Statue de Chéphren en albâtre (H : 77 cm,
musée du Caire) |
Chéphren,
pharaon de la IVème dynastie, est
passé à la postérité sous son nom grec, son nom égyptien est Khafrê ("il
apparaît comme Rê").
Il est le second
fils de Chéops et d'Hénoutsen, il succède à son frère Djédefrê, inhumé à Abou Roach, à 9 km
au nord de Gizeh. Il est encore plus mal connu que son père
Chéops et Hérodote en donne une
image aussi peu flatteuse. Il est le constructeur de la
deuxième grande pyramide de Gizeh
et pour ce faire il a du soumettre son peuple à des efforts considérables,
il a fallu mobiliser 100 000 hommes pendant trente ans pour la construire; à
cette époque, le pharaon est le seul à avoir droit à la vie éternelle et
rien n'est trop beau pour lui.
Mais contrairement à son père, on possède une statue
grandiose le représentant (1,68 m de hauteur). Cette statue en diorite a été
retrouvée en 1860 par Auguste Mariette dans
une
fosse du vestibule du temple bas associé à la pyramide de Chéphren. Le
roi est représenté assis sur son trône, dans toute sa majesté, coiffé du
némès et habillé du pagne plissé, il porte la barbe postiche des pharaons,
sa main droite devait tenir la croix ankh, le symbole de vie éternelle et la
main gauche est tendue vers la nourriture déposée sur la table des offrandes.
Le trône est de forme cubique et sculpté des symboles de la royauté : pattes
et
protomés de lion, séma-taouy
(l'union des deux terres). Le dieu faucon Horus recouvre de ses ailes la
tête du pharaon en protecteur, il montre aussi la parfaite symbiose entre le
roi et le dieu (Horus étant le premier pharaon). Avec cette sculpture, véritable chef-d'oeuvre,
Chéphren montre le caractère divin de sa
fonction. Le sculpteur a choisi une pierre précieuse, la diorite1
pure à la couleur vert foncé veiné de blanc, qui convient parfaitement au
sujet : la figure du pharaon semble ainsi refléter la lumière de son essence
divine.1. Le bloc de diorite provient des
carrières de Tochké, à plus de 250 km au sud-ouest d'Assouan. La statue est
actuellement au musée du Caire.
Mais cette statue n'est pas la seule du pharaon Chéphren, son complexe
funéraire en regorgeait. On considère que ces statues sont les premières à
fixer les canons de la fonction royale : un corps d'athlète qui symbolise le
roi idéal investi d'une fonction divine mais avec un visage qui est bien
celui du pharaon en fonction, certes représenté dans une immuable jeunesse.
Beaucoup de ces statues sont en albâtre et au musée du Caire mais on en
trouve aussi d'autres un peu partout, à Boston et à Leipzig notamment.
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