Les fêtes dans l'Egypte antique

LA RELIGION

LES  FÊTES

Plan de cette page : Le calendrier
La Fête du Nouvel An - La Fête d'Opet - La Belle Fête de la Vallée - La fête Ouag - La fête de Sokar (ou Khoiak) - La fête Ntryt -
Les mystères d'Osiris - La fête Sed - La Fête de Min - La Fête de la Bonne Réunion - La Fête de la Fécondité de Bastet
  

  Les fêtes sont nombreuses, le calendrier ne comporte pas moins de 105 jours fériés dédiés à des divinités ou à des commémorations. D'après les inscriptions du temple funéraire de Ramsès III, à Medinet-Abou, les 1er, 2, 4, 6, 8, 15, 29 et 30 de chaque mois sont fériés. Le calendrier agricole (semailles, moisson, vendanges), le cycle des saisons (crue du Nil), les événements dynastiques (couronnement, jubilé, mort du pharaon) donnent également lieu à des fêtes. Tout événement important est l'occasion de réjouissances. La plupart des fêtes se déroulent dans un cadre religieux.
Le calendrier : les Egyptiens inventent le calendrier que nous utilisons : 635 jours de 24h.
Compte tenu de la longévité de la civilisation égyptienne, le calendrier égyptien évolua au cours des siècles en devenant de plus en plus précis. Les Egyptiens adoptèrent le calendrier solaire après avoir abandonné le calendrier lunaire, sans doute vers le quatrième millénaire av JC.
   L'année était divisée en trois saisons : de quatre mois de 30 jours. On ajoutait 5 jours supplémentaires * à la fin de l'année pour aboutir à une année solaire de 365 jours.
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Selon le cycle osirien, Rê avait condamné Nout à la stérilité. Thot, pour tourner la malédiction, avait inventé les jours «épagomènes», les cinq jours «en plus» de l’année, non prévus par Rê dans sa condamnation. Cela permit à Nout de mettre au monde cinq enfants, un par jour : Osiris, Haroeris (Horus l’Ancien), Seth, Isis et Nephtys.
- Akhet : l'inondation (du 16/07 au 14/11)
- Péret : "la sortie", la germination (du 15/11 au 18/04)
- Chémou : "chaleur", la saison des récoltes (du 19/04 au 11/07)
   Chaque saison était elle-même divisée en quatre mois de 30 jours. Les mois étaient désignés d'après leur numéro d'ordre dans la saison (ex : le quatrième mois d'Akhet).
Les jours étaient regroupés en périodes de 10 jours (décades ou décans) et également désignés par leur numéro d'ordre (ex : le jour 4 du 3ème mois de Péret). Chaque jour était divisé en 24 h, 12 h pour le jour et 12 h pour la nuit quelle que soit la saison). Toutefois, les Egyptologues donnent parfois des noms coptes aux mois, ces noms dérivent de noms utilisés au Nouvel Empire qui correspondent à des fêtes religieuses ou des noms de dieux.
Liste des noms de ces mois (l
es noms des mois sont donnés en langue copte avec leur équivalent hiéroglyphique au Nouvel empire).

  • Akhet
    - Thout (Thot)
    - Paophi (Pa n Ipt, celui de Karnak, Amon)
    - Athyr (Hathor)
    - Choeac ou Khoiak (kA Hr kA)
  • Péret
    - Tybi (tA aAbt, l'offrande)
    - Méchir ou Mekhir (pA n mxrw, celui de Mekher)
    - Phaminoth ou Phamenoth (pA n ImnHtp, celui d'Amenhotep)
    - Pharmouti (pA n Rnnwtt, celui de Rennoutet)
  • Chémou
    - Pachon ou Pakhons (pA n xnsw, celui de Khonsou)
    - Payni (pA n int, celui du ouadi)
    - Epiphi ou Epiph (ip ipi, fête de Ipipi)
    - Mésori ou Mesore (mswt Ra, naissance de )

L'année commençait quand les Egyptiens voyaient réapparaître juste avant l'aube l'étoile Sirius après une période d'invisibilité de 70 jours. Ce phénomène annonçait l'inondation. Sirius était nommée "l'Etoile du Chien" ou "l'Aboyeur" car elle annonçait l'inondation. On la représentait par une petite chienne ("Canicula " en latin, ce qui nous a donné "canicule" pour désigner les fortes chaleurs).
Voir aussi "astronomie".
Pour en savoir plus sur le calendrier : http://www.louisg.net/C_egyptien.htm

. La Fête du Nouvel An
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Date : la première nuit de l'année
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Lieu : dans tous les temples
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Déroulement : Lors du passage dangereux d'une année à l'autre, pendant la nuit, les prêtres conduisent une statue du dieu de leur temple sur le toit de l'édifice. La statue, lavée et parée de ses amulettes, est au lever du jour irradiée par le soleil. Elle se recharge ainsi en énergie pour l'année à venir. La fête du Nouvel An est la fête du renouveau grâce à la venue de l'inondation, le pays renaît comme Osiris.

. La Fête d'Opet
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Date : Le 2ème mois de l'inondation (Akhet) où le NIL est au plus haut
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Lieu : Thèbes, pendant 24 jours.
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Déroulement : au Nouvel Empire (à partir d'Aménophis III), le pharaon célèbre tous les ans la fête d'Opet. La procession se déroule entre les temples de Karnak et Louxor (appelé Opet). Les statues d'Amon, de Mout (son épouse) et de Khonsou (leur fils) embarquent sur un navire long de 60 m, elles sont enfermées dans un naos supporté par une barque dorée portative. La barque d'Amon (la plus grande) porte une tête de bélier à la proue et à la poupe, celle de Mout se reconnaît à la tête de femme coiffée d'un vautour aux ailes déployées, celle de Khonsou porte un faucon. Le couple royal suit les trois barques à bord de son propre bateau *. Sur la rive du Nil, un cortège accompagne la flottille : soldats, musiciens, danseuses, prêtres qui brûlent l'encens et jettent du sable... Les barques sont trop grandes pour naviguer seules, elles doivent être halées. Les grands dignitaires ont le privilège de tirer le bateau royal. La foule en liesse acclame bruyamment la double procession : chants, musique provenant des sistres, tambours, castagnettes (crotales), trompettes... Trois kilomètres plus loin, les embarcations accostent au temple de Louxor. Les barques portatives des trois dieux sont alors transportées par les prêtres à l'intérieur du temple de Louxor, celle d'Amon est séparée des deux autres et rejoint une chapelle. Pendant plus d'une dizaine de jours, des rites secrets se déroulent dans le temple. Dans la salle de la Naissance divine, Amon épouse à nouveau Mout pour redonner naissance à Khonsou. Cette fête de la "renaissance" s'applique également au roi, pharaon, renaît de son père Amon, comme Khonsou. Le pouvoir divin du pharaon est ainsi renouvelé, son pouvoir à diriger son pays est ainsi conforté et renforcé par cette fête. Au retour, les statues, toujours cachées par les chapelles, retournent au temple de Karnak par la même voie. Symboliquement, quand le dieu Amon entre dans le temple de Louxor, il affirme son autorité sur le sud d'où vient la crue, au retour quand il pénètre dans le temple Karnak, il étend son pouvoir vers le nord jusqu'au delta. Dans ce sens, la fête de l'Opet est la confirmation du pouvoir royal sur les Deux Terres par l'intermédiaire du dieu Amon.
La fête est aussi l'occasion pour le peuple de consulter l'oracle devant la barque. On pose la question devant la barque divine, quand la barque avance, la réponse est "oui", quand la barque recule la réponse est "non".
Cette fête de l'inondation symbolise aussi le renouvellement des saisons. En pleine saison morte, où les travaux agricoles sont arrêtés pour cause d'inondation, c'est l'occasion pour les paysans de participer à une grande fête populaire. Pharaon ouvre les greniers de Karnak pour distribuer pain et bière à son peuple en liesse. Des boeufs étaient sacrifiés pour les offrandes, on ornait leurs cornes de fleurs.

* Un lecteur me fait remarquer que d'après les représentations figurées dans  la chapelle rouge d’Hatchepsout, à Karnak, le voyage de l'aller se fait entièrement par voie terrestre (pharaon compris et sans son épouse), la barque portative étant portée sur les épaules des prêtres et s'arrêtant dans six reposoirs successifs. C'est seulement le voyage de retour qui se fait par eau, la barque portative étant alors placée sur la grande barque flottante.
Source : la chapelle rouge d’Hatchepsout à Karnak. Voir la description complète sur le site : Egypte éternelle" : https://egypte-eternelle.org/index.php?option=com_content&view=article&id=193&Itemid=352&lang=fr
Bibliograhie :
PIERRE LACAU ET HENRI CHEVRIER   UNE CHAPELLE D'HATSHEPSOUTÀ KARNAK
Christina KARLSHAUSEN   L'EVOLUTION DE LA BARQUE PROCESSIONNELLE D'AMON À LA 18e DYNASTIE

. La Belle Fête de la Vallée
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Date : le lendemain de la nouvelle lune du dixième mois de l'année
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Lieu : Thèbes
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Déroulement : il s'agit ici d'une grande fête de la régénération des morts attestée depuis le début du Moyen-Empire. Les dieux des temples de Karnak et Louxor sont transportés sous la conduite du pharaon par les prêtres, chacun sur leur barque en modèle réduit, sur la rive Ouest du Nil jusqu'à la nécropole thébaine. Lors du passage de la procession divine, les morts doivent sortir de leur tombe et sacrifier aux dieux. Les hommes se rendent également dans la nécropole à cette occasion pour honorer leurs morts en leur apportant des offrandes. Des banquets sont organisés dans les cours des tombes, danseurs et musiciens chantent des louanges qui exaltent la vie terrestre.
Les dieux, eux, vont visiter les dieux funéraires et les pharaons défunts dans leur temple funéraire. Ils sont accueillis par les prêtres qui ouvrent les portes en chantant des cantiques de bienvenue. On dépose des fleurs et des offrandes au pied des barques sacrées et des défunts tandis que les prêtres célèbrent les rites qui confirment l'essence divine du pharaon. Le lendemain, le cortège atteint le "château des Millions d'années" de la reine Hatchepsout et fait une halte de quelques jours avant de retraverser le Nil pour rejoindre Karnak et Louxor.

. La fête Ouag
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Date : 17 jours après le Nouvel An
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Lieu : Dans toute l'Egypte
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Déroulement : Fête célébrée en l'honneur d'Osiris, le dieu des morts. Cérémonie qui symbolise le culte mortuaire privé. Les familles se rendent sur les tombes de leurs défunts, font des offrandes alimentaires et des fumigations. La journée se termine par un banquet funéraire. Cette fête est parfois associée à la fête de Thot qui se déroule le 19ème jour de l'année.

. La fête de Sokar (ou Khoiak) - La fête Ntryt - Les mystères d'Osiris
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Date : Le mois de Khoiak (quatrième mois de l'inondation, au moment où elle se retire).
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Lieu : Memphis - Thèbes - et dans toute l'Egypte.
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Déroulement : Sokar (ou Sokaris) est à la fois un dieu agraire (il favorise la germination) et un dieu funéraire (il assiste les défunts préparant leur renaissance comme le grain de blé qui meurt à son enfouissement pour apparaître à nouveau avec la germination). Sokar assume des fonctions comparables à celles d'Osiris et de Ptah, si bien qu'il fut assimilé à ces deux dieux sous le nom de Ptah-Sokar-Osiris. Durant le mois de khoiak se déroulent plusieurs fêtes qui concernent les dieux Sokar et Osiris. Toutes ont pour thème la mort et la résurrection, aussi bien de la nature que des humains et des dieux.
La fête de Sokar à Memphis : il s'agit d'une fête en l'honneur des défunts, Sokar et Osiris  y sont glorifiés. Le 26ème jour du mois de Khoiak, le jour de la mort d'Osiris, la statue de Sokar sort du temple. Le dieu, sur sa barque, est promené sur un traîneau tout autour des remparts de la ville. Dans la procession, un âne représente Seth, le meurtrier d'Osiris. L'animal est roué de coups et finalement mis à mort par le pharaon. Cet acte symbolise la victoire du Bien sur le Mal.
Auparavant, le 22 du mois, on a procédé au rite de l'ouverture de la terre pour symboliser les semailles après la fin de l'inondation.
La fête "ntryt" (ou netjeryt) : le 25 du mois, se déroule une grande fête populaire où le peuple porte des colliers d'oignons autour du cou. Les oignons sont offerts aux défunts et à Sokar. L'oignon est une plante symbolique, ils ont été semés pendant la saison hivernale et sont récoltés pour la fête de Sokar qui symbolise pas seulement la résurrection d'Osiris mais aussi celle de la végétation. De plus l'oignon est utilisé pour purifier la bouche et illuminer le visage des défunts. Osiris va renaître par le rituel de l'ouverture de la bouche, l'oignon est utilisé comme préliminaire à ce rituel, il permet d'acquérir, par l'intermédiaire de Sokar, le souffle de vie. Les oignons sont également liés au retour de la lumière et sont dans ce sens des adversaires du serpent Apophis, l'ennemi du Soleil. Transplantés, les oignons seront prêts pour la fête de Bastet, on les mâchera pour lutter contre les serpents qui sortent de leur hibernation. Enfin, l'oignon est la seule plante qui pousse à la fois sous terre, sur terre et au-dessus de la terre, il peut donc réunir les trois mondes : souterrain, terrestre et céleste.
Thèbes rend également, au Nouvel Empire, un culte à Sokar-Osiris aux mêmes dates et avec des cérémonies similaires.
Les mystères d'Osiris : du 12ème jour au dernier du mois de Khoiak, les clergés d'Osiris et de Sokar fabriquent chacune une statuette (d'une cinquantaine de cm) destinée à ne durer qu'une seule année. Ces statuettes momiformes sont confectionnées avec du limon, des grains d'orge mélangés au bitume et à des aromates, des amulettes les protègent. Elles représentent deux aspects d'Osiris : Osiris Khentamenty* et Osiris Sokaris. Ces statuettes sont destinées à reconstituer dans le secret des temples (c'est peut-être l'origine de l'appellation "mystères") les actes effectués par Isis, suite à l'assassinat de son époux Osiris par son frère Seth. Les statuettes, emmaillotées de bandelettes, sont ensuite inhumées dans une nécropole particulière isolée de toute présence humaine, sous une butte plantée d'arbres sacrés. Une autre variante fait déposer les statuettes dans une chapelle pour remplacer celles de l'année précédente. Les anciennes statuettes sont retirées, habillées et déposées dans le tombeau d'Osiris.
Ces cérémonies ayant lieu, après l'inondation, au début de la germination des plantes, elles symbolisent aussi bien la renaissance de la nature que celle des dieux et des hommes sous l'autorité d'Isis la magicienne.
Khentamenty* (ou
Khentyimentyou) : divinité funéraire d'Abydos se présentant sous la forme d'un chien noir. Sa personnalité fut assimilée à celle d'Osiris.

. La fête Sed (ou Heb Sed ou jubilé du roi)
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Date : Après trente années de règne (en théorie). Le premier jour du mois de Tiby, au solstice, date à laquelle les jours commencent à augmenter et où l'on célébrait l'apparition de la nouvelle lumière spirituelle et physique (saison de la germination)
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Lieu : Memphis, lieu de couronnement des pharaons
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Déroulement : Après trente ans de règne, on peut admettre que le pharaon vieillissant pouvait être victime d'une certaine "usure du pouvoir". Pour montrer qu'il était toujours capable de gouverner, le pharaon accomplissait à nouveau la cérémonie du couronnement qui était censée lui donner une nouvelle vigueur et réaffirmer son essence divine.
La fête Sed est préparée longtemps à l'avance car elle mobilise beaucoup de ressources : bétail pour les festivités, statues de dieux provenant de toute l'Egypte, obélisques, constructions de structures (édification de deux pavillons jubilaires - "les maisons de Millions d'Années" - qui sont desservis par des escaliers orientés l'un vers le nord, l'autre vers le sud).
La fête est célébrée à l'origine sous le patronage du dieu Ptah. Elle reprend en partie les cérémonies du couronnement, mais on ne connaît pas avec exactitude la complexité du déroulement. Les principales phases devaient être :
- la rencontre des effigies des enfants royaux : revêtu d'un cours manteau, le pharaon part en procession vers les effigies des enfants royaux transportés sur une litière. Cette cérémonie à sans doute pour but d'affirmer la descendance royale.
- l'intronisation : le pharaon, vêtu d'un long manteau, monte successivement dans les deux pavillons de Millions d'Années qui représentent les Deux Terres. Sur chacun d'eux, il se coiffe de la couronne de Haute-Egypte, puis de Basse-Egypte. Il tient alors en main les deux sceptres du pouvoir royal.
- l'hommage des dignitaires : dans chacun des deux pavillons, le pharaon reçoit tour à tour les hommages des dignitaires de la Cour et du peuple de Haute et Basse-Egypte. Puis, le cortège des ambassadeurs étrangers dépose les tributs (en particulier des troupeaux de bétail).
- l'affirmation de la force royale : le roi, vêtu du pagne avec la queue de taureau, doit prouver sa force physique en accomplissant une course rituelle ou une chasse au lion, à l'hippopotame ou encore une capture de taureau. Il se peut aussi que ces démonstrations de force, héritées des temps lointains, soient effectuées par un autre que le pharaon par délégation.
- l'offrande aux divinités : le pharaon visite les chapelles des temples pour faire l'offrande aux divinités. Il est précédé par un cortège de prêtres porteurs d'enseignes. En contrepartie, les dieux lui souhaitent de nombreuses fêtes Sed.
- la prise de possession de l'univers : le roi tire des flèches en direction des quatre points cardinaux pour montrer que sa domination s'étend sur le monde.
- le relèvement du pilier Djed : en présence de son épouse, de ses enfants, des dignitaires et des prêtres, le roi doit relever l'énorme pilier Djed, c'est-à-dire remettre symboliquement le dieu de Memphis Ptak-Sokar-Osiris dans sa position verticale afin de montrer qu'après sa mort, le dieu est ressuscité. Durant la reconstitution de la résurrection d'Osiris, le pharaon prend la place du dieu mort tandis qu'Isis, Thot et Anubis, pratiquent les rites sacrés de sa renaissance. La force du roi est ainsi rituellement régénérée. Le relèvement du pilier Djed garantit le succès de la fête Sed.
Dans la réalité, certains pharaons n'ont pas attendu les trente années de règne pour procéder à cette fête. Ramsès II aurait célébré 14 fêtes Sed durant ses 67 années de règne (une fête Sed tous les 2 ans dans les dix dernières années de son règne). Aménophis III a organisé trois fêtes Sed successivement en 30, 34 et 37. En définitive, très peu de pharaons, une dizaine seulement, ont organisé ne fête Sed. Nombreuses mentions de fêtes Sed, ne renvoient en fait qu'à un acte isolé de tout rituel et plus souvent encore sont purement votives. Le pharaon était aussi amené à organiser la fête Sed, après sa mort, dans l'au-delà, d'où les édifices factices construits dans l'enceinte de la pyramide à degrés de Djéser.
Cette fête n'est pas seulement un événement religieux et politique, elle prend aussi un aspect économique et social. Les festivités demandent des provisions en abondance stockées dans les entrepôts, elles viennent de toute l'Egypte et même des pays étrangers. Les ambassadeurs étrangers offrent leurs meilleurs produits et reçoivent de pharaon, en retour, des cadeaux. C'est l'occasion pour tous de manger à profusion viande, volailles, fruits, légumes et de boire immodérément du vin et de la bière. Danse, musique, attractions diverses ponctuaient les cérémonies rituelles.

. La Fête de Min (dieu de la fertilité)
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Date : au début du neuvième mois de l'année
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Lieu : Coptos et dans toute l'Egypte
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Déroulement : cette fête est l'une des plus importantes du pays car on y honore le dieu de la fertilité Min, celui qui permet des moissons abondantes et la reproduction. A cette occasion, les prêtres sortent la statue du dieu du temple pour l'emmener visiter d'autres lieux sacrés. Des offrandes et divers actes rituels sont accomplis lors des cérémonies pour remercier le dieu des moissons et lui demander la régénération de la nature meurtrie par la récolte. Des laitues sont cultivées pour le dieu Min car elles symbolisent, avec leur liquide laiteux, la fertilité et passent pour avoir un effet aphrodisiaque. A cette occasion, le pharaon rappelle son rôle nourricier en coupant la première gerbe de céréales et en offrant le premier épi à Min. Cette fête permet aussi au pharaon de confirmer son pouvoir royal.
Min était aussi honoré chaque premier jour du mois lunaire.

. La Fête de la Bonne Réunion
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Date : lors de la nouvelle lune d'epiphi
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Lieu : Edfou
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Déroulement : chaque année, le dieu Horus accueille dans son temple, à Edfou, pendant deux semaines, son épouse Hathor (sous la forme d'un faucon femelle) venue de Dendérah (à 160 km en amont) pour célébrer leur mariage sacré et la naissance de leur enfant Harsomtous. Cette fête de la fécondation du Nil  donnait lieu à d'importantes réjouissances populaires, non seulement à Edfou mais aussi à chaque ville où le bateau d'Hathor faisait étape.
On célèbre aussi à Edfou, à d'autres moments, la victoire d'Horus sur Seth et le couronnement du pharaon identifié à Horus.

. La Fête de la Fécondité de Bastet
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Date :
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Lieu : Bubastis
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Déroulement : Bastet, la déesse de la fécondité, de l'amour et du plaisir est fêtée tous les ans à Bubastis où se trouve son temple. Les cérémonies célèbrent la fécondité et les crues du Nil qui la favorisent. Hérodote nous dit que cette fête attirait jusqu'à 700 000 pèlerins, tous disposés à bien boire et à bien rire.

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