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La ville d'Akhetaton
LE PHARAON |
AKHENATON (Aménophis IV)
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La
nouvelle capitale d'Akhenaton : AKHETATON (Amarna ou Tel El-Amarna 1
ou El-Amarna)
La
découverte des ruines de la
capitale créée ex-nihilo par Akenaton est récente, c'est Edme Jomard qui le
premier fait mention du site d'Amarna lors de son voyage en 1799-1800. El-Amarna est le nom
arabe ("les gens de la tribu Amane") de la ville fondée par
Akhenaton pour en faire la nouvelle capitale de l'Egypte. Elle s'appelait alors "Akhetaton" : "l'Horizon du Disque". Le nom
du pharaon et de la capitale sont quasiment identiques, ils font référence
tous deux au dieu unique "Aton" mis en place par le pharaon réformateur.
Ainsi, il est évident que la création de cette nouvelle capitale est un acte
avant tout idéologique, c'est la ville de la nouvelle religion, celle du
dieu Aton. La ville se situe sur la rive droite du Nil, un peu en
amont d'Hermépolis, à mi distance entre Memphis et Thèbes, les deux autres
capitales historiques de l'Egypte. Le site choisi est un espace désertique
et vierge de tout temple, entouré de montagnes, ce qui lui donne un
caractère défensif évident. Quatorze grandes stèles gravées dans le roc
délimitent la ville, elle portent les décrets d'Akhenaton et sont
accompagnées des statues du roi et de la reine. On peut voir sur certaines
stèles Néfertiti et les princesses nées à l'époque de la fondation.
Plusieurs stèles se trouvent sur la rive gauche du Nil, seule une stèle
demeure bien préservée. Certains voient dans la position des stèles et de la
tombe d'Akhenaton le symbole du soleil rayonnant : la tombe royale
figurerait le disque solaire et les stèles les rayons qui en émanent.
Tel El-Amarna 1 :
cette dénomination n'est pas très
appropriée, car un "tell" (mot arabe) désigne une cité située en
hauteur. L'origine de cette appellation est peut être due au nom d'un
village proche, Et Til el Amarna. Le nom, « Amarna », vient d'une tribu
nomade, les Beni Amran, qui quittèrent le désert au XVIIIème
siècle pour s'installer au bord du Nil dans cette région.
C'est en l'an 4 du règne que la construction de la ville est décidée, dès
l'an 6, la cour abandonne Thèbes pour habiter dans la nouvelle capitale
bâtie en hâte.
La ville comprend trois grands secteurs : la ville nord, la ville sud et les
nécropoles. Contrairement à la tradition, les tombes se trouvent sur la rive
est (côté soleil levant) et non à l'ouest. Les deux grands quartiers de la
ville sont reliés par la voie royale, longue de plus de 8 kilomètres.

Plan du site de Tell
el-Amarna. Dessiné par Néfermaât (GD) - Encyclopédie Wikipédia. |
La ville est structurée et possède tous les aménagements nécessaires à une
capitale politique et religieuse : palais, temples, bâtiments officiels,
quartiers résidentiels pour les dignitaires et les fonctionnaires, quartiers
pour les ouvriers et les artisans. La rive gauche est réservée à
l'agriculture.
- le centre ville : c'est le coeur de l'activité politique et religieuse.
Ici se trouvent les temples d'Aton (le Grand et le Petit), le grand palais avec la fenêtre
d'apparition, la maison du roi, les archives diplomatiques où l'on a
retrouvé les célèbres tablettes d'argile, les casernes militaires, le port
et certaines activités économiques. Les grands bâtiments sont construits en
pierre (talates) et en brique. Dans le Grand palais on trouve la salle du couronnement
supportée par 500 colonnes. Tout près, est située la maison de l'artiste Thoumosis qui abritait plusieurs sculptures (certaines inachevées) dont le
célèbre buste de Néfertiti. Les temples d'Aton sont à ciel ouvert pour que
les rayons solaires atteignent les autels couverts d'offrandes. Les linteaux
des portes sont ouverts au milieu pour laisser pénétrer la lumière.
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Restauration du Petit
temple d'Aton à Amarna. Plusieurs temples d'Aton seront érigés dans le
reste de l'Egypte : à Memphis, à Héliopolis, peut-être à Abydos. |
- la ville nord : on y trouve le "palais nord" (parfois nommé "palais
de Néfertiti") qui aurait pu être la résidence de la famille royale. Bâti
pour satisfaire l'amour porté à la nature par le couple royal, il possède un
lac artificiel et de vastes jardins dont le roi semble avoir fait un parc
zoologique. Une salle du trône et de nombreuses salles s'ordonnent autour d'une vaste
cour.
- la ville sud : c'est là que se trouve le marché et le Kôm el-Nana,
sans doute un temple solaire. Encore plus au sud, il y a le "Marou-Aton"
: palais-jardin isolé agrémenté d'un lac, et autre lieu du culte solaire, aujourd'hui très
ruiné (il nous a livré un beau relief de la tête de Kiya).
- le village des artisans : ce village, à l'image de celui de Médineh,
a été construit pour abriter les artisans travaillant dans les tombes. Il
est situé, en bordure du désert, entre la nécropole royale et la nécropole
sud.
- les nécropoles : la nécropole du nord, la nécropole du sud, et
entre les deux, plus à l'est, la nécropole royale. Trois autres petites
nécropoles on été découvertes il y a quelques années, au sud du cimetière
sud.
- les hypogées : suite à la mort d'Akhenaton et à l'abandon rapide de
cette nouvelle capitale, toutes les tombes restent inachevées. Certaines
scènes ont été martelées pour effacer les traces du roi hérétique.
Vingt-cinq tombes sont actuellement répertoriées (1à 6 pour la nécropole
nord, 7 à 25 pour la nécropole sud). Les tombes sont différentes par la
taille et l'architecture, on y retrouve le plan classique des tombes privées
de Thèbes : une façade, une salle longitudinale (vestibule), une seconde
salle carrée ou rectangulaire, la chapelle avec la statue du défunt et un
puits menant à la chambre du sarcophage. Deux tombes suivent le plan de la
tombe de Ramose. Les grandes nouveautés résident dans le fait que ces tombes
se trouvent sur la rive est (et non ouest) du Nil et dans une décoration
atypique (quand elle existe). Ici, aucune référence aux mythes funéraires
traditionnels, la décoration se soumet à la nouvelle religion imposée par
Akhenaton : la famille royale avec le disque solaire est omniprésente.
On retrouve cinq sujets récurrents : la famille royale en adoration devant
Aton, la famille royale dans l'intimité de la vie quotidienne, la visite au
temple, la remise de récompenses, sous le signe de l'or, à la fenêtre
d'apparition du palais, la réception des tributs des pays étrangers. |
Récapitulation des 25 tombes
connues 1 |
1 |
Houya
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Dignitaire
appartenant à la cour de la reine
mère Tiyi.
Scènes représentées
:
- la grande
cérémonie de
l'an 12 souvent appelée "le tribut des nation" : lors de cette fête unique, Akhenaton et Néfertiti reçoivent
les présents et les tributs des pays étrangers.
- un grand relief avec le couple Akhenaton-Néfertiti
accompagné de Tiyi (photo ci-contre)
- représentation
des couples d'Amenhotep III et Tiyi et
d'Akhenaton et Néfertiti.
- la déploration du corps (et
non de la momie). |
2 |
Meryrê
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Scribe
royal.
Scènes représentées
:
- la
fête de l'an 12 (photo ci-contre)
: un immense scène avec au centre le couple royal et autour les tributs
que l'on apporte (figuration du palais royal)
- l'unique représentation de Semenkhkarê.
- inspection des magasins du temple |
3 |
Ahmose
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- Scribe royal, flabellifère
Scènes représentées
:
- le
grand hymne d'Aton
- un char sur lequel se trouvent Akhenaton et Néfertiti
s'embrassant (photo ci-contre) |
4 |
Meryrê (1er)
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Grand
prêtre d'Aton.
Scènes représentées
:
-
Akhenaton présente Meryrê
et l'ensemble de ses titres
- représentations du Grand palais (photo ci-contre), du port, de la fenêtre d'apparition,
d'où Meryrê reçoit les récompenses
du roi
- scène de musique avec des harpistes aveugles. |
5 |
Pentou |
Scribe
royal |
6 |
Panehsy |
Premier serviteur d'Aton, surintendant
des greniers d'Aton
Scènes représentées
:
Akhenaton et Néfertiti adorant Aton
dans son temple sur un grand autel |
7 |
Parennefer |
Artisan
royal
Scènes représentées
:
- scène
de remise des colliers d'or par le couple
royal. |
8 |
Toutou |
Chambellan,
sans doute originaire du Proche-Orient, un des chefs de la diplomatie
amarnienne. La tombe comprend une grande salle à 12 piliers. |
9 |
Mahou |
Chef
de la police
Scènes représentées
:
-
scènes de maintien de l'ordre.
- détails d'un procès retentissant |
10 |
Ipy |
Scribe
royal, haut intendant
Scènes représentées
:
-
famille royale dans un art amarnien « plus
sobre ». |
11 |
Ramose |
Scribe
royal |
12 |
Nakht |
Vizir |
13 |
Neferkheperouhersekheper |
Maire d'Akhetaton |
14 |
Maya |
Généralissime,
scribe royal |
15 |
Souty |
Porte-étendard. |
16
17
18 |
manque
d'informations |
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19 |
Souta |
Surveillant
du Double trésor. |
20
21
22 |
manque
d'informations |
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23 |
Any |
Scribe
royal
Chapelle
contenant la statue du défunt |
24 |
Paatonemheb |
généralissime, intendant. |
25 |
Ay
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Père
divin, chef des archers, scribe royal.
Une des plus grandes tombes d'Amarna et la plus belle, en
grande partie inachevée. Elle ne fut jamais utilisée (Ay se fit
enterrer dans la Vallée des Rois).
- Exemplaire le plus complet des hymnes à Aton.
Photo : Ay en adoration devant Aton. |
1 d'après la revue "Touthankamon".
La ville Akhetaton sera
abandonnée dès le règne de Toutankhamon, les temples furent démantelées et
toutes les constructions arasées pour qu'on oublie l'épisode amarnien au
plus vite. Les matériaux furent réemployés à Hermopolis et Assiout sous le
règne de Ramsès II. Toutefois, comme le site "maudit" ne fut jamais
réoccupé, Amarna est un témoin exceptionnel de l'habitat urbain dans une
ville nouvelle. Les archéologues ont pu ainsi reconstituer les plans des
spacieuses maisons des nobles, des demeures des fonctionnaires et des
ouvriers de la "Tombe".
http://www.bergerfoundation.ch/Akhenaton/table.html |

British Museum de
Londres (H : 7 cm, L : 14,5 cm)
Provenance : maison d'Amarna |
Ce récipient, en forme de poisson multicolore
en verre, montre l'attrait naturaliste dans la pensée amarnienne. Il est aussi un témoignage de l'habileté des artisans de cette
époque. Sur le corps en verre d'abord incolore, on a posé des fils colorés
en fusion ; étirés à l'aide d'une sorte de peigne ils ont formé des lignes
ondulées qui se sont fondues sur la base. Le poisson, comme beaucoup
d'animaux, a un rôle religieux. Dans la religion traditionnelle, il
accompagnait le soleil dans sa course nocturne pour traverser l'océan
originel, parfois même, le soleil se faisait avaler par le poisson pour se
faire transporter jusqu'à l'horizon oriental. Le poisson "mangeur de soleil"
fut ainsi considéré un certain temps comme impur et écarté du culte. Puis au
Nouvel Empire, le poisson redevient le compagnon du soleil dans son voyage
nocturne. Mais à Amarna, ce symbolisme n'a pas cours, le poisson s'inscrit
dans l'exaltation de la nature. |
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Ce calcaire peint
représente l'intérieur familial d'une famille modeste à Amarna. Il s'agit
ici d'un soldat, sa lance est dressée derrière lui. Le couple est assis
confortablement pendant qu'une servante sert à boire au mari à l'aide d'un
tuyau courbé. Le soldat semble d'origine asiatique tandis que sa femme est
égyptienne, ce qui tend à prouver le cosmopolitisme de la ville d'Amarna.
L : 29.5 cm - l : 23.5 cm
- Musée de Berlin |
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Cette peinture monochrome
célèbre ("les petites princesses au coussin rouge") provient du palais royal
d'Amarna. Elle dénote une hardiesse artistique peu concevable en dehors de
la période amarnienne.
Ashmolean Museum d'Oxford. |
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