L'hippopotame

LES ANIMAUX

L'HIPPOPOTAME

 

Aujourd'hui, l'hippopotame (littéralement "cheval de fleuve") a disparu du Nil. A l'époque antique, il était très abondant sur tout le cours du Nil, partout où les rivages portaient une végétation abondante. L'hippopotame, animal herbivore, capable d'engloutir 200 kg de nourriture, était un véritable fléau pour les paysans car pour s'alimenter il ravageait les champs, ce qui pouvait entraîner des famines. Toutefois, sa chair était recherchée et la chasse à l'hippopotame au harpon, dans les marais du Nil, était une activité de choix pratiquée par les seigneurs et le pharaon. Outre la chair qui était consommée, l'hippopotame procurait du cuir épais pour les boucliers, de l'ivoire (dents et défenses) pour les artisans. La droguerie utilisait la graisse et les excréments.
Les siècles de chasse, l'extension des terres cultivables et la diminution des marais réduisit fortement le nombre des hippopotames ; vers le milieu du Ier millénaire av JC l'hippopotame était sans doute devenu très rare dans le delta et le Fayoum. Toutefois, dans les premiers siècles de notre ère, il restait assez d'hippopotames en Egypte pour que les Romains en fassent venir pour les jeux du cirque. Au IVème siècle, l'historien Ammien Marcellin affirme qu'il n'y a plus d'hippopotames en Egypte ce que confirme l'explorateur Cosmas au VIème siècle.
Dans les mastabas du Moyen Empire et de la Deuxième Période Intermédiaire, les scènes de chasse à l'hippopotame sont fréquentes et les Egyptiens y déposaient aussi des figurines en faïence (voir ci-dessous). Ces dépôts disparurent subitement à la fin de la XVII° dynastie. Dans les tombes, ces statuettes étaient souvent associées aux images féminines de la fécondité (les "concubines"), l'hippopotame femelle étant lié à la déesse de la fertilité Thouéris, protectrice des naissances. Les femmes enceintes portent autour du cou des amulettes de Thouéris.
L'hippopotame, par sa force et la furie qu'il peut exercer contre ses ennemis, a une image négative, il est craint et représente le mal, il est assimilé à Seth, le meurtrier d'Osiris. A Edfou, l'hippopotame est détesté, on entretien un corps de harponneurs sacrés pour l'éliminer systématiquement. L'image du pharaon chassant l'hippopotame montre que le roi accomplit sa mission protectrice en éliminant le fauteur de troubles.
Toutefois, les Egyptiens essaient de se concilier cette force destructrice et ils gravent l'image de l'hippopotame sur des amulettes et des scarabées  pour s'assurer de la bonne santé et de la sécurité.
A l'époque ramesside, le dieu Seth est honoré par les rois. L'hippopotame, étant son animal sacré, il s'ensuit tout naturellement un changement vis à vis du "cheval de fleuve". L'hippopotame est alors honoré pendant trois siècles. Mais quand Seth est à nouveau diabolisé, l'hippopotame redevient maléfique.


Ces célèbres hippopotames bleus en faïence siliceuse étaient déposés dans les tombes du Moyen Empire et de la Deuxième Période Intermédiaire. On ne sait pas précisément la signification de ces dépôts.  Musée du Louvre.
Sur le corps de l'animal, est peint en noir le décor du milieu dans lequel il évolue : la couleur bleue de l'eau du Nil, les plantes aquatiques telles que le nénuphar et des oiseaux du fleuve. Les oreilles et la bouche de l'animal sont également peintes en noir.

 
En savoir plus sur la technique de fabrication de la faïence égyptienne


Figurine d'hippopotame brûlée, rubéfiée sous l'effet de la chaleur. Faïence siliceuse. XII°-XIII° dynastie.
Musée du Louvre


Hippopotame en pierre (amulette?)
Musée du Louvre

 Amulette d'hippopotame en pierre
XXVI° dynastie?
Musée du Louvre
scène Lhippopotame

Deux hippopotames dans le Nil sous la barque des pêcheurs. Partie d'une scène de pêche dans le Nil. Peinture sur calcaire. Fin V°- Début VI° dynasties.  Musée du Louvre.

Dessin du bas-relief de la scène de pêche : on peut identifier le pied du pêcheur et son harpon

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