Cléopâtre

LE PHARAON

CLEOPATRE

 

Properce

« Que dire de cette femme qui, naguère, apporta l'opprobre à nos armes, de cette prostituée qui s'offrait à ses esclaves et qui, pour prix de ses faveurs, exigeait de son impudique époux qu'il lui ouvrît les portes de Rome  Fatale Alexandrie, terre fertile en ruse, et toi, Memphis, qu'ensanglantèrent tant de fois nos malheurs, c'est sur votre sol, sur votre grève que Pompée se vit ravir ses trois triomphes… Oui, la courtisane, reine de l'incestueuse Canope, a eu la prétention d'opposer à notre Jupiter l'aboyant Anubis, de contraindre le Tibre à subir les menaces du Nil. »

Antoine reconnût le titre de roi à leurs deux premiers enfants et agrandit le royaume de Cléopâtre en lui cédant la Phénicie, la Coelé-Syrie (Liban), Chypre, une partie de la Cilicie, de la Judée et de l'Arabie.


La mort de Cléopâtre racontée par Plutarque

Cléopâtre couronna le tombeau de fleurs et l'embrassa. Puis, à son retour, elle voulut prendre un bain, après quoi elle se coucha à table où on lui servit un repas magnifique. Un paysan vint alors apporter un panier. Les gardes préposés à la fouille trouvèrent, en écartant les feuilles, que ce dernier était plein de figues dont ils admirèrent la taille et la fraîcheur. L'homme les invita alors à se servir, ce qui les mit en confiance, et ils le laissèrent entrer sans plus y toucher. «Après le dîner, Cléopâtre cacheta une tablette contenant une lettre pour César [Césarion] et la lui fit parvenir. Puis, elle congédia tout le monde, excepté ses deux femmes de chambre, et s'enferma dans son appartement. Quand César eut décacheté la tablette, il comprit tout de suite la situation par les vives prières que Cléopâtre lui adressait au sujet de son enterrement auprès d'Antoine. Il voulut d'un premier mouvement voler lui-même à son secours, mais il se contenta d'envoyer ses gens. « La mort de Cléopâtre fut rapide, car les émissaires de César, accourus au plus vite, trouvèrent les gardes à leur poste qui n 'avaient eu vent de rien. Ils forcèrent alors les portes et découvrirent Cléopâtre sans vie, couchée sur un lit d'or et vêtue de ses atours royaux. De ses deux servantes, l'une, nommée Iras, agonisait à ses pieds ; l'autre, qui s'appelait Charmion, déjà accablée par l'approche de la mort et pouvant à peine se soutenir, lui arrangeait encore le diadème sur le front. L'un des gens de César l'ayant interpellée en ces termes : "Voilà qui est beau Charmion ! " , elle répondit : " Oui très beau en effet, et digne d'une reine issue de tant de rois ! " Après quoi, elle tomba morte au pied du Ut. »
(Plutarque, Vie d'Antoine, 77-85, dans M. Chauveau, Cléopâtre au-delà du mythe, Liana Levi, 1998, pp. 140-141.)

José Maria de Heredia parle d'Antoine et de Cléopâtre :

"Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,
L'Egypte s'endormir sous un ciel étouffant
Et le Fleuve, à travers le Delta noir qu'il fend,
Vers Bubaste ou Sais rouler son onde grasse.

Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,
Soldat captif berçant le sommeil d'un enfant,
Ployer et défaillir sur son coeur triomphant
Le corps voluptueux que son étreinte embrasse.

Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers celui qu'enivraient d'invincibles parfums,
Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;
Et sur elle courbé, l'ardent Imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galères."


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