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Le crocodile
Le
crocodile, associé au Nil (le crocodilus niloticus), est un symbole de
l'Egypte antique, c'est un animal impressionnant qui peut atteindre six mètres
de long et qui a une origine très ancienne. Pour les Egyptiens, il fait
partie, comme le serpent, la tortue et la grenouille des êtres primordiaux,
il est à la fois lié à l'eau (donc à l'océan primordial, source de vie) et à
la terre (Geb).
Aujourd'hui, il n'y a plus de crocodiles dans le Nil à cause des
siècles de chasse, de la capture de petits pour les vendre comme curiosité
aux étrangers et de la modification du milieu. Toutefois, les crocodiles,
réintroduits et protégés, recommencent à prospérer dans le lac Nasser.
Il ne semble pas que l'Egyptien ancien ait profité de ce monstre à la force
redoutable, sa chair n'était sans doute pas consommée et sa peau n'était pas
utilisée. Il faut reconnaître que capturer un crocodile n'est pas une mince
affaire. Il était cependant traditionnellement chassé au harpon, comme
l'hippopotame, son anéantissement illustrait le combat rituel du pharaon contre les
forces du mal qui menaçaient l'équilibre de l'univers (cette scène de chasse
apparaît sur les parois des temples).
Le crocodile était craint et redouté, il était perçu comme un animal
ambivalent des forces du mal et du bien. Pour se
concilier ce prédateur impitoyable, les Egyptiens en ont fait un dieu très
populaire :
Sobek,
animal du dieu du mal
Seth.
Ils
l'ont aussi assimilé à presque tous les autres dieux : Rê, Osiris, Horus...
Le crocodile apparaît fréquemment sur des stèles guérisseuses évoquant
Seth et les amulettes en forme de crocodile sont très appréciées.
Lorsqu'il est associé à Osiris, le crocodile évoque la renaissance, le
renouveau des crues du Nil, la résurrection de la nature.
Dans certaines villes, le crocodile jouit d'une véritable vénération (Kom
Ombo, Gebelein, Crocodilopolis dans le Fayoum). Hérodote rapporte comment,
dans le temple de Thèbes, le crocodile sacré était nourri d'oies, de
poissons, de plats délicatement préparés, comment il était paré de colliers,
d'anneaux en or et pierres précieuses. Dans certains temples, le crocodile
sacré vit dans de somptueux bassins carrelés et décorés. A sa mort, le
crocodile sacré est embaumé et enterré selon les mêmes rites que les
humains. On a retrouvé des nécropoles regroupant des centaines de crocodiles
momifiés.
En revanche, dans la ville d'Apollinopolis et à Eléphantine, le crocodile
est détesté et on ne manque aucune occasion de le supprimer.
D'après Strabon, à Dendérah, on montre aux voyageurs romains des spectacles
ou un gladiateur affronte un crocodile dans le Nil.
Le culte de Sobek perdure après les débuts du christianisme.
Le crocodile n'a jamais laissé indifférent les Egyptiens, suivant les
époques et les lieux, il était adoré ou méprisé. |
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Crocodile en bronze - Musée du Louvre |
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Le dieu
crocodile Sobek-Rê - XIX°-XX° dynasties - Deir El-Médineh - Bois de tamaris,
socle en calcaire - Musée du Louvre |
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Crocodile en calcaire - Musée du Louvre |
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Crocodile en faïence
siliceuse - Musée du Louvre |
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Crocodile en pierre - Musée du Louvre |
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Crocodiles en calcaire et en bronze - Musée du Louvre |
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Momies de crocodile. Musée du Louvre - Musée du Caire (L : 37,5 cm) |
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Stèle d'Horus sur les crocodiles
Ce type de stèle met en
évidence que le crocodile est considéré comme un danger et qu'il représente
le mal.
Voir la
description de la stèle.
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