LES TALATES (I)
Lors de la
construction du temple d'Aton à Karnak, Aménophis IV (qui n'est pas encore
Akhenaton) impose un procédé de construction nouveau, à la place des gros
blocs de pierre on utilise de petits blocs de grès ou de calcaire
standardisés (52x26x24 cm) que l'on appelle "talatates" (de l'arabe "trois",
largeur du bloc : trois palmes). L'avantage des talates (ancêtres de nos
briques ou parpaings) est leur faible poids (40 kg) ce qui permettait à un
seul homme de les transporter et de gagner un temps précieux. Akhenaton
utilise aussi ce procédé pour accélérer la construction de sa nouvelle capitale
Tell el-Amarna qui, de ce fait, est achevée dans un temps record (4 ans).
A la mort d'Akhenaton, on efface toutes les traces de ce pharaon hérétique
et le temple d'Aton à Karnak est entièrement détruit. Les talates sont alors
réemployées sous Horemheb comme remblai dans le neuvième pylône du temple d'Amon-Rê.
Aujourd'hui, on a retrouvé plus de 50 000 de ces talates décorés de bas-reliefs
peints. Dans le musée de Louxor, on a réussi à reconstituer un mur en
utilisant 283 talates qui retracent principalement des scènes de la vie
quotidienne : ouvriers qui travaillent dans les entrepôts, ateliers et
brasserie du temple, paysans qui s'occupent de leurs animaux, femmes
préparant le pain... On y voit aussi Akhenaton et Néfertiti adorer Aton. |