barbe postiche

LE PHARAON

Généralités   Page 12/20

La titulature du pharaon II (version développée) - Page réalisée par Jean-Louis Prady
LA TITULATURE ROYALE OU LE PROTOCOLE ROYAL - LE CARTOUCHE.
C’est un ensemble de cinq noms apparus entre la Ire et la Ve dynastie. Cette composition se régularise avec Khéty I (premier roi de la IXe dynastie) et devient
définitive au Moyen Empire.
Elle se présente dans l’ordre suivant :
    - nom d’Horus ;
    - nom des Deux Maîtresses ou nom de nebty ;
    - nom d’Horus d’or ;
    - nom de roi de Haute et de Basse-Egypte ou nom de nysout-bity ;
    - nom de fils de Rê.
Exemple d’une titulature royale complète : Sésostris III (cinquième roi de la XIIe dynastie)
    -  L’Horus Nétjerikhéperou
    -  Le Nebty Nétjermésout
    -  L’Horus d’or Khéper
    - Le roi de Haute et de Basse-Egypte Khâkaourê
    - Le fils de Rê Senouséret (Sésostris)
Le quatrième et le cinquième nom sont inscrits dans un cartouche (voir infra). Ils sont les plus employés (avec le premier) et peuvent être considérés comme les véritables noms du roi sachant que les trois premiers sont plus des expressions idéologiques composées en début de règne en guise de programme politique.

Nom d’Horus  

Dénomination dans la titulature : « l’Horus X ».

Représentation
Le dieu faucon Horus
surmontant un sérekh ,, , , dans lequel le nom est inscrit.
Un unique exemple du dieu Seth
surmontant un sérekh avec Peribsen (IIe dynastie).
Quelques rares exemples des dieux Horus et Seth
surmontant un double sérekh avec Khâsékhemoui (IIe dynastie) ou à la Basse Epoque.
Sérekh : « panneau qui informe, qui porte à l’information de, qui fait connaître ; affiche ; avis ». Il représente la façade à portes et le plan du palais royal ou de la salle du trône.
Horus : Hor « le Haut ? ; l’Eloigné ? ».
- il est parfois coiffé de la double couronne ou couronne pschent
sékhemty « les deux puissantes » réunissant la couronne blanche de Haute-Egyptehédjet « la blanche » et la couronne rouge de Basse-Egyptedéshéret « la rouge » ;
- il est très rarement coiffé d’une autre couronne
- son dos est parfois surmonté du flagellum
nékhakha, insigne du pouvoir.
- il peut être accompagné de divers symboles combinables : le ka , la croix ankh
« vie » ou un symbole du dieu Rê  , Râ.

Apparition
Avec Narmer (premier roi de la Ire dynastie).

Symbolique
Le roi est identifié au dieu Horus, modèle mythique de la puissance de la royauté terrestre et successeur de son père Rê qui a institué la monarchie sur terre.
Nom des Deux Maîtresses ou nom de Nebty  

Dénomination dans la titulature : « les Deux Maîtresses X » ou « Celui des Deux Maîtresses X » ou « Celui qui appartient aux Deux Maîtresses X » ou  « Nebty X ».

Représentation :
La déesse vautour Nékhbet et la déesse cobra Ouadjetsurmontant chacune le signe neb  « maître »

Nékhbet : « celle de Nékheb »
- déesse tutélaire de la Haute-Egypte, dame de la couronne blanche.
- originaire de Nékheb (El-Kâb en arabe).

 Ouadjet : « la Verte ? ».
-
déesse tutélaire de la Basse-Egypte, dame de la couronne rouge.
- originaire de Pé Dep future Per Ouadjet « La maison de Ouadjet » (Tell el-Farain en arabe, Bouto en copte).

Apparition
Hors titulature avec Âha (deuxième roi de la Ire dynastie).
Dans la titulature avec Sémerkhet (sixième ou septième roi de la Ire dynastie).

Symbolique
Le roi est maître de la Haute et de la Basse-Egypte sous la protection de leur déesse tutélaire respective. Le nom de Nékhbet est probablement cité en premier afin de rappeler que l’unification de l’Egypte s’est faite du sud vers le nord.  

Nom d’Horus d’or

Dénomination dans la titulature : « l’Horus d’or X ».

Représentation
Le dieu faucon Horus
 (voir supra) surmontant le signe  nébou ou noub « or », collier en or symbolisant la cité du dieu Seth Noubt ou Nébout (Kom Belal en arabe, Ombos en latin).
Parfois à l’Ancien Empire le disque solaire  remplace le dieu Horus.

Apparition
Avec Oudimou (quatrième ou cinquième roi de la Ire dynastie).

Symbolique
Elle n’est pas clairement établie :
le roi est identifié au dieu Horus ou au faucon fait d’or, métal au caractère inaltérable et pur ? ;
le roi est identifié au dieu Horus vainqueur du dieu Seth ? ;
le roi est l’héritier terrestre du dieu Osiris ?

Nom de roi de Haute et de Basse-Egypte ou nom de Nysout-bity
                                                                                                                      
Dénomination dans la titulature : « le roi de Haute et de Basse-Egypte X » ou « Nysout-bity X ».

Représentation
- Le roseau ou le jonc
nysout et l’abeille  bity surmontant chacun le signe représentant la terre (ce signe est parfois absent).
- Roseau ou jonc ou nysout : symbole de la Haute-Egypte et donc indirectement de Nékhen (Kom el-Ahmar en arabe, Hiérakonpolis en latin), capitale de cette région à la fin de la période prédynastique.
- Abeille ou bity : symbole de la Basse-Egypte et donc indirectement de Pé Dep future Per Ouadjet (voir supra), capitale de cette région à la fin de la période prédynastique.

Apparition
Avec Oudimou (quatrième ou cinquième roi de la Ire dynastie).
Dans le premier cartouche (voir infra) avec Snéfrou (premier roi de la IVe dynastie).

Symbolique
Le roi est maître de la Haute et de la Basse-Egypte représentées par leur symbole respectif.

Remarques
C’est le nom de couronnement ou d’intronisation parfois improprement désigné sous le vocable de « prénom ».
Il fait toujours référence au dieu Rê dont le signe
est toujours placé en tête dans le cartouche (l’antéposition honorifique).
Il est souvent accompagné par les expressions « Seigneur du Double-Pays », « dieu parfait » ou « Seigneur de l’accomplissement des rites ».

Nom de fils de Rê

Dénomination dans la titulature : « fils de Rê X ».

Représentation
Le canard  sa « fils » suivit du disque solaire du dieu RêRâ 

Apparition
Dans un cartouche (voir infra) avec Néferirkarê (troisième roi de la Ve dynastie).
Régulièrement utilisé au Moyen Empire.
Accompagné d’une épithète à partir de Thoutmosis I (troisième roi de la XVIIIe dynastie) et ce jusqu’à la fin de la XXIIIe dynastie.

Symbolique
Le roi est descendant du dieu Rê qui a institué la monarchie sur terre.

Remarques
Connu du grand public, c’est le nom de naissance parfois improprement désigné sous le vocable de « nom » (en référence au prénom). C’est donc le seul nom porté par le futur roi avant l’accession au pouvoir.
Souvent commun aux rois d’une même dynastie les auteurs classiques puis les égyptologues ont adopté une numérotation afin de différencier les règnes (par exemple Ramsès I à Ramsès XI).
Il est parfois accompagné par les expressions (combinées ou non)  « fils charnel de Rê » et « Seigneur des Couronnes ».
 

Le cartouche 
Etymologie et représentation
Le cartouche  shénou, tiré du verbe « encercler, entourer », représente une boucle de corde sans fin nouée à une base ou à un nœud rectiligne.
Utilisation
Le quatrième (roi de Haute et de Basse-Egypte ou nysout-bity) et le cinquième (fils de Rê) des cinq noms de la titulature royale sont inscrits dans un cartouche. Ils sont les plus employés (avec le premier) et peuvent être considérés comme les véritables noms du roi sachant que les trois premiers sont plus des expressions idéologiques composées en début de règne en guise de programme politique. Outre les rois certaines personnes ont droit à un cartouche : quelques grandes épouses royales, quelques enfants royaux et les Divines Adoratrices d’Amon (XIIIe, XV et XVIe dynasties).
Apparition
Le premier cartouche apparaît avec Djéser (premier roi ? de la IIIe dynastie). Vide et de forme circulaire il est placé, fait unique, après le nom des Deux   Maîtresses.
Nom de roi de Haute et de Basse-Egypte ou nysout-bity : premier cartouche incluant un nom, il apparaît avec Snéfrou (premier roi de la IVe dynastie).

Rappelons que sans cartouche ce nom apparaît dès Oudimou (quatrième ou cinquième roi de Ire dynastie).
Nom de fils de Rê : dès son apparition il est inscrit dans un cartouche avec Néferirkarê (troisième roi de la Ve dynastie).

A noter : hormis pour les divinités et les rois, les noms en égyptien ancien ainsi que leur traduction sont écrits en italique.

LE PHARAON

Généralités   Page 12/20

Sommaire de la partie "Généralités"

- Les premiers pharaons
- La mission du pharaon d'après les premières palettes à fards
-
Le pharaon est un Horus
-
Les origines de la royauté (La transmission du pouvoir - Le pharaon : homme ou dieu? - Les conditions qui ont favorisé l'apparition de la monarchie).
-
Le pouvoir religieux du pharaon (la Maât) - Le roi prêtre (le rituel)
- Les emblèmes du pouvoir royal (I) : les couronnes - l'uræus - le vautour
- Les emblèmes du pouvoir royal (II) : les Sceptres et la croix ânkh
- Les emblèmes du pouvoir royal (III) : la barbe postiche
- Les emblèmes du pouvoir royal (IV) : le pagne, les sandales, la queue de taureau
- Le pharaon et les symboles animaliers

- La titulature du pharaon (2 pages)
- Le palais royal (2 pages)
- Le pharaon et l'administration (le pouvoir politique du pharaon - le vizir - le pouvoir local - les fondations)
- Le thème du pharaon victorieux (le pouvoir militaire - 3 pages)
- La mort du pharaon

- Les femmes pharaon (Le rôle des reines dans la vie politique et religieuse)


Compte tenu des nombreux piratages du site, le click droit pour le copiage du texte et des images est dorénavant interdit. Site sous copyright.
Les élèves peuvent cependant récupérer les images à l'aide d'une copie d'écran pour leurs travaux pédagogiques non lucratifs et non publiables, y compris sur Internet.
Pour tout autre usage, contacter l'auteur:Contact