Opet
par exemple). Cependant, le naos doit être tourné vers l'orient où renaît
chaque matin le Soleil. Voir une précision sur l'orientation des monuments |
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Remarque : ce plan est un plan type mais chaque temple à ses particularités,
les temples les plus grands possèdent par exemple plusieurs pylônes,
plusieurs cours et souvent trois salles hypostyles. Les obélisques ne sont
pas toujours présents devant le pylône et le temple possède souvent un lac
sacré. Le temple comprend aussi beaucoup de pièces annexes qui servent de
magasins et renferment les objets de culte, elles peuvent aussi servir de
chambre aux prêtres ou de chapelles pour des dieux secondaires. |

Temple de Karnak (les
sphinx ont ici une tête de
bélier) |
Pour
accéder au temple, on emprunte une allée (le dromos) bordée de
sphinx. Les sphinx sont censés protéger le temple. |
L'entrée proprement dite du temple se présente sous la forme d'un pylône,
construction massive sur laquelle figure très souvent le pharaon qui triomphe
des ennemis de l'Egypte. Devant les deux moles du pylône, sont érigés des obélisques,
symboles solaires (rayon solaire figé) et des statues monumentales du
pharaon fondateur. |
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Passé le pylône, on entre dans une cour à ciel ouvert bordée de
colonnes et de portiques. C'est le seul endroit du temple où sont admis les
fidèles les jours de fêtes. |
Par un large vestibule, on accède à la salle hypostyle où ne
sont admis que les prêtres qui officient dans le temple. Le vestibule est
particulièrement bien gardé car c'est la zone de contact entre la cour
(le monde extérieur) qui est le lieu de toutes les souillures possibles
et l'espace divin, domaine de pureté par excellence. |
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Naos du temple
d'Edfou |
On entre ensuite dans la salle de la barque sacrée,
puis la salle des offrandes qui conduit
à la pièce ultime : le sanctuaire où se trouve la statue du
dieu . La statue est le plus souvent enfermée dans un naos monolithe. Le sanctuaire se trouve sur l'axe de symétrie qui passe entre les deux
pylônes (les Egyptiens adorent la symétrie). |
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Le sol du temple
s'élève de pièce en pièce, si bien que le plafond semble s'abaisser.
L'obscurité augmente au fur et à mesure que l'on approche du
sanctuaire. Ce chemin symbolise la rencontre entre le ciel et la
terre, celui qu'emprunte le soleil dans sa marche journalière (de la
lumière, à l'obscurité). |
- Le clergé |
Théoriquement, le culte de chaque dieu devrait être rendu par le pharaon car
il est le seul prêtre reconnu par les dieux. Pratiquement, le pharaon
ne peut pas être présent dans tous les sanctuaires à la fois, il délègue
donc sa fonction religieuse aux grands prêtres qu'il choisit. Ces grands
prêtres (ou "premiers prophètes") ont le pouvoir ensuite de recruter les
prêtres subalternes. La plupart des prêtres le sont de père en fils, mais il
est possible aussi d'acheter une charge de prêtre. Le nombre de prêtres
attachés au temple varie selon l'importance du temple (de un à plusieurs
centaines).
Les prêtres se divisent en deux : les "pères divins" qui accompagnent la
statue du dieu lors des processions et les "purifiés" qui s'occupent du
culte du dieu dans le temple. Les purifiés sont répartis en quatre ou cinq
équipes (ou "phylé") qui se relaient chaque mois dans le temple. Chaque
prêtre n'assure donc pas plus de trois mois de service par an.
On trouve aussi d'autres catégories de prêtres : prêtres lecteurs (qui
récitent le rituel), prêtres astronomes...
Le prêtre est un fonctionnaire et n'a pas de privilèges particuliers, il
peut cumuler une fonction civile avec sa fonction religieuse ; en dehors du
temple il mène une vie identique aux autres Egyptiens, il peut se marier et
avoir une famille.
Dans le temple, espace pur par définition, les prêtres doivent observer des
règles de pureté très strictes : ablutions deux fois le jour et deux fois la
nuit, crâne entièrement rasé, circoncis, abstention de relations sexuelles,
respect des interdits alimentaires, vêtements de lin pur...
Lire le texte d'Hérodote
Les femmes peuvent exercer la fonction de prêtresse.
Elles dépendent directement de l'épouse royale. |
- L'organisation du culte
Le culte se déroule suivant des règles liturgiques strictes
communes à tous les temples et selon des horaires très précis. Pour ce
faire, tout sanctuaire doit posséder des structures permettant les
observations astronomiques nécessaires à l'établissement du calendrier. Ce
sont les "horologues" qui ont la mission de déterminer l'heure précise des
cérémonies en observant les étoiles. Les cérémonies se tiennent au moment
précis où le soleil (image du dieu Rê) se tient dans les trois positions
remarquables : au lever (le soleil est Khépri), au zénith (le soleil est
Rê), au couchant (le soleil est
Atoum).
Le culte rendu au dieu s'apparente à la vie quotidienne des hommes.
Au lever du jour, le grand prêtre pénètre dans le temple par le milieu.
Avant d'entrer dans la salle hypostyle, il se purifie par des libations
d'eau pure et s'applique des fumigations de résine de térébinthe pour
chasser les mauvais esprits. Accompagné de quelques servants, le grand
prêtre se dirige vers le sanctuaire en brûlant de l'encens et en récitant
les formules magiques appropriées. Après avoir vérifié les objets du culte,
la barque divine en particulier, le grand prêtre pénètre seul dans le
sanctuaire. Pendant ce temps, les prêtres lecteurs entonnent l'hymne du
matin « éveille-toi, grand dieu, éveille-toi
pacifique ! ». Puis le grand prêtre brise les scellés en
argile qu'il a apposés la veille sur les portes du naos dans lequel se
trouve la statue du dieu. Il salue le dieu et l'embrasse pour réveiller le
ba (l'âme) endormi du dieu. Par ce contact, le prêtre fait passer son Ka
(l'énergie vitale du pharaon qu'il représente) dans le vivant de la statue.
Les offrandes de la veille sont alors sorties, elles peuvent être réparties
pour les divinités secondaires.
La statue du dieu est placée sur du sable humide qui rappelle les eaux
primordiales. Elle est alors déshabillée, purifiée, parfumée et habillée
avec des vêtements propres sur lesquels on dépose les bijoux rituels. Vient
ensuite le rite de l'ouverture de la bouche qui rend vie eu dieu et la
présentation de la croix ankh qui renouvelle le cycle de vie. Après de
nouvelles purifications et fumigations, la statue est replacée dans le naos.
Les offrandes* du nouveau repas sont déposées sur un autel en pierre qui se
trouve face à la statue, elles servent à nourrir le ka du dieu. Tout ce
cérémonial s'accompagne de chants et de prières.
* Les offrandes alimentaires sont celles du repas du pharaon : pain, viande
de boeuf, canard, bière, eau, fruits...
Quand l'office est terminé, le prêtre se retire en marchant à reculons et
efface les traces de ses pas avec un balai (hédèn) composé de plantes
odoriférantes qui ont pour mission de chasser les parasites qui auraient pu
s'introduire dans l'espace sacré.
A midi, la statue est à nouveau purifiée, elle reçoit des libations et des fumigations d'encens.
Le soir, quand le soleil se couche, on répète la cérémonie du matin. Puis,
la statue du dieu est à nouveau enfermée dans le naos qui est scellé
jusqu'au lendemain matin.
Lors des grandes fêtes, la statue du dieu parée de tous ses bijoux est
déposée dans un naos portatif placé sur la barque divine portée par des
prêtres. Le dieu est alors porté en procession à l'intérieur de l'enceinte.
La foule est admise à cette manifestation et elle peut même poser des
questions au dieu (ce sont les prêtres porteurs qui traduisent les réponses
du dieu). Le dieu peut être porté dans la ville, hors du temple, et même
dans d'autres villes. Ainsi, lors de la « belle
fête de la Vallée », le dieu
Amon de Karnak s'embarquait avec son cortège sur le Nil et allait visiter
les temples de la rive gauche.
Le but essentiel du culte est de conserver le dieu en bonne santé afin qu'il
soit apte à remplir sa mission de maintenir l'équilibre du monde (la Maât).
Le dieu a besoin des hommes, tout comme les hommes ont besoin du dieu. Les
Egyptiens disaient de Mâat qu'elle était la nourriture des dieux. Mâat est
effectivement présente près de la statue du dieu, elle symbolise l'offrande.
Lors de l'offrande suprême, qui se nomme "Mâat, le prêtre présente une
corbeille à la divinité dans laquelle se trouve une statuette de Mâat et il
récite une prière en son honneur :
"Maât est venue pour demeurer sans cesse avec toi. Maât est toute la place
qui t'appartient pour que tu te reposes sur elle. Tu rajeunis à sa vue, tu
vis du parfum de sa rosée. Maât est placée comme porte-bonheur à ta
poitrine. Ton œil droit est Maât ; ton œil gauche est Maât, tes chairs et
tes membres sont Maât ; les souffles de ton instinct et de ton intelligence
sont Maât. Ta nourriture, c'est Maât. Ta boisson, c'est Maât. Combien stable
est Maât, qui est unique. C'est toi qui l'a créée. Il n'y a nul autre dieu
qui la partage avec Toi, excepté Toi, éternellement ". |
- La
fondation du temple
C'est exclusivement au pharaon, chef religieux du pays, grand bâtisseur, que
revient la fondation des temples.
Les rites de fondation sont nombreux et
complexes, ils sont attribués à
Imhotep. C'est le pharaon qui accomplit
lui-même tous les rites, assisté des prêtres.
Il faut déjà trouver le bon emplacement : endroit où est né un dieu, colline
remarquable, présence d'une source, proximité d'une ville...
Il faut ensuite déterminer le plan du temple et son orientation précise à
l'aide de savants calculs astronomiques.
Avant de commencer la construction, le pharaon doit purifier l'espace sacré
en répandant du gypse et positionner les piquets d'angle qui délimitent le
plan à l'aide d'une corde.
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Le pharaon, ici la reine
Hatshepsout, délimite avec une corde le terrain où se dressera le
temple. Pour cette tâche, il est assisté de la déesse de l'Ecriture et
du Calcul, Sechat.
Relief de la
"chapelle rouge" de Hatchetpsout, Karnak. |
Ensuite, il creuse la tranchée de fondation jusqu'à la nappe phréatique pour
atteindre les eaux primordiales du noun. Le roi dépose du sable dans la
tranchée pour consolider les fondations. Aux angles du temple (qui
représentent les quatre directions du cosmos), dans la tranchée, sont
déposés des objets qui vont symboliser les racines vivantes du temple
(l'image de la Butte primordiale émergée du Chaos) : vases en or et en
argent, pierres précieuses diverses. Une première brique de fondation, où
est inscrite la titulature royale, atteste de l'identité du fondateur du
temple.
Les prêtres procèdent ensuite au rituel de purification pour écarter les
forces du mal et éliminer toute contamination du monde extérieur.
La construction terminée, le pharaon doit inaugurer le temple : il ouvre le
sanctuaire et dépose la statue du dieu dans le naos. Il procède ensuite à la
première offrande de Maât pour que le dieu accomplisse son devoir. La
liturgie sera ensuite transférée au grand prêtre qui accomplira les rites au
nom du pharaon fondateur.

Le pharaon creuse la
tranchée de fondation
Temple de Denderah
Photo
Alain Guilleux |

Le pharaon verse le
sable dans la tranchée de fondation
Temple de Denderah
Photo
Alain Guilleux |
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- La décoration du temple
Le temple, avec tous ses murs, toutes ses salles offre un support
idéal d'expression. La quasi totalité de cet espace est recouvert de reliefs.
Le pylône est l'élément le plus massif, on le repère de loin et il
peut être vu par tous. Le pharaon utilise donc cet espace pour sa
gloire et sa propagande, c'est une sorte de panneau publicitaire
idéalement placé, géant et indestructible.
Le pharaon est souvent représenté sur le pylône en massacreur des
ennemis traditionnels de l'Egypte. Cette scène symbolise le triomphe
de l'ordre universel sur les forces du chaos. Le pharaon est ainsi
glorifié pour la mission dont il est investi. Les statues colossales
du pharaon devant le pylône renforcent le rôle éminent du pharaon.
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Pharaon massacre
les ennemis
Karnak, Temple d'Amon Rê - VIIème pylône - XVIIIème dynastie - vers
1450 av JC.
Largeur du pylône : 63 m.
Sur le pylône ouest, le pharaon Thoutmosis III tient une massue
au-dessus de sa tête pour assommer les ennemis de l'Egypte qu'il tient
par les cheveux. Les inscriptions sous ses pieds énumèrent les peuples
vaincus.
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A l'intérieur du
temple, non accessible au public, les scènes représentées
deviennent exclusivement religieuses : il s'agit le plus souvent
de scènes montrant le pharaon présentant les offrandes
alimentaires au dieu du temple ou encore l'encensant.
Scène d'offrandes
alimentaires : le pharaon présente les vases "nou"
(temple de Louxor) |
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Au-dessus des
portes, le scarabée ailé, protégeant le temple de ses ailes est
fréquemment représenté.
Le scarabée ailé
est ici associé au cobra protecteur (temple de Kom Ombo) |
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Les colonnes sont
elles-mêmes un support pour l'iconographie et leur variété accentue
l'effet décoratif.
A l'origine, les colonnes étaient en bois ; en passant à la pierre
(grâce à Imhotep) on a gardé l'aspect des premières colonnes servant à
soutenir les toits des maisons.
Le fût peut reproduire plusieurs types de végétaux : tige de papyrus
(parfois en faisceaux), tige de lotus, tronc de palmier. Le fût peut
être cannelé.
Les chapiteaux reproduisent aussi des éléments de végétaux : boutons
de lotus, ombelles de papyrus fermées ou ouvertes, palmes.
Les différents types de colonnes :
- la colonne lotiforme : le fût est fasciculé de quatre à six tiges de
lotus à bouton fermé liées par des bandeaux
- la colonne papyriforme fermée (à partir du Moyen Empire) : en forme de
fleurs de papyrus fermées
- la colonne campaniforme (ou papyriforme ouverte) : elle représente une ombelle de papyrus
épanouie
- la colonne palmiforme (de l'Ancien Empire) : colonne massive au fût
cylindrique et avec le chapiteau se terminant par neuf feuilles de
palmes ligaturées s'évasant à la partie supérieure
- la colonne composite (à l'époque tardive) : elle rassemble tous les
végétaux à la fois
On trouve encore :
- la colonne hathorique : le fût représente un sistre et les quatre
faces du chapiteau comportent le visage de la déesse Hathor
- la colonne protodorique (du Moyen Empire) : colonne très massive
avec un fût polygonal à seize faces |
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Papyriforme
fermée |
Campaniforme |
Palmiforme |
Composite |
Lotiforme |
1 : chapiteau imitant des fleurs de papyrus.
2 : godron (ornement creux ou saillant)
3 : dé (cube de pierre ).
4 : corbeille en forme de
cloche renversée peinte alternativement d'un bouton de lotus et
d'une fleur de lotus. 5 : corps du chapiteau.
6 : colonne monostyle.
7 : chapiteau palmiforme formé
d'un rang de feuilles de palmiers. 8
: feston (guirlande de feuilles ou fleurs).
9 : chapiteau composite formé
d'une corbeille portant deux rangs de feuillages.
10 : chapiteau lotiforme formé
d'une corbeille peinte de fleurs de lotus. |
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Les chapiteaux des
temples consacrés à la déesse Hathor sont ornés sur leurs quatre faces d'une
tête de vache ou de Hathor avec une tête de femme comme ci-contre.
Hathor est la seule divinité à être représentée de face car sa figure évoque
le rayonnement solaire
Au-dessus de la tête, on trouve l'image du
sistre-porte ("sekhem")
en forme de naos qui rappelle
l'ancienne idole Bat.
Les quatre faces du pilier représentent :
- les quatre coins du ciel : Hathor régit le monde dans les quatre
directions cardinales
- les quatre aspects d'Hathor selon la mythologie : la déesse lionne
anéantissant les ennemis du soleil (l'oeil de Rê), la déesse de la
renaissance et de l'amour, la protectrice des foyers et la nourrice royale,
le cobra qui incarne la beauté et la jeunesse. |
Amusez-vous à
identifier les différents types de colonnes |
La statuaire est
également très présente dans les temples, on y trouve principalement
des statues de dieux ou de pharaons. Les statues de divinités ont
presque toujours disparues car elles étaient composées de matériaux
précieux : or, argent, pierres précieuses... La statue de la
divinité n'est pas considérée comme une simple effigie mais comme le
support d'une présence réelle, ce qui est sculpté devient vivant.
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Le
temple funéraire est voué au culte du pharaon après sa mort (et non à sa
sépulture comme pourrait le faire croire le mot). Ce type de temple a pris
des formes différentes selon les époques.
- Dans l'Ancien Empire, le temple funéraire est accolé à la pyramide, en
général à la face est. Une chapelle, située au fond de l'édifice, contient la
statue du pharaon qui reçoit un culte identique à celui du dieu (voir plus
haut).
- Au Nouvel Empire, le temple funéraire du pharaon n'est plus accolé à sa
tombe, il se trouve beaucoup plus loin de la tombe (hypogée) située dans la Vallée des
Rois. Le temple funéraire est construit près de Thèbes sur la rive ouest, à la lisière des terres
fertiles, et s'appelle désormais "Château (ou temple) de millions
d'années". Dans ce type de temple, on rend un culte au pharaon divinisé
de son vivant pour fortifier son ka et son ba. Le temple est en effet
la demeure du ka du pharaon, de son énergie vitale matérialisée par les
images et les statues qui le représentent.
Le culte du pharaon
(assimilé ici à Amon) se continue après sa mort.
Chaque matin, le ba, l'âme du défunt, quitte le corps momifié dans l'hypogée
pour se rendre au temple afin de se nourrir des offrandes déposées par les
prêtres. Au fond, du sanctuaire, une fausse porte permet au ba de rentrer
chaque jour dans le temple.
Lors de la fête de
l'Opet, le dieu
Amon rend visite à tous les pharaons qui possèdent un château de millions
d'années. |
Quelques temples funéraires : |
Lieu |
Pharaon |
GOURNAH |
SETHI
Ier |
DEIR
EL-BAHARI |
HATSHEPSOUT |
RAMESSEUM |
RAMSES II |
MEDINET HABOU |
RAMSES III |
MALGATA |
AHMENHOTEP |
LES
COLOSSES DE MEMNON |
AMENOPHIS III |
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