Le chat en Egypte antique

LES ANIMAUX

LE CHAT  EGYPTIEN

 

Page réalisée par Isabelle Didierjean Page 2/2

II/ BASTET

                Bastet, Sekhmet et Tefnet sont les filles de Rê, le dieu Soleil  (mais parfois Bastet est considérée comme fille d’Amon). Le nom de Bastet signifie « la Déchireuse » car elle mène chaque nuit la bataille contre l’ennemi du Soleil, le Serpent. Au départ déesse lionne comme sa sœur Sekhmet, Bastet finit par être représentée sous la forme d’une chatte, version adoucie de la puissance terrifiante de la déesse léonine. Sekhmet et Bastet sont considérées comme les yeux qui voient tout de Rê, sans doute par analogie avec la vue perçante des félins (cf. le nom égyptien du chat, maou, signifiant « voir » ; cependant le nom du chat vient peut-être tout simplement de l’onomatopée « miaou »).

                Bastet est symbolisée par la lune (elle préfigure la déesse grecque Artémis), œil du dieu Soleil, ouvert la nuit. Or la pupille de l’œil du chat est animée d’un mouvement évoquant celui de la lune. D’où l’assimilation entre Bastet, le chat, l’œil et la lune. Souvent l’oudja (œil sacré) figure dans les représentations de Bastet. Quand l’oudja est orné du nom de Bastet, c’est un puissant talisman contre le mauvais sort.

La déesse chatte Bastet; règne de Psammétique Ier (664-6610 av. J.C., 26° dynastie); bronze, verre bleu

Idem (détail)

              Bastet prend l’apparence d’une chatte ornée de bijoux  (boucle dans l’oreille ou dans le nez, colliers…) en or, en bronze, en os, en bois ou en terre cuite, ou d’une femme à tête de chatte tenant un sistre (instrument à percussion utilisé pour éloigner les esprits mauvais) d’une main et un panier de l’autre. Les statues de chattes ont la queue enroulée autour de la patte droite. Le scarabée qui orne parfois le crâne de l’animal symbolise la prise de possession de la déesse par le Soleil. Le pelage peut être décoré de paillettes dorées.  

               De nombreuses statues de chat sont offertes aux temples comme offrandes votives. Cette diversité dans la représentation (femme à tête de chatte ou chatte), assez rare, est peut-être due à la capacité que l’on prêtait aux chats de se transformer de façon.

Sistre de l’époque romaine, après le Ier siècle, bronze, surmonté d’un chat magique. Le  sistre, sorte de crécelle magique rappellerait cette proximité avec la magie.

Chat portant le cartouche de Psammétique Ier, époque saïte, bronze et or, Louvre Statuette de Bastet, Egypte, v.713-331 av. J.C., portant un panier un bouclier et un sistre, Staatliche Museen, Berlin

Chatte allaitant ses deux chatons.

Bronze - Musée du Louvre

Basse-Epoque (664-332 av JC)

Chatte jouant avec ses trois petits.

Bronze - Musée du Louvre

Basse-Epoque (664-332 av JC)


 

Galerie de chats. Cliquez sur les photos pour les agrandir

3° Période Intermédiaire et Basse Epoque, 1069-332 av. J.C., bronze, Louvre

 
 

              Au Nouvel Empire, le culte favorise Bastet au détriment de Sekhmet car elle est plus douce et bienveillante. Elle est en quelque sorte son pendant pacifique. Mais l’on considère parfois que ces deux aspects sont les deux faces d’une même déesse. Appelée Bastet quand elle est la déesse protectrice de l’humanité, veillant aux accouchements et accordant sa puissance tutélaire aux femmes et aux enfants, elle se manifeste sous les traits de Sekhmet, la lionne redoutable quand elle est la déesse de la guerre. Dispensatrice de joie et d’amour, c’est la déesse de la douceur. Mais quand elle prend les traits de Sekhmet, elle combat, en leur envoyant des épidémies et la mort, les ennemis de Rê et ceux du pharaon puisque celui-ci est l’héritier et le substitut de Rê. Elle est responsable des calamités naturelles ou de leur absence, c’est pourquoi à chaque Nouvel An, on l’implore afin qu’elle préserve les hommes et pharaon. Elle guérit à l’aide de l’ouadj (le sceptre végétal).Comme Isis, elle est originaire du delta du Nil et comme elle, elle est associée à la fertilité et à la maternité. Une fresque de la vallée des Reines la montre allaitant Pharaon dont elle est la déesse protectrice.
             A partir du VII° siècle avant J.C., une grande dévotion envers Bastet se développe du fait de la confiance que lui portent les Egyptiens de toutes les classes sociales. Cela induit la fabrication de très nombreux objets votifs en forme de chats.
Certaines traditions font d’elle l’épouse d’Atoum et la mère du lion Miysis (Mihos en grec).


Sekhmet, Louvre

III/ BUBASTIS

             Bubastis ou Boubastis, formes grecques de l’égyptien Pi-Bastit (« la ville de Bastet ») est devenue capitale de l’Egypte aux dépens de Thèbes sous la XIX° dynastie (1314-1200) et elle a atteint son apogée avec l’avènement de Chéchonq (Sheshonq) Ier (950 avant J.C.). Il a développé la ville, située à l’est du Delta du Nil et le culte de la déesse est devenu très populaire du fait des notions qu’elle représente : fertilité, maternité, protection et bienveillance. 

             De très nombreux pèlerins, venus de toute l’Egypte, se rendent à Bubastis pour les cérémonies en l’honneur de la déesse : chaque année, sa statue est transportée en barque sur le canal entourant son temple ; des prières et des offrandes accompagnent ce rituel. Il est courant d’acheter des statues ou des amulettes à l’effigie du chat et c’est un commerce très lucratif.

             Au centre de la ville, le temple de Bastet suscite l’admiration par sa taille et sa beauté. Hérodote (il visita Bubastis en 450 av. J.C.) nous décrit ce temple      comme le plus beau d’Egypte, avec son canal qui l’entoure (alimenté par les eaux du Nil) et lui donne une allure d’île isolée du reste de la ville, ainsi que son allée d’arbres menant vers la statue monumentale de la déesse. Le temple, construit en gros blocs de granit rouge, est peuplé de chats sacrés nourris grâce aux dons des fidèles.


Nécropole de Boubastis (pour les habitants de la ville)

             La ville a été prise et détruite par les Perses en 352 avant J.C. C’est seulement en 392 après J.C. que s’arrêta le culte en l’honneur de Bastet, par le décret de Théodose, à Bubastis comme ailleurs. Mais cela n’empêcha pas le chat de rester un animal de compagnie apprécié.

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