LE PHARAON

DJÉSER (ou Djoser) - IIIème dynastie - Vers 2700-2680 av JC

Le pharaon de la pyramide à degrés

De son vivant, il était seulement connu sous le nom de Netjerikhet, " divin de corps ". Les deux premières lettres de DJéser (son nom grec) se retrouvent dans d'autres noms de pharaons (Djet, Djésertéti, Djédefrê...). La racine DJ a une signification de "pilier" dans les racines des langues anciennes. Djéser a dû régner pendant 19 ans, il était le fils de Nimaâthapu - l'épouse de Khâsékhemoui - et le fils ou le frère de son prédécesseur, Nebka. On connaît le nom de deux de ses épouses royales : Inetkaoues et Hetephernebti, le nom de la troisième ne nous est pas parvenu. De même, on ne connaît pas le rapport entre Djéser et son successeur, Sékhemkhet ou Djésertéti.
Djéser est le premier pharaon de l'Ancien Empire a avoir laissé des traces tangibles, c'est le pharaon le plus célèbre de la IIIème dynastie. Sa première tâche est de créer une nouvelle capitale à Memphis pour remplacer Abydos (This était la capitale et Abydos la nécropole royale lors des deux premières dynasties). Puis, rompant
avec les traditions, il abandonne son mastaba funéraire en construction près d'Abydos et fait construire à Saqqarah le premier monument de pierre : la première pyramide, véritable complexe architectural entouré de murailles dont l'escalier doit permettre de conduire l'âme du roi au ciel pour se transformer en lumière.
Ce passage à la pierre a pu être réalisé grâce à Imhotep, architecte de génie. La réalisation du complexe funéraire de Saqqarah montre le degré d'organisation et la puissance politique de ce pharaon qui saura mobiliser une main d'oeuvre nombreuse et qualifiée pendant la crue du Nil. Le pharaon exerce alors un pouvoir fort et centralisé sur les nomes (provinces) dirigés par des nomarques étroitement contrôlés. Des expéditions militaires sont entreprises vers l'Asie (Syrie, Phénicie), vers les nomades du Sinaï (région stratégique
pour sa turquoise, son cuivre et ses divers minerais précieux) et vers le Libye afin de protéger les frontières et l'accès aux mines. Il se pourrait que la limite méridionale de l'Egypte ait été la première cataracte.
Une stèle trouvée dans l'île de Séhel (près d'Eléphantine, au Sud d'Assouan) rapporte comment le pharaon Djéser mit fin à une sécheresse persistante et à sept années de famine en suivant les conseils avisés de son vizir Imhotep. Ce dernier lui révèle que le Nil prend sa source à Eléphantine et qu'il faut faire des offrandes au dieu local Khnoum (divinité au corps d'homme et à la tête de bélier) qui de son pied retient les eaux du fleuve. Djéser publiera alors un décret qui rendra son culte obligatoire sur les terres entourant le Nil à partir d'Eléphantine jusqu'en Basse Nubie, il construit alors le temple du dieu Khnoum sur l'île d'Eléphantine.
Cette inscription est sans doute une fable,
Ptolémée V l'aurait fait graver au IIème siècle av JC en parlant au nom de Djéser, ce qui donne au texte un caractère légendaire et montre comment le souvenir de ce roi était encore présent 2000 ans après. Sur cette fameuse stèle dite de la famine, les inscriptions qui y figurent comptent parmi les rares écrits qui indiquent correctement les trois noms du roi Djéser : nom d'Horus, de Nysout-bity et de Nebty. Cette stèle cite également le nom d'Imhotep avec ses principaux titres : "Grand chancelier de Basse-Egypte, prince royal, grand prêtre d'Héliopolis, médecin royal, architecte et chef des principaux corps de construction des grands chantiers ...". Certains prétendent que cette stèle aurait été fabriquée par le clergé d'Eléphantine pour justifier l'annexion de la Basse Nubie par l'armée de Djéser.
Djeser passe donc pour être un grand pharaon, un roi sage et d'une ouverture exceptionnelle; avec le complexe de Saqqarah il a lancé
l'architecture funéraire royale monumentale et orienté l'Egypte dans la spiritualité. Toutes les bases d'une grande civilisation sont alors réunies : la mise en culture de terres fertiles, l'instauration d'une religion, l'existence d'une langue et d'une écriture uniques, la consolidation des frontières sur un territoire étendu et unifié sous l'autorité du pharaon d'essence divine.
Pour Sésostris II, Djéser est l'ancêtre le plus magnifique, "le roi Sacré par excellence".

Cette statue du roi Djéser a été trouvée par l'Anglais Cecil M. Firth dans le serdâb accolé à sa pyramide, c'est la plus ancienne statue égyptienne connue en grandeur réelle (la statue est actuellement au musée du Caire).
La sculpture de la statue de Djéser, trône compris, est taillée dans un seul bloc de calcaire carré. La statue est majestueuse et solennelle, un sentiment de domination, de puissance et de force surhumaine s'en dégage. Le pharaon, assis sur son trône, est habillé du manteau de la cérémonie du jubilé, il semble figé dans une pose qui lui confère de l'éternité. Son visage est très austère et sculpté avec précision : pommettes hautes, lèvres charnues, moustache bien taillée, yeux creusés (originellement incrustés de cristal de roche). Il porte les symboles d'éternité du pharaon : la barbe postiche et l'épaisse perruque recouverte d'un tissu rayé : le némès. Le poing droit est fermé, posé sur la poitrine, il tient la croix de vie; l'autre main est tendue vers la nourriture déposée sur la table des offrandes.
Le socle de la statue porte des inscriptions en hiéroglyphes :
- "Nysout-bity" : "roi de Haute et Basse-Egypte".
- "Nebty" : "les Deux Maîtresses", il s'agit des représentantes des deux Terres : la déesse-cobra Ouadjet de Bouto dans le delta pour la Basse Egypte et de la déesses vautour Nekhbet de la cité du sud d'el Kab, incarnation de la Haute-Egypte.
- "Nétjerkhet" : "Divin de corps".


Détails du socle

LE PHARAON

DJÉSER (ou Djoser) - IIIème dynastie - Vers 2770-2730 av JC


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