Ce relief provient de la
première tombe de Aÿ creusée dans la région d'Amarna. Aÿ est sans doute le
personnage le plus important de la Cour d'Akhenaton, ses nombreux titres le
nomment : "Père divin, porte-éventail à la droite du roi, scribe particulier
du roi, chef des Grands et des Compagnons du roi, chef de la Cavalerie de sa
Majesté". Aÿ n'a jamais utilisé cette première tombe, car à la mort
d'Akhenaton, la Cour abandonna Amarna et la tombe de Aÿ, en
construction, fut abandonnée. Aÿ devint pharaon pour quatre ans après la
mort de Toutankhamon et fut enterré dans une autre tombe dans la vallée des
Rois. Ce relief a, par chance, été épargné des pillards, il se trouve au
musée du Caire depuis 1908 au moins et on peut le replacer facilement dans
la scène où il se trouvait car Davies avait eu soin de relever le tracé de
la paroi de la tombe (partie est du mur nord). Le document est intéressant
car il montre une des fonctions de la fenêtre d'apparition du palais royal :
récompenser les plus fidèles collaborateurs du pharaon par des cadeaux
("l'or de la récompense"). Cette coutume semble dater justement de l'époque
amarnienne. La famille royale est ici au complet, à la fenêtre d'apparition
: Akhenaton, Néfertiti et leurs trois filles. Ils sont irradiés par les
rayons bénéfiques du soleil Aton et se trouvent proches du dieu, leur père,
quasiment déjà dans le monde céleste. Ils sont représentés plus grands que
les autres personnages (terrestres) pour montrer leur importance. Toute la
famille tend les cadeaux en direction du couple bénéficiaire. Aÿ reçoit un
collier et Tiy son épouse lève les bras en signe de remerciements. Derrière
eux, des danseurs exécutent une danse tandis que tous les autres personnages
qui assistent à la scène : soldats, porte-éventail, fonctionnaires,
conducteurs de chars, serviteurs sont prosternés et lèvent les bras en signe
de soumission devant l'apparition royale quasiment divine. A remarquer parmi
les cadeaux, à côté des bagues-sceaux, colliers, coupes en métal précieux,
se trouve également une paire de gants. Dans une scène non représentée ici,
quand Aÿ s'en retourne avec ses trésors, il montre fièrement ses mains
vêtues des gants, ce qui provoque l'admiration de tout son entourage. Bien
que la femme de Aÿ soit ici associée aux récompenses (ce qui dénote son
importance), les cadeaux ne sont en général accordées qu'aux fonctionnaires,
donc seulement aux hommes.
Pour avoir une description plus précise du relief,
voir ici.
Pour voir une fenêtre d'apparition : voir
ici et
ici
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